Le CSTH veut remettre la danse traditionnelle haïtienne sur son piédestal

0
1173

L’atelier de dance sur les rythmes traditionnels a été clôturé, le samedi 27 août, par un spectacle de haut niveau organisé au centre d’art.  Aux sons des tambours et des chants, les chorégraphies présentées sont inspirées des rituels et des rites folkloriques d’un répertoire riche et diversifié: Ibo, nago, congo rara, dogi, mazoun, japit, arenye, maskaron… pour ne citer que cela. Les membres du collectif pour la sauvegarde des traditions haïtiennes (CSTH), à l’origine de cette initiative s’était fixé un but, inviter les spectateurs à s’immerger dans la culture haïtienne.

 

On voulait remettre la danse sur son piédestal et en profiter pour se rappeler qui nous sommes. Chaque dance, chaque mouvement, chaque pas exprime une partie de notre identité, de notre histoire” explique la chorégraphe Marie Jessy Kernizan qui a salué la prestation des artistes.

 

Le projet a été porté par une quarantaine de jeunes danseurs talentueux et professionnels venant des meilleures écoles de dance de la capitale. Ils ont bénéficié d’une formation à la fois théorique et pratique qui a duré trois semaines. La pertinence du choix de l’étude de ces danses se justifie par le fait de vouloir perpétuer avec fierté ces formes traditionnelles, a ajouté pour sa part Lahens Louis, un autre chorégraphe:

«Le pari n’était pas gagné d’avance. Certains sponsors sollicités nous ont fait faux bond et malheureusement nous n’avons pas eu l’accompagnement des institutions gouvernementales impliquées dans le secteur culturel.  Pour autant cela ne nous a pas empêchés de poursuivre la formation. L’important aujourd’hui c’est que nous avons atteint notre objectif, c’est-à-dire, mettre en valeur tout ce qui fait notre culture.»

 

Cet atelier de dance fait suite à une première formation organisée en décembre 2021, pour des tambourineurs. Il s’agit de promouvoir avant tout, les traditions en voie de disparition. Les membres du collectif ont mis en place une stratégie de formation continue pour documenter d’une part les pratiques folkloriques et d’autre part pérenniser des emplois dans la filière du spectacle et du divertissement.

 

Pour Elizabeth Farah François Hyppolite membre du collectif et représentante de la Fokal, le rôle de l’institution est de sensibiliser sur l’importance du patrimoine immatériel haïtien: «Le collectif a été créé dans le but d’appuyer toutes les initiatives visant à conserver les traditions haïtiennes. La transmission des savoirs culturels se fait souvent par voie orale de génération en génération et nous avons très peu de traces écrites. Notre mission est de renforcer les connaissances des générations futures, d’encadrer les artistes, et de diffuser la culture haïtienne.»

 

Sur le plan social, l’accès à la culture contribue grandement à la promotion des droits humains et vise aussi à garantir la liberté d’expression, lorsque par exemple elle dénonce les discriminations et porte des revendications sociales. Le collectif est conscient de cet apport considérable dans la société et espère étendre cette formation à d’autres activités artistiques.

 

Ce projet pour la sauvegarde des traditions haïtiennes bénéficie notamment du soutien de la Fondasyon konesans ak libète (FOKAL), le Fonds national d’éducation (FNE), le Rhum Barbancourt, la fondation  Canez,  la compagnie Palto  Vanyan  et les Créations artistiques folkloriques et d’expressions ( CAFE).

 

Gaby Saget

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES