Le nouveau secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Albert Ramdin, a annoncé son intention d’initier un dialogue élargi afin de contribuer à une sortie de crise en Haïti. Dans une interview accordée au Conseil pour l’Amérique latine, le diplomate a évoqué la nécessité d’impliquer toutes ou la plupart des parties prenantes, sans exclure un éventuel engagement indirect avec les groupes armés qui contrôlent actuellement la majorité de la capitale.
« Une solution passe certes par une réponse sécuritaire, mais aussi par des approches alternatives pour atteindre les dirigeants de ces groupes », a-t-il tenu à déclarer. Parallèlement, Ramdin a souligné l’urgence de trouver des moyens pour ramener les gangs à la normale, tout en restant attentif à l’opinion des États membres de l’organisation.
Aussi, une nouvelle feuille de route politique pour Haïti pourrait être discutée en marge de la prochaine Assemblée générale de l’OEA, prévue du 25 au 27 juin à Antigua-et-Barbuda. L’objectif est d’aboutir à un consensus sur un référendum constitutionnel et le maintien du calendrier électoral, qui prévoit des élections nationales pour le 15 novembre. Ramdin a rappelé que le mandat du Conseil présidentiel de transition prend fin en février prochain.
Sur le plan humanitaire, le secrétaire a déploré l’impossibilité de fournir une aide significative à Haïti, en raison du contrôle des ports par les gangs armés. Selon les Nations Unies, jusqu’à 90 % de Port-au-Prince serait désormais sous leur emprise.
Par ailleurs, au-delà du cas haïtien, il a exprimé son souhait de voir le Venezuela réintégrer l’OEA, après son retrait annoncé en 2017 par le président Nicolás Maduro. « Nous devons faire en sorte que le Venezuela progresse vers les normes démocratiques de l’OEA. Cela faciliterait son retour et son acceptation par les autres membres », a expliqué le secrétaire général, tout en soulignant sa préoccupation face aux restrictions des libertés démocratiques dans le pays et aux tensions militaires persistantes avec la Guyane au sujet de la région de l’Essequibo, riche en ressources naturelles.
En Bolivie, où des élections générales sont prévues en août, il dit espèrer un scrutin bien organisé, malgré la fragilité institutionnelle du pays. Il a appelé tous les partis à accepter les résultats pour garantir la stabilité post-électorale.
En somme, au sein de l’OEA, Ramdin entend rationaliser les procédures internes, améliorer la stratégie de communication et démontrer plus clairement la valeur ajoutée de l’institution auprès des États membres et des citoyens du continent.
Vladimir Predvil