Couple en difficulté : comment protéger les enfants en cas de divorce?

De toute relation, des difficultés surviennent à un moment donné. Chez certains couples, c’est une ombre passagère au tableau ; mais chez beaucoup d’autres, la séparation est la seule solution.

 

Les effets du divorce sur les enfants

Des études montrent que les enfants s’en sortent mieux avec des parents  malheureux qu’avec des parents divorcés. Mais ces études ne tiennent pas compte des différentes situations qui suivent le divorce, ce qui est essentiel pour déterminer quels sont ses effets sur l’enfant. Un divorce à l’amiable peut causer peu de dégâts et avoir des effets entièrement différents d’un divorce balisé d’amertume et de hargne.la raison principale en est  qu’un parent acrimonieux s’emploie à braquer les enfants contre l’autre parent. Or, ce comportement a un effet néfaste et même destructeur sur les enfants : il est à éviter à tout prix. Il ne faut jamais oublier qu’un enfant a le droit - et même le besoin – d’aimer et de respecter ses deux parents, même après une séparation. Aucun enfant ne peut se séparer en deux.

Aussi, les enfants de parents divorcés ont de 1.5 à 2 fois plus de risque de vivre des événements négatifs comme l’abandon précoce de l’école ou un divorce personnel. Cependant, la majorité des enfants qui ont vécu la séparation de leurs parents ne rencontrent pas ces difficultés sérieuses. L’ampleur des effets est typiquement décrite comme de faibles à moyens par les chercheurs en sciences sociales. Cela signifie que la séparation parentale est associée à un risque accru de difficultés, mais qu’elle ne constitue pas en elle-même le facteur de risque le plus important. Il faut noter, cependant, que plusieurs enfants de parents séparés ou divorcés ont des pensées et émotions négatives, qu’ils présentent ou non des troubles psychologiques nécessitant un diagnostic.14 récemment, une méta-analyse (étude qui combine plusieurs études sur un même sujet) a aussi montré que les différences entre les enfants qui ont vécu le divorce de leurs parents et ceux dont les parents n’ont pas divorcé ont augmenté depuis les années 1980.

 

Des explications nécessaires

Les jeunes enfants sont comme des éponges qui absorbent les signaux affectifs qu’ils leur soient ou non. Si vous êtes heureux, il y a de bonnes chances pour que votre enfant le soit aussi ; si vous êtes malheureux, cela se représentera aussi chez votre enfant.

Bien qu’il vaille toujours la peine de faire un effort « à cause des enfants », ne vous laissez pas duper : ils devineront ce qui se passe. Ordinairement, ils sentent que quelque chose ne va pas, que vous gardiez ou non le sourire. C’est pourquoi les explications, même partielles, valent toujours mieux. Sans elles, les enfants s’en inventent et s’attribuent tort la responsabilité des problèmes familiaux. En effet, les enfants de moins de cinq ans ne conçoivent le monde qu’en rapport avec leur propre personne. Si vous ne leur fournissez pas une explication plausible concernant vos disputes ou votre séparation, ils peuvent lui substituer une raison inconcevable pour un adulte, mais parfaitement sensé pour un enfant : « Papa est parti parce que je ne range pas bien ma chambre » ou «  Maman est en colère parce que je fais pipi au lit ».

Le sentiment de culpabilité est grandement dommageable, surtout chez un enfant qui est déjà aux prises avec les turbulences affectives et l’insécurité qui peuvent accompagner la rupture. Le doute est l’une des plus grandes peurs qui puissent assaillir l’esprit d’un enfant ; ne laissez donc  jamais votre enfant douter de votre amour ni penser que  vous pourriez cesser de vous occuper de lui.

 

L’accès à l’autre parent

Quels que soient vos sentiments pour votre « ex », le mieux pour votre enfant est que vous ne fassiez pas obstacle à ses rencontres avec lui.

