Depuis plusieurs années, la journée internationale de la sage-femme est célébrée le 5 mai. En Haïti, elles sont nombreuses, mais pas assez instructives et innovantes, les rares activités qui sont réalisées régulièrement et par occasion en l’honneur et en hommage à ces acteurs souvent invisibles et marginalisés, des gardiennes de la vie, qui contribuent parallèlement au bonheur dans les familles et participent au renouvellement des générations qui portent le nom de sage-femme.
Des enfants devenus des dirigeants du pays, issus de nombreuses familles haïtiennes, ont vu le jour grâce aux services presque gratuits, au savoir-faire, aux secrets, aux savantes expériences et à la sagesse de sage-femme, non contaminés par le syndrome de l'ingratitude seront heureux de supporter la prochaine et la première grande exposition sur l'histoire des sages-femmes en Haïti.
Dans une exposition organisée par le prochain Musée haïtien de la Santé, les femmes seront doublement à l’honneur dans cette grande salle et les couloirs qui rendront visibles et vivantes, la variété des étapes dans le travail de la sage-femme et les différentes vérités autour de ce personnage central dans l’aboutissement réussi de grand nombre de projets de maturité, dans les endroits les plus reculés en Haïti.
Des portraits de sages-femmes, présentant des hommes et des femmes qui pratiquaient depuis plusieurs années ce métier, seront exposés pour le plaisir de découvrir leurs parcours initiatiques, techniques, académiques, mystiques et surtout scientifiques.
Des dimensions très présentes dans la somme des connaissances et des compétences, des expériences et des conclusions dont dispose souvent la Sage-Femme, pour guider la femme enceinte et le bébé qui va voir le jour, dans une harmonisation des forces croisent qui les accompagne.
Des articles à caractère journalistique et scientifique publiés dans la presse haïtienne et étrangère trouveront certainement une place importante dans les expositions qui vont alimenter les vitrines de cette collection particulière, dédiée à cette branche importante de la médecine traditionnelle en Haïti.
Dans un article publié en 2007, dans Le Nouvelliste, on retient que: “Sur 425 sages-femmes formées à l’École nationale des sages-femmes, rebaptisée institut supérieur de formation de Sages-Femmes, seulement 207 exercent en Haïti… »
Des statistiques qui certainement vont confirmer cinq ans plus tard, une nette progression accélérée dans la fuite des professionnels proposés vers d’autres pays tout en déplorant qu'Haïti dispose d’un taux élevé de mortalité materno-infantile.
Des instruments les plus originaux, les plus simples comme les recettes qui constituent parfois des secrets, seront proposés dans cette exposition, entre les images et les informations partagées avec les visiteurs.
Des sages-femmes s’organisent au fil des années pour tenter de structurer et de défendre ce sous-secteur. En abordant au sein de cette exposition, des aspects comme l’histoire et la diversité des organisations, initiatives ou regroupement des sages-femmes, à travers tout le pays, cela servirait à mieux aborder la problématique et la modernité de ces hommes et femmes professionnels. Comment apprécier à travers des images et des documents officiels exposés, le soutien et l’accompagnement de l’État haïtien envers une institution comme l’Association des infirmières sages-femmes d'Haïti ? Quelles sont les autres entités du genre qui participent dans la valorisation et l'intégration des professionnels sages-femmes ?
Dans le cadre de la coopération internationale et dans le souci de renforcer l’institution, le MSPP a reçu la contribution de divers partenaires au bénéfice de l’INSFSF. Le gouvernement canadien, le gouvernement mexicain et le système des Nations unies, dont UNFPA et la MINUSTAH, ont permis à l’Institut de se doter d’un immeuble moderne, adapté à sa mission et ainsi offrir un cadre optimal pour les étudiants.
Des informations disponibles sur le site de l’institution, qui permettent de mesurer certains efforts conjoints dans le domaine, sans pour autant négliger qu’il reste beaucoup à faire. À noter que : “L’Institut National Supérieur de formation Sages-femmes est une institution qui se veut être la référence nationale de formation pour sages-femmes. Une discipline des plus importantes parce qu’elle forme des professionnels compétents pour accompagner les femmes tout au long de leur cycle sexuel et reproductif avec toute l’assistance et la science nécessaire. »
Dans quel espace pourrait-on voir la liste des noms des étudiantes, des professeurs et des praticiens victimes dans le drame du 12 janvier 2010 et d’autres catastrophes naturelles ? Existe-t-il une cartographie présentant l’ensemble des matrones ou sages-femmes établies dans les différents départements géographiques d'Haïti et pourquoi pas dans la diaspora ?
Des informations utiles et pratiques, culturelles et éducatives, scientifiques et techniques, sociologiques et historiques concernant l’histoire, la mémoire et le patrimoine qui prend corps dans l'évolution des sages-femmes en Haïti méritent d'être inscrites dans les registres d’une et de plusieurs collections qui alimentent les prochaines expositions thématiques sur le sujet.
Des objets et des instruments, des accessoires et des symboles qui participent dans la pratique quotidienne des sages-femmes serviront de supports pour exhiber les savoirs et affirmer la sagesse de ces femmes et hommes qui participent dans le processus de donner la vie.
Dominique Domerçant
