Gėo-forum Uni-vert Haïti ou comment parler écologie à tout moment

Une stratégie de dialogue et d’éducation autour des grandes questions liées à l’environnement.

Du 22 au 29 janvier 2022, le Festival Learning Planet a organisé 400 évènements entre certains locaux et des sessions en ligne où se sont retrouvés plus de 250 organisations dont Uni-vert Haïti. Entre diverses thématiques ; transport, Aménagement du Territoire, Urbanisme et Patrimoine, le 28 janvier le cabinet a dirigé un atelier présentiel à l’institution Pédagogique Moderne du Cap-Haitien et le 29 janvier une conférence en ligne, toujours présidée par de jeunes  géographes, des aménageurs et ingénieurs-agronomes.

Face à plus de 150 élèves, du secondaire I jusqu’au secondaire IV, Dalusma Heles et Johnnly Jean Baptiste, tous deux ingénieurs-agronomes ont eu la tâche particulière d’émettre tout leur savoir sur la biodiversité dans une démarche de cartographie participative. Les élèves de l’Institution Pédagogique Moderne du Cap-Haitien ont su faire preuve d’une compréhension graduelle des choses, à comprendre le mal environnemental haïtien et savoir quels malheurs les attendant si les Haïtiens ne rebroussent chemin, si les autorités haïtiennes continuent leur danse de désintéressés dans le réel tout en enchainant les discours hypocrites.

Dès le 24 janvier le Festival Learning Planet désireux de profiter de la journée mondiale de l’éducation a lancé son filet autour des ODD (Objectifs de Développement durable), organisé par le CRI et l’UNESCO, ce festival tient énormément à apprendre au monde et aux Haïtiens l’apprentissage de toute une vie, mais aussi de tout un espace : « Prendre soin de soi en prenant soin des autres et de la planète ». Le Learning Planet Institute, l’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) et l’UNESCO se sont donnés à fond pour réaliser ce festival qui se retrouve en ce janvier 2022 à sa troisième édition.

Uni-vert Haïti se fait connaitre depuis plusieurs années comme une entreprise engagée dans la RSE (Responsabilité sociale des Entreprises). Créé et dirigé par Freddy GEORGES, diplômé en Aménagement du Territoire au Campus Henry Christophe de Limonade, Masterant en Géographie à l’École Normale Supérieure. Uni-Vert Haïti est une entreprise qui agit dans les domaines liés à la biodiversité, l’écologie et le développement durable. C’est un besoin majeur des sociétés modernes, c’est un besoin indispensable pour la société haïtienne qui dans une culture de l’abandon oublie, néglige les aspects environnementaux.

Le combat du 21e siècle n’est plus le combat pour la paix, ni le combat contre la faim, mais le combat pour la transition écologique. Nul malheur n’a autant menacé l’espèce humaine, nul malheur n’a demandé autant d’efforts ! Notre maison brûle, aucun cri d’alarme n’a été autant plus planétaire, ni plus humain. Ce n’est plus l’affaire d’une nation contre une autre, ce n’est plus l’affaire d’une race contre une autre, ce n’est plus l’affaire d’un genre contre une autre, c’est l’homme contre la nature dans un monde où la Terre demeure à notre savoir la seule planète habitable.

Le 29 janvier vers trois heures, Uni-Vert Haïti a tenu sur Microsoft Teams une visioconférence animée par Artial FORESTAL présentateur d’émission dont l’émission « Salon de la Culture ». Les deux maitres à penser  Adas KINDA et Marc André SIMEUS ont eu à débattre   sur la RSE et la Géographie. Dans une volonté de promouvoir le développement durable dans un dialogue engageant de jeunes cadres de la société civile. La causerie a révélé l’ironie, l’hypocrisie de certains secteurs ou certains acteurs dont les discours vont à l’envers de leurs actions. Les États comme les multinationales font la course, comme à chaque fois c’est une course à la mort, une course qui mène à la mort. Quelle est la course du 21e siècle ?

Quelle est la source de la destructivité délibérée du capital envers la nature ? D’un côté, on pourrait considérer cette question en termes d’une économie destinée à fonctionner sur le principe de l’accumulation incessante. Ainsi, chaque unité de capital doit croitre ou disparaitre, et chaque capitaliste doit constamment chercher à développer des marchés et à augmenter ses profits, sans quoi il perd sa position dans la hiérarchie.(1)

Dans une publication du premier novembre 2021 sur le site statista.com de Tristan Gaudiaut, la Chine est reconnue comme le plus grand pollueur à raison de 30.7% des émissions mondiales pour 13.85 pour les États-Unis, l’Union européenne arrive en troisième position avec 7.9%, ces chiffres concernent l’année 2020. (2)

La concurrence jugée déloyale que mène la Chine, pousse à dire que la compétition de ce siècle est économique, comme le dit Jean Luc Mélenchon ; « Le capitalisme et l’écologie sont incompatibles », le besoin de s’enrichir semble dépasser celui du vivre ensemble. La Chine est heureuse d’être la première puissance économique mondiale, mais elle oublie de dire qu’elle est la plus grande pollueuse. Décidé de s’enfoncer dans une économie plus libérale, plus compétitive, Jair Bolsonaro rase la forêt amazonienne pour l’agriculture et l’élevage détruisant ainsi le poumon du monde. Dans la course vers la puissance, les pays riches polluent de plus en plus.

Qu’est-ce donc l’écosocialisme ? Il s’agit d’un courant de pensée et d’action écologique qui fait siens les acquis fondamentaux du marxisme, tout en le débarrassant de ses scories productivistes. Pour les écosocialistes, la logique du marché et du profit, de même que celle de l’autoritarisme bureaucratique de feule « socialisme réel », sont incompatibles avec les exigences de sauvegarde de l’environnement naturel.(3)

Les multinationales grandissent, prennent plus d’espace, engagent plus de machines que de personnes. Amazon, Tesla, Microsoft font tout pour produire plus, Coca-Cola ne se préoccupe que peu des milliards de bouteilles plastiques de sa marque rejetées dans les océans .La course à l’argent et à la puissance plus importante à leurs yeux. Ce qui fait toute la beauté de ce dilemme, c’est que les pays du Nord polluent, les multinationales polluent, mais les pays pauvres et les petites entreprises auront à payer comme eux le même prix face au réchauffement climatique si l’argent bien sûr ne permet pas de parades face à cela.

La question la plus difficile de cet entretien sur Microsoft Teams était de déceler les points positifs du réchauffement climatique, un certain silence a nettement marqué la séance. Nous avons depuis toujours appris les méfaits de ces changements, jamais il n’est venu à l’idée pour certains que ce phénomène pourrait avoir un bon cote. Ceux qui ont participé à la séance pensent encore à cette question qui permettrait enfin de faire l’avocat du diable. Toute bonne chose a une fin, les heures ont assommé les esprits et dans un étrange au revoir, la promesse de retrouvailles sur l’écologie, l’environnement, Haïti et le monde.

 

Alandy Blaise

Rédacteur

Références

www.cairn.info Le capitalisme et la domination sur la nature, Joel Kovel ,01-07-2011

(2) fr.statista.com Les plus grands pollueurs du monde, Tristan Gaudiaut, 01-11-2021

(3) www.cairn.info Crise écologique, capitalisme et altermondialisme, Michael Löwy, 25-09-2008

 

www.cairn.info Le capitalisme et la domination sur la nature, Joel Kovel ,01-07-2011

www.cairn.info Crise écologique, capitalisme et altermondialisme, Michael Löwy, 25-09-2008

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES