La sexualité dans le couple

Amour et couple

Chaque personne a sa signification de l’amour. Mais bon nombre de gens sont d’accord sur un point : l’amour que l’autre nous porte est censé nous élever, nous rendre plus forts, stimuler ce qu’il y a de plus vivant en nous, faire émerger ce qu’il y a de meilleur en nous… l’amour que l’autre nous porte est censé contribuer à faire grandir l’amour que nous nous portons à nous-mêmes. Et surtout pas l’inverse. Le soutien et l’amour que l’on reçoit génèrent le bien-être et le plaisir d’être ensemble. Que nous vivions sous le même toit ou non.

 

Amour et sexualité

Vu que l’on combine de façon spontanée sexualité et amour, la dépendance n’est pas toujours aussi nette. Certains couples, mariés ou pas, ont des relations sexuelles sans être amoureux l’un de l’autre. De manière inverse, l’amour peut-être dépourvu de toute attirance ou manifestation sexuelles.

Cela dit, le sentiment d’être amoureux d’une personne et celui d’être sexuellement attirée par elle se confondent fréquemment. La complexe interaction entre l’amour et la sexualité soulève bien des questions. Nous tenterons dans cette section de répondre à quelques-unes d’entre elles.

Les hommes et les femmes conçoivent-ils différemment le lien entre sexualité et amour ?

Dans l’ensemble, les hommes et les femmes ont des conceptions différentes  du lien entre sexualité et amour (Hendrick et Hendrick, 1995 ;Regan et Berscheid, 1995). Ainsi, les femmes associent la conduite sexuelle à l’amour dans une plus grande proportion que les hommes, soit 36% et12 % respectivement.

On croit généralement que les femmes ne sont pas intéressées par le sexe illico ou les brèves rencontrent sexuelles, et qu’elles n’acceptent la sexualité que dans un contexte amoureux d’engagements à long terme. La croyance populaire veut aussi que les femmes ressentent une très grande culpabilité lorsqu’elles ont des relations sexuelles sans être amoureuses de leur partenaire. Pour expliquer cette différence qu’on tend à présenter comme biologique, certains avancent que le succès reproductif des hommes dépend du nombre des femmes qu’ils pourront séduire et fertiliser tandis que celui des femmes repose sur leur aptitude à garder le père de leurs enfants auprès de la famille afin qu’il veille sur eux. Cette théorie, fortement contestée actuellement, suppose donc que les femmes sont naturellement «fidèles » alors que les hommes essaiment leur semence aux quatre vents (Blaffer Hrdy, 2002). Les recherches ont souvent énoncé le principe de ces différences de genre sans vraiment tenter de les mesurer. Pourtant, dans les faits, on constate que de nombreuses femmes pratiquent le sexe illico et que plusieurs autres sont séduites par l’idée, surtout si on leur dit d’imaginer un contexte où elles seraient en sécurité avec l’éventuel partenaire, que leur réputation ne serait pas entachée et qu’il n’en résulterait ni grossesse ni maladie transmissible sexuellement .

De nombreuses femmes ont en effet eu des conduites sexuelles diverses avec un homme qu’elles connaissaient peu ou pas, mais, dans un grand nombre de cas, sans pénétration vaginale. Or, en raison de l’ambiguïté du terme « relation sexuelle », de nombreux chercheurs n’ont pas tenu compte de ces conduites dans l’établissement de leurs statistiques. Si l’on considère que, pour une personne sur deux, les contacts buccogénitaux ne constituent pas une relation sexuelle et que, pour 20% des jeunes adultes, une pénétration anale n’est pas non plus une relation sexuelle

 (Weaver,2000 ;Bogart, 2000 ;Carpenter,2001), on peut facilement en déduire que le nombre de femmes pratiquant le sexe illico est plus élevé qu’on ne le croit.

