Le gouvernement envisage d'augmenter le prix du carburant à la pompe

Lors de la cérémonie d'installation de la nouvelle équipe gouvernementale, le Premier ministre Ariel Henry a fait état d’un déficit budgétaire d'environ 72 milliards de gourdes pour l’exercice fiscal 2021-2022 précisant que pas moins de 30 milliards de ces fonds ont été absorbés par la subvention des produits pétroliers. Selon des économistes, cette subvention pourrait atteindre près de 60 à 90 milliards de gourdes, et l'État n'a plus le moyen d'assumer de telles dépenses, a prévenu le chef du gouvernement.

Désormais, il ne fait presque aucun doute que le gouvernement caresse l'idée d'augmenter le coût des produits pétroliers à la pompe dans un avenir proche, ce qui entraînera indubitablement l'augmentation du coût de la vie. La majoration du prix du carburant demeure un sujet épineux dans le pays, on se le rappelle la dernière tentative de l'administration du feu président Jovenel Moïse en 2018 avait occasionnée des mouvements de protestation spontanés dans tout le pays.



Depuis c'était devenu sujet tabou, mais cette nouvelle administration semble bénéficier de l'approbation des activistes politiques qui auparavant étaient très critiques par rapport au gouvernement, et s'opposaient catégoriquement à l'augmentation de l'essence, arguant à l'époque qu'une telle décision compliquera le quotidien des petites bourses.

Néanmoins, il y a quelques jours des syndicats de transports en commun, regroupés au sein du Front unifié des transporteurs et travailleurs d'Haïti (FUTRAH),l'une des structures syndicales qui avaient supporté les dernières grèves, avaient mis les dirigeants en garde contre toute velléité d'augmenter le prix des produits pétroliers.

Tout en admettant que le pétrole a subi une hausse des prix sur le marché international, ces organisations syndicales reprochent à l'État haïtien de ne pas respecter l'accord trouvé avec les transporteurs en 1995, qui prévoyait que le carburant augmenterait sur le marché local en fonction des prix sur le marché international. Toute baisse serait aussi répercutée automatiquement sur l’ajustement des prix à la pompe.

Elles recommandent que le gouvernement procède à une subvention ciblée. Ce qui, affirment les dirigeants de ces structures, permettrait aux chauffeurs de maintenir inchangé le prix du transport en commun. Mais les autorités prévoient déjà d'allouer les fonds récoltés dans des projets socio-économiques tels que faciliter l’accès à l’école à 500 mille enfants en âge d’être scolarisés, a annoncé le Premier ministre Ariel Henry.

S'il est vrai que des économistes plaident en faveur de l'annulation de la subvention du pétrole, il est aussi vrai qu'une révision à la hausse de l'essence risque de donner naissance à de nouveaux mouvements de protestation dans le pays.

Esdra Jeudy

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES