Des organisations de défense des droits humains solidaires de Roselande Belony

Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont la POHDH, le RNDDH, ainsi que des journalistes, ont organisé ce lundi 14 avril un sit-in en signe de solidarité à l’égard de Roselande Belony, ancienne animatrice de l’émission Viv Ayiti diffusée sur Radio Pacifique. Selon ces organisations, la jeune femme est victime de cybercriminalité, après la diffusion massive sur les réseaux sociaux de vidéos à caractère sexuel la mettant en cause.

Depuis une semaine, ces vidéos virales ont suscité de nombreuses réactions au sein de divers secteurs de la société. L’affaire a provoqué l’indignation de nombreux citoyens et organisations, qui dénoncent une grave atteinte aux droits humains. Elles se sont rassemblées devant les locaux de la Radio Télévision Pacific, dernier média connu où travaillait Mme Belony, bien qu’elle n’en fasse plus partie depuis décembre 2023.

Alermy Piervilus, directeur exécutif de la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH), présent lors de cette mobilisation, a exprimé sa solidarité envers toutes les victimes de cybercriminalité, notamment Roselande Belony, et a fermement condamné cet acte .

« Ce type de cas se multiplie. Il est plus que nécessaire que les autorités haïtiennes prennent cette problématique au sérieux et légifèrent enfin sur la cybercriminalité. En tant que défenseurs des droits humains, nous considérons de tels actes comme des violations graves. Nous devons dénoncer toute forme de violence, qu’elle soit physique, psychologique ou portant atteinte à la vie privée », a déclaré M. Piervilus.

De son côté, Marie Rosy Auguste Ducena, représentante du RNDDH, a rappelé que la divulgation de contenus pornographiques sans le consentement des personnes concernées constitue un délit dans plusieurs pays. « Si l’État haïtien décidait de légiférer en la matière, cela permettrait de mieux protéger les jeunes filles qui, parfois, acceptent de filmer des vidéos intimes avec leur partenaire. Dès lors que ces vidéos sont publiées sans leur consentement, cela devient un crime », a-t-elle souligné.

Mme Auguste a par ailleurs déploré l'absence de cadre légal en Haïti permettant de qualifier ce type d’agissements comme une infraction, même lorsqu’un suspect est identifié et arrêté. Elle a également rappelé à la victime que plusieurs organisations féministes telles que SOFA, Kay Fanm et Nèges Mawon disposent de programmes spécifiques d’accompagnement pour les femmes victimes de violence.

« Une relation sexuelle ne doit pas devenir une fatalité. Il est temps de dire non à la divulgation non consentie de contenus intimes et à la cybercriminalité. » a lancé madame Ducena.

Yasmine Sanon

 

 

 

 

 

 

 

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