Christine Chéron-Merlet, une grande dame qui a fait la fierté de Pestel

L'on ne parle presque pas de Christine Chéron-Merlet, cette grande dame qui a pourtant fait partie des premières cohortes de jeunes enseignantes ayant intégré les rangs de l'Éducation nationale à Pestel. 

Au cours des décennies 40 à 60, elle forma plusieurs générations de jeunes à un moment où l'enseignement était plus qu'un sacerdoce. Son passage remarqué dans l'enseignement en tant que véritable pédagogue est souvent salué par les personnes qui l'ont connue. 

Christine Chéron-Merlet a également fait un parcours dans la Diplomatie haïtienne. C'est là où elle acquit une partie de sa renommée. 

Aussi, c'est à juste titre que nous voulons parler un peu de sa vie. 

Christine Chéron-Merlet naquit le 27 octobre 1917 des œuvres d'Emicia Narchet, qui fut directrice de l'École Nationale des Filles à Pestel, et de Joseph Nicolas Chéron, avocat, notaire, juge de paix de Jérémie et ancien député de Pestel. 

Elle passa sa jeunesse à Jérémie où elle habita la maison des Chéron, sise à Bordes. Après ses études, elle rentra à Pestel, suivant les traces de sa mère, elle-même ancienne enseignante. Plus tard, sa belle-sœur, Marie-Anne Brière Chéron la rejoignit après son brevet obtenu à Jacmel pour œuvrer dans le même domaine. 

Lorsque son frère François Chéron alla s'établir à Duchity, Christine laissa elle aussi le bourg de Pestel pour aller enseigner là-bas. 

À Jérémie, Christine avait rencontré l'intellectuel et homme d'affaires Gustave Merlet (1914 - 1967), fils de Jean-Baptiste Merlet et de Clarisse Drouin, issus de deux grandes familles Jérémiennes, qui était tombé amoureux d'elle. 

Après leur mariage ils élurent domicile à Mouline (localité de Corail à l'époque) où ils construisirent leur maison. Là, ils pratiquèrent la spéculation du café en tant qu'activité principale.  

Cependant, demeurant enseignante dans l'âme, elle emménagea une petite école dans la cour de leur maison,  aujourd'hui devenue l'École Nationale Christine Chéron-Merlet. 

Lorsque sa famille s'installa dans la capitale, elle poursuivit sa carrière dans l'enseignement. En 1964, elle quitta son poste de Directrice générale de l'École Nationale Claire-Heureuse à Port-au-Prince et partit pour l'Italie rejoindre son époux déjà installé avec leur fils Éric à Gênes, l'un des plus importants ports d'Italie, où il avait été nommé Consul général d'Haïti par le Président François Duvalier. 

Cette nomination récompensait l'appui que lui avait apporté le couple durant les élections qui l'avaient porté au pouvoir. 

Gustave Merlet décéda à Gênes le 13 mars 1967, à l'âge de cinquante-trois (53) ans. François Duvalier le remplaça au poste de Consul général par son épouse : Christine Chéron-Merlet. 

En tant que diplomate, faisant souvent face à des moments critiques de la vie nationale haïtienne, elle servit son pays avec dignité, conscience et rigueur. 

Le respect et la considération que lui vouaient ses collègues diplomates lui valurent d'être nommée Doyenne du Corps consulaire de Gênes, fonction qu'elle occupa pendant plusieurs années jusqu'à sa démission de son poste de Consul général en 1973. 

Après sa carrière diplomatique, Christine Chéron-Merlet  passa tranquillement ses jours entre l'Italie, Haïti et le Canada où elle mourut à Montréal (Québec) le 2 novembre 2001 à l'âge de 83 ans. À sa demande, une partie de ses cendres a été répandue à Pestel. 

Christine Chéron-Merlet eut six (6) enfants. L'une de ses filles fut la militante féministe bien connue Myriam Merlet, décédée le 12 janvier 2010 lors du séisme. Celle-ci, née le 14 octobre 1956, était également économiste et auteure. 

Christine Chéron-Merlet est considérée comme une pionnière dans les annales de la Diplomatie haïtienne en tant que l'une des premières femmes (sinon la première) à être nommée et à représenter son pays en tant que Consul général d'Haïti et dans celles de l'Éducation nationale en tant qu'Enseignante à Pestel, Duchity, Mouline et Port-au-Prince. 

Plus tard, lui succèderont dans les salles de classe Mme Necker Fignolé, née Evelina Romain ;  Lya Bernard, Mme Gérald Sanon, Madame Marc Alcégaire, née Thérèse Bernard, M'admettra Leutz Décossard, née Ronnille Thomas ;  Paulette Alcégaire, Madame Frimance Jean Charles, née Franchette Thomas, Madame Oreste Louis, née Marie Hélène Dorcely dans les années 80.


 

James St Germain 

Revissé et augmenté par Joëlle Merlet Joassin.

Merci à Pascale Merlet et à Joëlle Merlet. 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES