Quand la rivalité veut dire comparaison dans la fratrie…

Depuis la nuit des temps, l’adversité entre les frères et sœurs existe. Il existe mille raisons, enfants, de ne pas supporter son frère ou sa sœur… Mais pourquoi, adulte, ce désamour perdure-t-il.

Posons-nous un instant pour saisir les causes de cette adversité fraternelle qui frise souvent la méchanceté. Donc, c’est l’histoire de Félix et de sa sœur cadette Paloma :Félix hait profondément sa sœur cadette Paloma.

Devant tout le monde, il se fait passer pour le grand frère qui adore sa sœur, mais, à l’insu de tous il lui joue les coups bas, afin de l’écarter de la vie familiale et lui faire porter le mauvais rôle. Il veut coûte que coûte que la famille la déteste et l’aime lui, le fils parfois oublié.

Maintenant, posons la question que voici : pourquoi en est-on arrivé là ?

 

Le fils mal aimé

Le père de Felix a toujours préféré Paloma à lui. Elle avait toujours les meilleurs compliments et les meilleurs cadeaux. Même ses bêtises étaient pardonnées, elle était tout le temps excusée de ses crises de petite fille gâtée.

Mais, lui Félix, n’avait droit qu’à des remontrances même lorsqu’il pensait bien faire. Jamais de félicitations même lorsqu’il arrivait à donner le meilleur de lui-même. Et ses bêtises et faux pas étaient interprétés de façon exagérée. Il se donnait à fond pour se faire aimer de son père, 1er modèle d’un garçon sans y parvenir. Alors, pour Félix, la cause de son éloignement d’avec son père n’était autre que sa petite sœur Paloma qu’il détestait de tout son cœur. Il voulait juste la voir morte pour être le centre d’amour de son père. Ce qui nous ramène à la responsabilité des parents à la naissance du sentiment de haine dans la fratrie.

 

La part de responsabilité des parents

Nul doute qu’il est impossible d’aimer tout le monde y compris tous ses enfants avec la même intensité. Le tout est de ne pas le montrer au vu et su de tous les enfants, de sorte que l’un se sente supérieur à l’autre, qui se sentira lésé.

Cette différenciation entre les enfants est pour mettre un fossé entre eux. Leur fraternité, collaboration et communication en prendront des coups. Et pourront naître des sentiments négatifs des uns envers les autres.

Tout peut-être sujet de prévalence d’amour. De l’accolade au compliment en passant par les cadeaux et les punitions, tout est bon pour démontrer de son amour envers ses enfants. Alors, lorsque l’un des enfants en a plus que l’autre, tout peut-être alors sujet d’interprétation vraie ou fausse. Il n’est pas demandé aux parents d’avoir un manuel d’éducation prédéfini, juste apprendre à connaître et saisir la personnalité de chacun, et agir par conséquent.

 

L’interprétation des enfants

Oui, les enfants sont passés maîtres d’interpréter tous les faits et gestes de leurs parents.

Un cadeau pour l’un et par porte l’autre, hum papa ou maman aime l’autre que moi. Et même une différenciation de forme, de couleur et taille peut-être source d’une mauvaise interprétation.

Alors, faudrait-il pas tout leur expliquer lorsqu’on pose un acte envers l’un d’entre eux ou tous.

La communication peut lever beaucoup de doute

Nous les sous-estimons et quant à comprendre le langage des adultes. Et pourtant ils ont besoin de plus d’explications et de communication. Leur niveau de compréhension et leur aptitude psychologique sont souvent à un stade qui ne permet pas de déceler certains messages implicites à travers les expressions d’amour à leur endroit.

Toi tu as beaucoup de chaussures, c’est pourquoi je t’en ai pas pris aussi, mais on va t’acheter des robes qui te manquent.

Arrêtez de comparer vos enfants entre eux

Chaque cas est différent et particulier !

Vos enfants sont tous différents : votre petit dernier se démarque clairement de sa grande sœur, vous êtes différent de votre fille, votre aîné ne réagit pas comme son meilleur ami, etc. Cela paraît évident ! Pourtant, en utilisant la comparaison (quelle qu’elle soit), vous oubliez ce point essentiel. En effet, comparer deux personnes revient à traiter deux personnes différentes de la même manière.

