Jennie- Flore Dalusma: de l’orphelinat «Vilaj Shalom» à son rêve de devenir psychologue

Jennie-Flore Dalusma n’a pas connu son père, elle a aussi vécu une histoire particulière, car elle a été conçue par une mère atteinte de folie. Cependant elle a pu intégrer l’orphelinat “ Vilaj Shalom” dès sa fondation en 2010. Douze ans (12) plus tard, elle boucle ses études classiques et se prépare à étudier la psychologie.

Fondé en 2010 après le passage du tremblement de terre dévastateur en Haïti, l’orphelinat «  Vilaj Shalom »  se situe à Joly dans le département du nord, plus précisément dans la  commune de l’Acul du Nord. Cette institution compte une trentaine d’enfants soit abandonnés, soit orphelins de père ou de mère, dont Jenny-Flore Dalusma. Née d’une mère folle et de père inconnu Jennie-Flore Dalusma a été placée à l’orphelinat «  Vilaj Shalom » par sa grand-mère  Rosilia Vincent à l’âge de huit (8) ans. Cette décision de la grand-mère survenait après qu’elle s’est rendu compte du mauvais traitement involontaire dont la petite-fille faisait objet de la part de sa mère folle. Elle, qui la trainait partout et l’attachait à une corde pour la protéger par instinct maternel. 

Jennie-Flore Dalusma est entrée à Vilaj Shalom Shalom le jour même de son anniversaire, soit le 15 mars 2010. Cependant, quelques semaines plus tard sous la contrainte des autres membres de sa famille arguant qu’elle a livré la petite au trafic humain, madame Vincent a dû la ramener chez elle. Mais, l’accueil et le traitement reçus à l’orphelinat imprégnaient déjà l’esprit de Jennie-Flore qui, subitement, souffrait d’insomnie et d’anorexie. Ce qui poussait madame Vincent à l’y emmener à nouveau.  

Animée d’un esprit d’excellence et de reconnaissance, mademoiselle Dalusma a fait ses études primaires aux Collèges David Livingston de Charrier et Eben-Ezer de Morne-Rouge. Plus tard, elle a été admise au Collège Martin Luther King l’un des établissements les plus prisés de la ville du Cap pour des études secondaires qu’elle vient tout juste de boucler en réussissant aux examens du Bacc 2022 en obtenant mille soixante-dix-neuf ( 1079) points sur mille neuf cents ( 1900).

Quelle fierté, quel parcours pour la jeune demoiselle qui, s’exprimant sur cet exploit, remercie le Grand Architecte de l’Univers, sa grand-mère et la Famille Floréal propriétaire de « Vilaj Shalom ». Inspirée de son histoire personnelle, mademoiselle Dalusma compte se lancer dans la psychologie dans le cadre de ses études universitaires. Elle s’engage à aider ceux qui ont vécu une histoire similaire à la sienne, ou encore les mères atteintes de troubles psychologiques. Selon elle, la détérioration mentale de sa mère a été la résultante d’une négligence et d’une non-prise en charge psychologique. Jennie-Flore explique que sa mère devenait folle suite à la mort de son mari, père de ses deux premiers enfants. Du coup, elle encourage les enfants orphelins à se fixer des buts et des objectifs malgré tout. La vie réserve de grandes et belles surprises à ceux qui luttent et qui se focalisent sur leurs objectifs, peu importent les circonstances, et qui savent bien saisir certaines opportunités, a-t-elle précisé.

Pour sa part, le président de l’orphelinat «  Vilaj Shalom », Bishop Joanem Frandy Floreal, dit éprouver un satisfecit, car, désormais trois (3) des trente (30) enfants qui font partie de cette famille vont pouvoir débuter leurs études universitaires, il s’agit de : Jennie-Flore Dalusma, Anne-Laura Compère et Wood-Géda Cifois. Ordinairement, l’Institut du Bien Être social et des Recherches (IBESR) recommande la sortie des enfants des orphelinats à l’âge de dix-huit (18) ans. « Loin d’enfreindre cette règle, l’orphelinat Shalom décide d’accompagner ces enfants jusqu’à leurs études universitaires en y insérant deux programmes », souligne Bishop Fanfan. Le programme d’assistance au mineur (PAM) pour les moins de dix-huit ans et le Programme d’assistance aux jeunes (PAJ) pour ceux qui atteignent l’âge de la majorité sont actuellement les deux volets de la mission de  « Vilaj Shalom ». Le président Floréal lance un appel solennel à tous ceux qui veulent offrir un avenir meilleur aux enfants et aux jeunes haïtiens. Le développement d’Haïti passe par l’éducation, l’encadrement des enfants et des jeunes, soutient-il.

Partant d’une situation chaotique qui est le tremblement de terre, pour aboutir à une participation citoyenne active et réelle, l’orphelinat « Vilaj Shalom » s’érige aujourd’hui en un catalyseur d’espoir, un outil d’intégration et de développement social. 

 

 

Chrislène Lubin

E-mail : lubinchrislene122@gmail.com

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