Selon un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haiti (BINUH), 1247 personnes ont été tuées entre le 1er juillet et le 30 septembre 2025, et 710 autres ont été blessées dans le cadre de la crise sécuritaire qui fragilise le pays.
Le rapport publié ce mardi informe que 145 rapts ont également été commis durant cette période. Parmi les victimes, on compte 8 agents des forces de l’ordre tués et 17 autres blessés. Il rapporte que 76% des violences ont été enregistrées dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, 17% dans le département de l’Artibonite et 5% dans le Centre.
Dans le département de l’Ouest, les gangs de Ti Bois et des 103 Zombies ont consolidé leur hégémonie dans les communes de Carrefour et de Gressier, tuant au moins 51 personnes qui se sont opposées à leurs règles. Dans les quartiers de bas Delmas, Carrefour Feuilles, Fontamara, La Saline et Martissant, les gangs, ont tué 81 personnes, dont 31 résidents et 50 gangsters, accusées d’avoir enfreint leur loi.
Le 23 septembre, un chef de cellule du gang de Village de Dieu a été informé qu’un adolescent de 14 ans, membre du gang, avait été accusé par la population d’avoir violé une fille de neuf ans à Martissant. Le garçon a été détenu dans un bâtiment, où il a été violemment, puis condamné à mort. Il a été abattu le même jour devant la population, relate le document.
Dans le department de l’Artibonite, les communes de Dessalines, Gros-Morne, La Chapelle, L’Estère, Liancourt, Montrouis, Petite Rivière de l’Artibonite, Saint-Marc et Verrettes subissent de nombreux attaques perpétrés par les gangs du Délugé, Gran Grif et Kokorat San Ras. Ces groups armés sont appuyés par les gangs de 400 Mawozo, Canaan et Village de Dieu.
Durant cette période, 1 400 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile en raison de l’escalade de la violence. Face à cette situation, le BINUH recommande aux autorités haitiennes de lancer, en collaboration avec la communauté internationale, un processus de vetting au sein de la PNH afin d’identifier les agents qui entretiennent des relations avec des gangs armés et de les sanctionner. Il exhorte la communauté internationale, à déployer complètement la Force de Répression des Gangs (FRG) dans le pays.
Le document précise que 30 % des victimes l’ont été lors d’attaques perpétrées par les gangs armés, 61% lors d’affrontements entre les forces de sécurité et les bandits armés, des exécutions sommaires impliquant des éléments de la police, des frappes de drones appuyées par une compagnie militaire privée et le commissaire du gouvernement de Miragoâne, les 9% restants lors de violences des groupes d’autodéfense et des membres non-organisés de la population, dans le cadre du mouvement de « justice populaire » appelé « Bwa Kalé » 9 %.
Force est de constater que la crise continue de s’aggraver malgré les nombreuses promesses d’aide des organisations internationales et des pays dits amis d’Haiti et du tatonnement de la Mission multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) déployée en Haiti. Pour leur part, les autorités transitoires, depuis leur ascension au pouvoir le 25 avril 2024, ne jurent que par cette promesse de restauration de la paix dans le pays alors que les gangs armés continuent détienir le monopole de la violence.
Shelsa Philius
