L’organisation «La Voix des Femmes» vole au secours des jeunes filles haïtiennes

L’organisation à but non lucratif La Voix des Femmes (LVDF) réalise un programme de mentorat sur le développement personnel et l’entrepreneuriat au profit des jeunes filles âgées de 15 à 25 ans. Ce programme, qui se déroule du 17 octobre au 5 décembre 2022, a pour objectif d’accompagner les jeunes filles dans leurs parcours professionnels.  

Le machisme, les risques associés à l’explosion du chômage et à l’exclusion et les effets psychologiques et économiques de la détérioration du climat sécuritaire d’Haïti sur la vie des jeunes, en particulier les jeunes filles haïtiennes, poussent les responsables de l’organisation La Voix des Femmes (LVDF) à s’engager à fond contre ces mauvaises pratiques et/ou conditions dans le pays. Pour limiter les dégâts, Jeslie Delly, coordonnatrice du programme de mentorat, soutient que des programmes de formation, durant cette situation de crise, sont plus qu’une nécessité. «À mon avis, la formation et l’insertion professionnelle peuvent contribuer à faire reculer le machisme, l’exclusion sociale et les inégalités dont nos jeunes filles et nos femmes ne cessent d’être victimes», déclare madame Delly, justifiant les raisons pour lesquelles LVDF, qui, pour autant, n’exclut pas les garçons dans ses projets, choisit de dispenser cette formation uniquement à l’intention des jeunes filles.

 

Bien que le contexte sociopolitique soit très difficile, de nombreux jeunes haïtiens, estime Jeslie Delly, s’intéressent aux choses de l’esprit. «Nous accompagnons un total de 26 participantes», dénombre-t-elle, tout en soulignant que les formateurs, afin de mener ce programme à bon port, utilisent l’Internet. «La formation est totalement virtuelle. Google meet, Google classroom et WhatsApp sont parmi les réseaux sociaux utilisés pour la formation», précise Jeslie Delly, étudiante finissante en Gestion des affaires à l’École nationale supérieure de technologie (ENST), assistée de Mirlanda Guerisma (superviseuse) et de Judelie Antoine (accompagnatrice).  

Quels sont les résultats escomptés par les responsables de l’organisation ? À cette question de notre rédaction, madame Delly dit qu’elle espère, au terme de ce programme, que chaque participante sera en mesure de développer, d’élaborer et de présenter un projet faisable. Elle promet que la coordination de La Voix des Femmes se chargera de promouvoir ces projets auprès des partenaires nationaux, même si, pour elle, l’appui financier aux jeunes créateurs de projets est un véritable casse-tête en Haïti.

Pendant ces huit semaines, un groupe d’experts composé de Steevens Montissol, Ketlove Simonus, Marie Clairnise Delly, Évodie Denise Gibbs, Mendy Laurence Manigat et Jeslie Delly se met disponible afin d’accompagner les apprenantes. La coordonnatrice du programme liste une série de thématiques, comme la technologie, la santé mentale, le développement personnel, la motivation personnelle, personal branding, la création de projet, le leadership et l’entrepreneuriat sur lesquels les formateurs interviendront.

Les risques associés à l’exclusion, particulièrement de nos jeunes filles imposent à cette organisation d’agir vite. Sur ce, Roselaure Charles, fondatrice et présidente de cette structure organisationnelle, a fait savoir que LVDF a déjà réalisé un ensemble de projets au profit des femmes et des filles en Haïti. «Nous avons organisé plusieurs activités au bénéfice des femmes et des filles en Haïti telles qu’un atelier sur l’initiation à la photographie dédié aux filles à Morne Ogé (Jacmel) en août 2019 ; un atelier sur le journalisme mobile à Jérémie en décembre 2018 ; une projection de films organisée en partenariat avec Média Elle et le Centre culturel Lawouze de Lascahobas, situé dans le département du Centre d’Haïti», rappelle Roselaure Charles, détentrice d’un baccalauréat en cinéma digitalisé à Ramapo College of New Jersey.

À cause des troubles sociopolitiques et des affrontements entre les gangs paralysant toutes les activités dans le pays, madame Charles confirme que la deuxième édition du festival Soirée film de femmes n’aura pas lieu cette année. Par ce festival, elle ajoute LVDF veut non seulement mettre en lumière les travaux réalisés par des femmes dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel, mais aussi encourager plus de femmes à s’investir dans le cinéma à travers cette soirée. «L’absence des femmes, a-t-elle conclu, demeure un problème majeur dans le métier du cinéma, surtout chez nous en Haïti.»

Fondée à Jacmel, le chef-lieu du département du Sud’Est d’Haïti, le 22 janvier 2017 et lancée à Jérémie (Grand’Anse d’Haïti) le 8 décembre 2018, La Voix des Femmes est une organisation qui milite pour l’émancipation des femmes et des filles à travers la technologie de l’information. Elle se donne pour mission d’amplifier la voix des femmes et des filles pour surmonter les défis, tels que les inégalités, les injustices, la discrimination et de plaider contre tous les types de violence et de lutte que les femmes rencontrent dans leur vie quotidienne.

Cette organisation a à sa tête une équipe constituée de Roselaure Charles, présidente ; Mendy Laurence Manigat, vice-présidente ; Keziah Jean, directrice ; Stéphanie Jeanty, directrice de production ; Junior Jovin, manager audiovisuel ; Jeslie Delly, responsable de programme ; Felicienne Justin, coordonnatrice ; Mirlanda Guerisma, relationniste ; Mayerline Brevil, ambassadrice dans le Sud’Est ; et Judelie Antoine, responsable de contenu.

 

Wilner Jean

 

 

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