Depuis 2012, la militante et féministe Rose-Anne Auguste s’est lancée dans l’accompagnement, l’encadrement et la promotion des talents des jeunes issus des quartiers défavorisés. Une initiative qui aura favorisé l’organisation de plusieurs activités dans la capitale haïtienne, notamment des expositions artistiques et de l’animation culturelle des lieux publics entre autres.
Durant l’année 2013, on se rappelle la belle exposition de peintures, qui offrait l’occasion à certains artistes peintres de réaliser des portraits des chefs d’État et des diplomates pour ensuite les exposer au grand public. Ces œuvres exposées dans l’enceinte de l’hôtel Karibe Convention Center, à l’occasion du cinquième sommet de l’Association des États de la Caraïbe (AEC), permettaient au public de découvrir les talents de ces jeunes originaires de Bel’Air, de Cité Soleil, Carrefour Feuilles, entre autres.
De nos jours, elles sont nombreuses les initiatives culturelles visant à promouvoir la créativité en Haïti qui font face aux nombreuses difficultés relatives à la sécurité, les problèmes socioéconomiques entre autres. Et si on portait un regard sur le retrait, le recul ou l’effacement des artistes qui se regroupent autour de l’exposition baptisée : “Ekpozisyon Richès Lakay”, tenue en décembre 2018. Une initiative portée par “Kalfou richès Ayiti”, sous l’influence de la promotrice et militante, artiste et ancienne ministre Rose Anne Auguste, qui manque beaucoup dans le paysage culturel de plus en plus orpheline des manifestations artistiques innovantes et solidaires.
Des thèmes comme la problématique de la femme, l’environnement et l’écologie figuraient dans les expressions et les représentations qui illustraient les œuvres picturales produites par ces jeunes artistes, issus de plusieurs communautés vulnérables dans la zone métropolitaine de la capitale haïtienne.
Des œuvres produites suivant les techniques de l’art de la récupération avaient été réalisées par des femmes et des filles. Ces dernières veulent à tout prix s’inscrire dans l’histoire de l’art et dans la vie économique et culturelle, en se servant de leurs talents.
Des pots de fleurs et des balais, des rideaux et des poubelles figurent dans la liste des produits culturels, artistiques et artisanaux produits par ces femmes, qui sont depuis perdues dans la nature.
De nombreuses expositions sont réalisées depuis 2012, au bénéfice des jeunes issus des quartiers de Carrefour Feuilles, à l’initiative de “Kalfou Richès”.
Des ateliers d’arts plastiques et d’autres activités formatrices, en vue d’accompagner ces jeunes pour pouvoir créer de la richesse à partir de leurs talents. Combien étaient-ils dans les premiers moments de cette mobilisation culturelle ? Combien d’expositions avaient été réalisées au bénéfice de ces artistes ? Comment de telles initiatives socioculturelles participent-elles à l’encadrement des jeunes et les éviter à tomber dans la délinquance et les violences urbaines actuelles ?
Des artistes membres de cette initiative ou bénéficiaires de ce grand mouvement socioculturels portaient les noms de : Romé Figué, Jean Baptiste Abeth Négo, Sergo Francius, Walgens Pierre, Widmaer Saint Paul, Natacha Joaciné, Brescard Mulx Schandel, Patrick Lafontant, Louis Sergo, Antoine Lucson…
Dans la liste des destinations des expositions de “Kalfou Richès”, on peut citer l’hôtel Karibe Convention Center, le Kiosque Occyde Jeanty, l’hôtel Marriot, et plusieurs autres endroits qui accueillaient de grandes réunions locales et internationales au cours des dernières années.
Des expositions itinérantes d’œuvres picturales qui permettaient aux publics selects, notamment des officiels et des diplomates, des hommes et femmes d’affaires qui souhaitaient faire l’acquisition d’une œuvre d’art, tout en investissant dans le social. Il était une fois “Kalfou Richès”, un engagement social, un investissement culturel et un accompagnement durable des jeunes qui portaient la signature de Rose-Anne Auguste.
Dominique Domerçant
