La crise du carburant a eu raison de plusieurs petites et moyennes entreprises

La crise du carburant et l'insécurité dans le pays ont de graves conséquences sur le fonctionnement normal des moyennes et des petites entreprises. Incapables de s’approvisionner en produits pétroliers, même sur le marché noir, certaines PME sont obligées de mettre à disponibilité leurs personnels de travail et aussi réduire leurs temps de production. Une situation dont les entrepreneurs dénoncent et appellent l'État à se responsabiliser pour donner une réponse fiable à cette crise et instaurer de la sécurité dans le pays.

De 2018 à 2021, l'inflation a affecté énormément le quotidien de la population haïtienne.  La lutte entre les gangs à l'entrée sud de la capitale et dans diverses autres zones du pays, la recrudescence des cas de kidnapping et la rareté du carburant sont, entre autres, les différents évènements qui ont contribué à la diminution des recettes soit du côté de l'État, mais aussi de la part des entreprises.

 

Par ailleurs, les conséquences se font déjà ressentir.  John, le propriétaire d'un bar-restaurant situé à Petion-Ville explique son calvaire durant ces trois derniers mois en ces termes: « je fonctionne juste pour ne pas rester sans rien faire. En temps normal, 1 000 gourdes de carburant (diesel) dans une génératrice suffisent pour me fournir assez d'électricité de 8 h - 22 h. Avec la rareté qu'il y a dans la distribution de l'essence dans les pompes, parfois je suis obligé d'acheter le galon à 500 gourdes, 750 gourdes alors que les prix des produits que je propose à mon restaurant ne sont pas formellement revus à la hausse, pendant que je dépense entre 3 à 4 fois de plus qu’à l’ordinaire».

 

Parallèlement, Marc, un jeune entrepreneur spécialisé dans la sérigraphie et les arts, a révélé au journal le National que sa production ordinaire est totalement diminuée. « Les clients ne fréquentent pas l'espace. J'ai peu de demandes ces derniers jours... », souligne-t-il.

 

Pour faire face à ce problème, John explique qu'il est obligé de fonctionner au ralenti. « Actuellement, je fonctionne suivant la demande des clients. Je ne viens plus ici tous les jours. Les activités sont complètement en baisse. De là, il y a certains employés qui ne sont plus avec nous et je ne passe plus les précommandes de matériels de travail comme ça a été autrefois. » Marc, quant à lui, assure qu'il fonctionne tous les jours. Sauf qu’il met au repos sa génératrice à certains moments de la journée. En plus, lui aussi, a procédé à un dégraissage significatif de son personnel, trop lourd pour ses revenus.

 

En effet, ces entrepreneurs lancent un appel à l'État pour qu’il se penche davantage sur les besoins de la population et accompagner le mieux possible ces petites entreprises qui créent des dizaines d'emplois au sein de la communauté. Ainsi, ces hommes croient qu'aussi la population a sa part à jouer dans l'établissement de la paix et de la stabilité dans le pays. « Rester les bras croisés n'apportera rien, il faut agir. Il faut trouver des solutions », soutient Marc.

 

Oberde Charles

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