Les savoirs locaux, le tourisme et le développement en Haïti : au cœur d’une série de conférences mensuelles à l’IERAH et au CÉPAT-H

L’Institut d’études et de recherches africaines d’Haïti (IERAH/ISERSS) de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et le Centre d’études sur le patrimoine et le tourisme en Haïti (CÉPAT-H) ont lancé, le 24 avril dernier, une série de conférences-débats, d’après une note de la coordination du programme de Maîtrise en Histoire, Mémoire et Patrimoine (M-HMP) dudit Institut. Le but de ces conférences est de réfléchir sur la problématique du trinôme "savoirs locaux, tourisme et développement en Haïti".

Après un long moment de silence sur la crise multidimensionnelle que traverse le pays, l’UEH, via la coordination du programme de Maîtrise en Histoire, Mémoire et Patrimoine de l’IERAH et le CÉPAT-H, tente de se réveiller.

En effet, une série de conférences mensuelles ont été lancées en vue de rappeler à la population haïtienne, en particulier la communauté estudiantine, les missions de l’Université. À la manière du philosophe Charles Coutel, qui résume que les attributions de l’université sont l’enseignement, la recherche et la préservation, Jean Rony Gustave, docteur en ethnologie et patrimoine et coordonnateur dudit programme, a fait savoir que cette initiative vise à réfléchir sur les savoirs locaux, le tourisme et le développement en Haïti. « Cette série de conférences a pour but de faire réfléchir les chercheurs, les étudiants et les autorités étatiques sur la problématique du trinôme savoirs locaux, tourisme et développement en Haïti », a-t-il précisé.

Il promet de faire tout ce dont il sera capable afin de rendre utile ce programme de maîtrise. « Nous avons inauguré cette série de conférences avec le professeur Sterlin Ulysse, doyen de l’IERAH, autour du thème: Pratiques d’art populaire, tourisme et développement en Haïti. D’autres activités, dont colloques et sorties scientifiques seront réalisés dans le cadre de ce programme », a déclaré Jean Rony Gustave sans dévoiler le calendrier.

L’enseignant-chercheur Sterlin Ulysse a, quant à lui, souligné lors de son intervention un ensemble de facteurs tels que l’insécurité qui, selon lui, sont très défavorables au tourisme haïtien. « Il est gênant, à l’heure actuelle, de parler du tourisme en Haïti, car la situation sécuritaire du pays détériore. Or la sécurité publique reste et demeure l’une des conditions sine qua non dans le choix des touristes », a expliqué le professeur Ulysse, docteur en Histoire de l’Art.

Pour paraphraser les propos de Jean Rony Gustave, l’identité haïtienne est menacée. Face à cette menace, il croit que des efforts doivent être conjugués pour conserver les savoirs locaux qui, conclut-il, sont le moteur de la vie économique et intellectuelle de tout pays. M. Gustave a ajouté, lors d’une courte interview accordée au National, que « ces conférences-débats auront lieu tous les derniers dimanches autour du thème principal : savoirs locaux, tourisme et développement en Haïti ».

Ces initiatives para-universitaires ne sont pas, pour le CÉPAT-H, un ballon d’essai. À ce titre, le Centre d’études sur le patrimoine et le tourisme en Haïti – créé en janvier 2021 – a mis sur pied « Tounen lakay ». Il s’agissait d’une activité socioculturelle dédiée aux jeux traditionnels, dont la première édition a été organisée dans la cité de l’indépendance (Gonaïves), le 5 novembre 2021, rappelle-t-on.

Ce Centre est dirigé par une équipe composée en grande majorité d’enseignants-chercheurs : docteur Jean Rony Gustave (coordonnateur général), docteur Jean Ronald Augustin, docteur Emmanuel Saint-Hilaire, Wilguens Régis, doctorant, Johanne Joseph, doctorante, et Loobency Timoré, maître.

Rattaché à l’IERAH/ISERSS, le CÉPAT-H, selon ses règlements, se donne pour objectifs de réaliser des projets à des fins de vulgarisation des patrimoines à l’échelle nationale. Encore vise-t-il à créer un lieu de concertation favorisant le développement et la diffusion des pensées critiques dans le champ de l’ethnologie et du patrimoine ; à animer, à développer, à organiser et à coordonner des programmes scientifiques et culturels.

 

Wilner Jean

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