Les femmes attirées par le sexe illico le seraient en raison notamment du plaisir sexuel, réel ou imaginé  , qui y est associé. Certaines jeunes femmes mentionnent la satisfaction d’un fantasme sexuel, la nouveauté de la chose, l’expérimentation de nouvelles techniques sexuelles, la transgression d’un interdit, le renforcement de l’estime de soi, le désir de se sentir bien dans sa peau et l’excitation que procure le fait de séduire un nouveau partenaire.

En ce qui a trait aux hommes, des recherches récentes  révèlent qu’ils ont maintenant plus de facilite à avouer la part de sentiments qui entre dans leur sexualité. En effet, la majorité des hommes et des femmes valoriseraient actuellement l’amour dans les relations sexuelles. Cela représente une modification par rapport à l’époque de Kinsey, qui rapportait davantage de contacts sexuels et génitaux  se produisant dans des contextes où l’amour était absent. Les jeunes ont donc plus tendance à partager leur intimité sexuelle avec quelqu’un qu’ils aiment ou pour qui ils éprouvent  de l’attachement affectif (Laumann et COll., 1994 ; Sprecher etMcKinney, 1993). En outre, ces changements d’attitudes et de comportements chez les deux sexes, les hommes se tournant vers l’amour et les femmes vers le désir sexuel, sont en train de niveler les écarts qui séparaient jadis les deux sexes.

 

Pour une sexualité épanouie

Je ne saurais parler du bonheur du couple dans la pérennité sans mentionner une place capitale à la sexualité, c’est-à-dire à cette rencontre intime des corps généralement suscitée par le désir. Il importe de souligner qu’une sexualité épanouie implique que les deux partenaires aient une attitude positive à l’ égard du sexe. Par exemple, un homme a besoin, pour continuer à désirer sa partenaire, de sentir qu’elle apprécie autant leurs étreintes que lui. Quant aux femmes, elles apprécient le sexe tout autant que les hommes, mais leur excitation résulte d’un processus plus long ou complexe.  Il est essentiel comme on l’a déjà mentionné dans les lignes précédentes, pour qu’une femme libère ses désirs sexuels profonds qu’elle se sache à proprement parler aimée, il faut de manière impérative  qu’elle sente que cette possibilité existe. Pour l’homme l’occasion fait le larron et  il faut tout simplement se trouver au bon moment et au bon endroit  des circonstances adéquates pour se sentir excité tout en étant prêt à passer à l’acte. Par, ailleurs, chez la femme, l’excitation débute lentement, bien avant l’apparition du désir physique. Il est difficile pour un homme de comprendre ses besoins spécifiques, car, lui vit sa sexualité différemment.

Selon les couples heureux que j’ai reçus  dans mon cabinet, j’ai constaté que la réussite de la vie sexuelle réside dans trois grands secrets :

-        Communiquer ;

-        Se prémunir des illusions ;

-        Accepter les différences.

 

Tout est communication

Une patiente, lors d’une séance de councilling dans mon bureau m’a dit ce qui suit : ‘’Quand j’essaie de dire mon partenaire que notre sexualité est monotone, il s’offusque er refuse d’en parler davantage, comment l’amener à communiquer’’? Chez les personnes qui s’aiment vraiment, la sexualité est une forme de communication, une rencontre des corps, des cœurs et des âmes. On ne peut pas ne pas communiquer. La communication n’est pas que verbale, nos attitudes et nos comportements en disent long. Par exemple, quand vous parlez à votre partenaire de vos insatisfactions sexuelles et qu’il se referme, il vous dit quelque chose à travers son attitude : il est blessé, se sent visé personnellement et ne souhaite pas ne remettre en question. Bref, c’est un sujet très délicat pour lui. La pire réaction serait de lui reprocher son attitude et de le culpabiliser pour vos problèmes. Si vous procédez ainsi, il y a de fortes probabilités  pour qu’il pour qu’il soit en colère et ça ne l’amènera pas à dialoguer davantage, au contraire ! L’important est d’annoncer votre désir d’avoir une discussion et de choisir un moment approprié au cours duquel vous serez tous les deux réceptifs

Et c’est précisément d’une communication satisfaisante dont ont besoin les partenaires pour maintenir le rapprochement dans les périodes difficiles au niveau de la sexualité. Communiquer ses besoins et ses peurs, être authentique à propos de ses désirs, faire des demandes précises et se rendre complice des attirances pour d’autres personnes sans y succomber sont autant de moyens pour vivre une sexualité nourrissante qui rapproche les amoureux au lieu de les éloigner.

