«Débout Citoyen» dénonce l'irresponsabilité des autorités face à la crise

Le mouvement politique Débout Citoyen a vivement critiqué l’irresponsabilité des autorités face à l’aggravation de la situation du pays. Le mouvement s’est également opposé à la déclaration du président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, qui a annoncé l’organisation d’un référendum en mai et des élections en novembre, malgré un contexte jugé défavorable.    

Selon Débout Citoyen, la crise chronique qui frappe Haïti ne cesse de s’intensifier, mettant en lumière l’incapacité du gouvernement à protéger la population.  « Le chef du gouvernement, Alix Didier Fils-Aimé, a déclaré que les groupes armés seraient présents à Kreza, Commune de Kenscoff, tout en admettant qu’ils ne peuvent être neutralisés. Cela prouve clairement l’échec du gouvernement, qui est incapable de protéger et de diriger le pays », a déclaré Maître Lucmane Delille, coordinateur du mouvement.  

Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi, l’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince accuse les décideurs politiques d’être complices des gangs. « Sinon, comment expliquer qu’ils puissent agir avec autant d’aisance, imposer leur loi et étendre leur contrôle sur près de 90 % de la région métropolitaine ? Il y a quelques années, seul Martissant était sous l’emprise des gangs. Aujourd’hui, la quasi-totalité de Port-au-Prince est sous leur domination », a-t-il dénoncé.  

Malgré cette insécurité généralisée, il a rappelé que certaines institutions, comme la Banque centrale et le Palais national, restent sous la protection des forces de l’ordre.  « La police tente de résister aux assauts des groupes armés, mais la situation révèle un complot orchestré par des acteurs influents pour servir leurs propres intérêts au détriment de la population », a ajouté Maître Delille.  

L’annonce de l’organisation d’un référendum constitutionnel en mai et de l’organisation des élections en novembre a également suscité l’indignation du mouvement Débout Citoyen.  Le porte-parole du mouvement, Francenet Dénius, a dénoncé une décision précipitée et irréaliste au vu des multiples crises que traverse le pays.  

« Comment peut-on envisager un processus électoral alors que l’insécurité règne, que les gangs contrôlent de vastes territoires, que le Conseil présidentiel de transition est miné par des divisions internes, et que la corruption ne cesse d’augmenter ? », s’est-il interrogé.  

Il a également pointé du doigt les nombreux obstacles logistiques et l’absence de vulgarisation des textes qui constitueront la nouvelle Constitution.  « La population n’est pas suffisamment informée des enjeux de ce référendum. Un texte aussi fondamental ne peut être adopté sans une large consultation et une sensibilisation approfondie », a-t-il conclu.  

Face à ces constats alarmants, Débout Citoyen appelle les autorités à prendre des mesures urgentes pour restaurer la sécurité et garantir un climat politique stable avant toute initiative électorale.  

 

Yasmine Sanon

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