La séparation ou le divorce parental

La séparation ou le divorce parental est associé à un risque accru de plusieurs problèmes psychologiques, académiques et sociaux tout au long de la vie. La séparation des parents est associée à environ deux fois plus de ces problèmes en moyenne, mais une très grande majorité des enfants et adolescents concernés ne rencontrent pas de difficultés importantes après la séparation de leurs parents. Autrement dit, la recherche récente fait état d’un risque accru de difficultés, mais la séparation de ses parents ne condamne pas nécessairement un enfant à éprouver des problèmes majeurs. Cependant, les enfants et les adolescents qui vivent le divorce de leurs parents vivent fréquemment une grande détresse émotionnelle pendant et après la séparation. Les recherches récentes, qui ont utilisé de multiples devis pour tester les mécanismes causaux sous-jacents, suggèrent que le risque accru de problèmes n’est pas seulement dû aux facteurs de sélection (des facteurs de risque qui augmentent à la fois la probabilité que les parents se séparent et celle que les enfants présentent des difficultés de fonctionnement). En fait, les conflits perdurant entre les parents après la séparation, la détérioration des pratiques parentales, les difficultés financières résultant de la séparation et la perte de contacts avec le parent qui ne demeure plus à la maison aident à expliquer l’association entre le divorce parental et le fonctionnement des enfants.

 

Les conséquences

Les décideurs politiques, les chercheurs et les professionnels sont actuellement engagés dans un débat sur l’importance du mariage et les conséquences du divorce. Plusieurs chercheurs et commentateurs soulèvent les effets « faibles » constatés dans les études sur le divorce et le fait qu’une très grande majorité d’individus dont les parents ont divorcé ne présentent pas de problèmes importants ou de troubles nécessitant un diagnostic. D’autres professionnels ont insisté sur le fait que même des effets faibles, lorsqu’ils sont multipliés par les millions d’enfants qui vivent la séparation ou le divorce de leurs parents, constituent un sérieux problème de santé publique.

Dans les débats portant sur la meilleure façon d’améliorer la vie des enfants, on propose fréquemment des initiatives qui se concentrent (a) soit sur les politiques culturelles et légales permettant de renforcer le mariage ou (b) soit sur des programmes qui visent à fournir des ressources économiques, sociales et psychologiques favorisant la qualité de vie des familles. Une dichotomie aussi stricte, cependant, ne permet pas de reconnaître que la structure familiale, les processus familiaux et les facteurs contextuels s’influencent et interagissent entre eux. Les familles sont plus susceptibles de s’épanouir dans les environnements où le mariage est solide et où elles ont accès aux ressources matérielles, sociales et psychologiques dont elles ont besoin. Ainsi, les réformes dans les politiques publiques devraient favoriser une approche plus globale pour réduire les risques dans la vie des enfants, risques qui incluent notamment la séparation ou le divorce des parents.

 

 

MES CONSEILS

-        Renoncez au ton blessant et aux confrontations : votre enfant en souffre trop. Quand vous confiez la garde momentanée de l’enfant à l’autre, choisissez un lieu familier, comme chez l’un de vous deux, et non un parc ou un centre commercial, par exemple, sinon l’enfant aura l’impression d’être une marchandise.

-        Planifiez longtemps à l’ avance. Respectez vos engagements, et si l’autre parent est en retard, prenez la chose avec désinvolture, sinon votre enfant s’inquiètera à la fois du retard et de votre réaction. Ne profitez pas de cette occasion pour dénigrera l’autre, mais calmez plutôt votre enfant : « il doit avoir beaucoup de circulations ».

-        Si l’autre parent est régulièrement en retard ou déraisonnable. Parlez-en tous hors de la présence de l’enfant. La seule raison qui pourrait vous pousser à empêcher votre « ex » de voir votre enfant serait la crainte que ce dernier ne soit victime  d’un enlèvement ou qu’il ne soit pas danger. Dans un tel cas, réclamez une aide professionnelle.

 

‘’Faire de la famille le plus bel endroit à vivre ’’ !

Jonas ALCÉ, Conseiller conjugal, familial, expert en Relation de Couples et (organisation des séminaires pour l’amélioration des mariages). E-mail : jonasalce22@gmail.com

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