 

Communiquez vos besoins

Un jour, à la suite d’une de mes conférences sur la sexualité dans la relation de couple, une jeune dame vint  me voir pour me parler de ses nombreuses frustrations dans sa vie sexuelle. Son partenaire ne savait pas la satisfaire. Ne connaissant pas ses zones érogènes, il la caressait à des endroits du corps qui suscitaient en elle de l’agacement plutôt que du plaisir. Leurs rencontres sexuelles se détérioraient et cette dame reprochait à son partenaire de ne pas savoir le faire jouir. Elle était convaincue qu’il devait deviner comment lui faire plaisir sexuellement. Elle était d’ailleurs beaucoup trop pudique pour parler ouvertement de ce sujet avec lui. «  je ne vais quand même pas lui faire un plan », me dit-elle, exaspérée

Pourquoi est-ce si difficile de parler ouvertement de ses besoins quand il s’agit de la vie sexuelle ? Tant de personnes réagissent comme cette dame et souhaitent être devinées parce qu’elles sont mal à l’aise de s’exprimer à propos de leurs désirs et de leurs besoins. La honte, qui prend parfois sa source dans les tabous, a des effets néfastes sur les rapports sexuels. Certains ont du mal à se donner droit au plaisir et à mettre des mots clairs sur ce qui fait vibrer leur corps. Pourtant, la communication est l’ingrédient principal de la santé du couple, et une mauvaise communication peut s’avérer être la raison majeure de sa rupture.

Je traiterai, dans un autre numéro, les deux autres grands secrets de la réussite de la vie à deux (se prémunir des illusions, accepter les différences).

‘’Oser la création d’une vie à deux ! ‘’

Mes conseils

-        Écoutez l’autre dans ce qu’il dit et ne dit pas. Idéalement, vous devriez tous deux être capables d’exprimer verbalement vos émotions, mais ce n’est pas toujours possible. Il est donc essentiel que chacun ait une écoute plus globale.

-        Exprimez vos pensées le plus clairement possible. Même si on communique en tout temps, rien ne vaut un bon échange pour minimiser les interprétations erronées. Et ainsi éviter bien des malentendus. L’autre ne peut deviner votre pensée, et ce, même s’il vous connait bien. Il est aussi essentiel que votre pensée soit claire et complète pour vous-même. Vous aurez de la difficulté à vous exprimer clairement si tel n’est pas le cas.

-        Demeurez ouvert à ce que l’autre dit. Il est essentiel, tel que je l’ai mentionné auparavant, d’être ouvert à votre partenaire lors d’une discussion. L’ouverture de soi favorise celle de l’autre et la compréhension mutuelle.

-        Agitez le drapeau blanc. Soyez capable d’arrêter une discussion qui dégénère ; c’est essentiel. Lorsque vous ressentez une forte émotion, que ce soit de la colère ou de la peine, mieux arrêter temporairement de parler et de reprendre le sujet plus calmement ultérieurement.

-        Trouvez des solutions ensemble. Vous êtes un couple, vous faites équipe, vous trouverez donc des solutions ensemble. Prenez le temps d’en regarder plusieurs sans les juger à première vue. Vous ferez un choix plus éclairé, sachant qu’une idée peut toujours en générer une autre.

Dans le but de vouloir m’entretenir davantage avec vous, je vous fais la question que voici : croyez-vous que l’amour dépend de la fréquence des relations sexuelles dans une vie de couple, qu’en dites-vous? Prière d’envoyer vos réponses à l’adresse suivante : jonasalce22@gnail.com

Jonas ALCE, Conseiller conjugal, familial, expert en Relation de Couples et (organisation des séminaires pour l’amélioration des mariages).

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