Il nous arrive d’être souvent tentés de comparer nos enfants ! Entre eux (« Ton frère, lui, il met la table sans qu’on ait besoin de lui dire ! »), à nous-mêmes au même âge, en enjolivant quelque peu les choses au besoin (« Moi à ton âge, je me contentais d’une orange à Noël ! »), ou même à leur meilleur copain qui sait déjà nouer ses lacets, est premier en ceci, meilleur en cela… Mais attention, comparer son enfant, même si l’on est animé des meilleures intentions, est toujours néfaste.

 Autrement dit, nous savons tous qu’autant que nous sommes, nous sommes également différents. Et le fait de naître dans la même famille ne change en rien la diversification de la personnalité d’un enfant à l’autre. Alors, ne tenait pas compte des notes de Félix lorsqu’il était au CP1 pour juger ceux de Paloma une fois dans la même classe. Le bon comportement d’un enfant n’est en aucun cas un baromètre pour l’autre. Chaque enfant aborde les situations de la vie en fonction de ses capacités intellectuelles, physiques et psychologique, il faut tenir compte de cela et arrêter de faire les comparaisons entre les enfants. Ces comparaisons sont pour creuser un fossé entre eux et faire naître un sentiment d’infériorité et de faible estime de soi chez celui qui est tout le temps critiquer. Ce n’est pas parce que le plus jeune des enfants se montre plus intelligent, dynamique et prompt qu’il faudrait blâmer le plus âgé en le ramenant tout le temps à son cadet. Il faut tenir compte de sa personnalité et accepter ses forces et faiblesses. Des qualités il en a surement donc, ne pas se focaliser uniquement sur ce qu’on pense être des défauts les mettre en relation avec ceux de son frère.

 

MES CONSEILS

Ne pas craindre la différence

La famille doit admettre que la différence est normale. Chaque enfant a sa propre personnalité. Et l'on encourt plus de risques à lutter contre cette différence qu'à la laisser s'épanouir. La plupart des parents l'ont compris et vont dans le sens d'une plus grande autonomisation de leurs enfants.

 

Éviter les comparaisons

Plutôt que de comparer les enfants, il vaut mieux valoriser les différences. Les comparaisons font partie de notre schéma de pensée. Mais il faut faire attention à ne pas marquer de préférences entre les enfants. Ce n'est pas parce que l'on partage des goûts communs avec un enfant qu'il doit être préféré aux autres. Comparer n'aide pas l'enfant.

Il est important de trouver pour chacun des talents à positiver. Éviter de se focaliser sur les insuffisances et les manques. Il y a déjà assez de comparaisons à l'école pour ne pas accentuer cette pression à la maison. Encourager l'enfant, souligner ses points forts dans sa vie en dehors de l'école.

 

Individualiser la relation

Si au sein de la fratrie chacun parvient à développer des particularités, l'enfant a tout à y gagner. Il est important de trouver des connivences, des portes d'entrée avec chaque enfant, pour partager des moments ensemble, et vivre avec plaisir toutes ces années que l'on passe ensemble. Ceci est encore plus important dans les grandes fratries : plus il y a d'enfants, moins on différencie. On a tendance à s'occuper du groupe. Il est important d'établir des liens individuels, une relation privilégiée avec chacun. Cela peut passer par des sorties en tête-à-tête, ou par une activité particulière.

 

Accepter de lâcher prise

Un parent peut ne pas comprendre un enfant. Il n'est pas un mauvais parent pour autant. Le père ou la mère qui n'arrive pas à être fier de son enfant, ou ne parvient pas à l'accepter tel qu'il est, doit le reconnaître sans culpabilité. Mieux vaut en prendre conscience et ouvrir des portes pour que l'enfant soit bien avec quelqu'un d'autre. Cela permet d'apaiser la situation. Cela peut être l'autre parent, un grand-père, ou une voisine.

 

 

 

’Faire de la famille le plus bel endroit à vivre’’

Jonas ALCÉ conseiller conjugal, familial, expert en relation de couples et (organisateur des séminaires pour l’amélioration des mariages).

Twitter : @Alce80Jonas

jonasalce22@gmail.com

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