Que nous proposent les prénoms féminins en «Rose» en Haïti ?

Derrière le choix des parents à faire porter un prénom simple ou composé en «Rose» à leurs enfants, en particulier les filles, quelles sont vibrations dégagées par ce prénom qui symbolise cette fleur ?  En sachant qu’il n’existe pas de rose sans épine.

 

Découvrons quelques-unes des figures en rose en Haïti, qui valorisent ce prénom dans les registres des familles et des archives de la République. Si les femmes anonymes cherchent à se confirmer après cette publication, je prendrai le temps de les rappeler qu'elle fasse suite aux livraisons antérieures abordant en Haïti, les prénoms composés avec «Dieu ou Jésus, Henry, Fritz», les prénoms de femmes dans les entreprises, et maintenant la variété des «Rose»  qui sont désormais à l'honneur.   

 

Dans un  tour dans la nomenclature  prénoms féminins en  «Rose» en Haïti, elles sont de plus en plus nombreuses les filles et les femmes que leurs parents avaient choisi de faire porter l’un des prénoms composes de la «Rose», cette fleur à la fois mythique et mystique qui symbolise l’amour dans toutes ses dimensions.

 

Derrière ses longues années de services à la communauté et d’accompagnement aux familles et institutions en Haïti et dans la diaspora, Roseline Benjamin est dans un certain sens sortie dans l’ombre avec la mort de son fils musicien Michael Benjamin. 

 

D’un simple prénom comme: Roseline, Rosemonde, Roselaure, Rosefort, Roseniale, Rosemarte, Roselande, Rose, Rosalina, Rosalinda, Rosalineda, en passant par les prénoms composés tels que:  Rose-Carline, Rose-Marie, Rose-Anna ou Rosana, Rose-Nirva, Rose-Guerline, Rose-Gabrielle, parmi d’autres. On les célèbre en permanence en Haïti, comme une chance. 

 

Dans les couloirs de l'éducation et de la science, la professeure Rose-Michelle Smith, détentrice d’un doctorat, partage ses connaissances à l’institut des sciences, des technologies et des études avancées d'Haïti (ISTEAH). Rose Esther Sincimat Fleurant, Ph.D, et plusieurs autres femmes influentes dans le système éducatif haïtien, comme Rose Renée Philius, Rosalie, Laramé, s'ajoutent également dans cette liste.  

 

Devant le parlement des États-Unis, Marie Rosy Auguste Ducéna, avocate et responsable de programmes au Réseau national de Défense des Droits humains (RNDDH), figure parmi ces femmes invitées à présenter la situation d'Haïti depuis quelque temps.

 

Derrière elle, quelques années, c’est une femme politique à la tête de l’une de nos villes historiques qui allait faire la une. Rose Mila Petit-Frère est depuis devenue, cette femme de combat et de pouvoir.  Il est pratiquement impossible de dénombrer les figures féminines célèbres en rose, sans prendre le temps de faire un tour dans le ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes, pour ajouter une de ses titulaires, l’ancienne ministre Yves Rose Morquette.

 

Dans la vie artistique, politique, culturelle et au niveau des droits de l’homme en Haïti, le personnage de Rose-Anne Auguste illustre de nombreuses activités sociales, en dehors de son passage comme ministre délégué durant l’administration du Premier ministre Laurent S. Lamothe.

 

De toutes les femmes qui portent un prénom  en rose, Rosa Parks, est l'une des plus célèbres dans le monde, depuis 1955, par son courage de résister avec dignité contre le racisme institutionnalisé aux États-Unis. Combien de parents haïtiens se sont-ils inspirés depuis ? 

 

Des femmes aux multiples talents en rose défilent de plus en plus en Haïti.  Rose Lumane Saint-Jean s’est ajoutée dans la liste des «Rose» haïtiennes célèbres, en remportant le prix du public TV5monde, le 25 mai 2021, dans le cadre du concours international d'éloquence.

