Le Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17) a tenu une conférence de presse ce 3 février 2025 pour dénoncer les conditions de travail des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH). Selon Garry Jean Baptiste, porte-parole du syndicat, la détérioration de la situation sécuritaire du pays résulte en grande partie du manque d’équipements logistiques et technologiques, ainsi que de la politisation de l’institution.
Lors de son intervention, Garry Jean Baptiste a souligné les limites techniques de la PNH, qui entravent sa capacité à lutter efficacement contre le grand banditisme. Il a notamment mis en avant le manque criant d’équipements de terrain, tels que des véhicules blindés, nécessaires pour combattre la criminalité qui affecte tous les secteurs de la vie nationale.
« Nos frontières ne sont pas contrôlées, nous n'avons pas les moyens de surveiller l’espace aérien, et les policiers des gardes-côtes sont impuissants face aux trafics maritimes en raison d’un manque de matériel adéquat », a-t-il déclaré.
Le syndicaliste a également dénoncé la propagation de messages démoralisants à l’encontre des forces de l’ordre, notamment ceux qui ciblent les agents engagés sur le terrain. Il a aussi pointé du doigt les opportunistes qui tirent profit de la crise sécuritaire à travers la contrebande et le trafic d’armes et de munitions.
« Des individus exploitent cette situation pour engranger des milliers de dollars, tandis que la population vit dans la peur et l’incertitude », a-t-il affirmé, appelant le Conseil supérieur de la Police nationale composé du Premier ministre, des ministres de la Justice et de l’Intérieur ainsi que du directeur général de la PNH à élaborer un plan stratégique pour rétablir la sécurité nationale.
Le SPNH-17 a exhorté les policiers de toutes les unités à rester vigilants et motivés afin de garantir l’ordre et la discipline sur le territoire. Le syndicat a également insisté sur la nécessité d’un accompagnement étatique solide pour renforcer et moderniser l’institution policière, essentielle à la stabilité du pays.
Veron Arnault