 

Dans le combat des Rose pour la survie en Haïti, Marie-Rose Vernert, une ancienne militante de la lutte contre le VIH/Sida, continue de garder le flambeau en Haïti, en particulier, à l’occasion du 39e mémorial Sida à la chandelle en Haïti.

 

Dans un hommage aux femmes haïtiennes, «Rose-Mercie », est le titre du premier roman de Maggy Belin Biais, publié en 2017. Plusieurs décennies avant et jusqu’à aujourd’hui, il est pratiquement impossible de parler des femmes peintres haïtiennes, sans citer le nom de Rose-Marie Desruisseaux. Et viendront ensuite dans la danse des couleurs, les noms de Rose-Marie Lebrun,  Rose-Marie Lamour….

 

Dommage que les chanteurs qui portent les noms en rose, comme Ansy Derose ou Dieudonné Larose, ne disposent pas de compositions pour célébrer des femmes en rose. On retiendra  le lead vocal du groupe racine Koudjay, feu Samba Kessy, parmi les rares à crier «Marie Rose, men djaz la».  Alan Cavé, n'a certainement pas été indifférent envers :«Ma Rose, tonnè boulem, Ma Rose..!», contrairement à la voix de  Gilbert Bécaud qui, venant de loin, nous rappelle en 1967 que  «L’important c’est la rose ».  

Difficile de compter le nombre de papas qui ont choisi d'appeler leurs filles Rosie (prénom dérivé de Rose), sous l'influence des supplications de la chanson de  Tropicana d’Haïti,  qui interpelle:  «Rozi, tanpri cheri, fò w vini pou vin sove, mwen pa fè w anyen, ou pa dwe fè m mechanste, vini non, vini non. Retirem nan la pèn…(bis) ».

 

Dans l'éclosion des roses en Haïti, on peut aussi citer: Rose Esther Guignard est cette conteuse, comédienne, danseuse et auteure d’origine haïtienne qui a fait briller son talent pendant un temps.   

 

Des roses de toutes les couleurs, avec des qualités distinctes, des choix professionnels et de carrière respectifs ou des valeurs propres à leur identité, sont autant de paramètres à prendre en compte.  Qui sont ces femmes en rose ? Comment les classes ces prénoms «Rose» qui se mélangent avec tous les préfixes et suffixes ? Quelle place occupent les femmes en «Rose» dans l’histoire et l'évolution de la société en Haïti" ?  Rendez-vous à la prochaine exposition des «Femmes en Rose», au musée des Femmes d’Haïti ?

 

De nombreuses femmes vont jusqu'à choisir de s’identifier sur les réseaux sociaux avec des prénoms en «Rose», comme une marque affirmative pour se dire, et pour montrer une certaine représentation de leur vie à travers la forme combinée des pétales qui définissent en grande partie l’essentiel de la rose.

 

Dans le Vodou haïtien, comme dans plusieurs autres traditions ancestrales et des pratiques religieuses  et des rituels africains, asiatiques, européens, entre autres, les fleurs, et en particulier la rose, joue un rôle important dans les vertus mystiques, ésotériques, sacrificielles, esthétiques,  romantiques,  symboliques.

 

De 2011 à nos jours, et bien avant, en particulier lors de l’effondrement des bâtiments de l'école à Pétion-Ville, quels sont les parents et combien sont-ils à faire porter à leurs enfants un beau prénom en «Rose», sous l’influence de cette fondation et du régime politique en rose ?

 

Dans l'impossibilité de répertorier et de rapporter toutes les femmes aux prénoms en rose, qui continuent d’arroser l’histoire d’Haïti au féminin pluriel, on ne saurait laisser passer l’une des plus importantes institutions éducatives du pays, l’institution Sainte-Rose de Lima. Comment cet établissement aurait-il influencé le choix des prénoms de certains ? Combien de filles et de sœurs portent le prénom Rose qui ont fréquenté cet espace à la fois religieux et éducatif dans le pays ? 

 

Des prénoms en «Rose», qui nous entourent aux quatre saisons. Combien compte-t-on véritablement dans les jardins de chaque famille en Haïti ?  

 

Dominique Domerçant

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