Dans un pays où l'accès et la diversité des activités récréatives et les loisirs sont pratiquement très limités ou même inexistants dans un grand nombre de villes, le sport, en particulier la diffusion et les débats autour du football, en tant que sport national, qui occupe une place importante dans les médias, et sur les réseaux sociaux, finissent par influencer, ou augmenter un nombre important et croissant de fanatiques en Haïti.
Durant les phases finales de la coupe du monde football et lors de certaines compétitions importantes, on observe de plus en plus de filles et des femmes, à travers les foyers et les familles, au sein des institutions publiques et des entreprises privées, dans les espaces publics comme dans le transport et dans les rues à affirmer ou afficher à travers les couleurs symboliques des équipes ou des drapeaux des sélections, leurs choix et leurs voix dans les débats sportifs. Quelles sont ces figures féminines connues, en dehors des animatrices des médias, des femmes entraineures, des vedettes émergentes ou retraitées, des responsables ou patronnes d'institutions sportives, des vendeuses d'équipements et d'autres accessoires imprimés aux couleurs des équipes ?
Des dizaines de femmes au maximum se sont imposées dans quelques médias en Haïti et dans la diaspora, pour présenter le journal sportif, et en animant des matchs importants, des championnats de football, en dehors de la coupe du monde.
Discuter, débattre pour mieux découvrir les dimensions des relations entre les femmes et le football en Haïti pourrait bien faire l’objet d’une thèse, d’un colloque, ou d’une exposition dans le musée de l’histoire de la Femme, ou l’objet d’une publication scientifique et multidisciplinaire. À défaut de trouver le financement pour approfondir une telle démarche académique, nous allons nous contenter de l’espace médiatique pour partager quelques-unes des observations et des réflexions tirées à partir de nos recherches continues et des regards croisés sur le sujet.
Des centaines de filles originaires d'Haïti s'adonnent au football, au-delà d’une passion, en tant qu'activité professionnelle à la fois valorisante et rentable, à travers les différents clubs de football évoluant en Haïti et dans le reste du monde.
Dans quel sens les filles et les femmes finissent par rejoindre ou augmenter les rangs des fanatiques de football en Haïti au fil des temps ? Comment les filles et/ou les femmes influencent-elles le football en Haïti ? Quels sont les différents profils des filles ou des femmes à s'intéresser au football dans les familles et les environnements sportifs, dans les espaces médiatiques ou publics ? Comment les réseaux sociaux participent-ils à repousser ou attirer le plus grand nombre de filles et de femmes à investir leur temps pour suivre des matchs de football, discuter autour des joueurs en particulier ou des équipes et nations qui dominent le football ?
Des milliers de femmes professionnelles disposant des spécialités et professions multiples, travaillent depuis plusieurs années dans les institutions sportives qui s’occupent du sport, en particulier du football en Haïti et dans la diaspora, jusqu'à devenir des responsables et des hauts cadres de la sélection masculine et surtout féminine, ou des techniciens qui assistent et accompagnent les joueurs de football haïtien.
Des dimensions spécifiques à l'évolution du football dans le monde finissent par influencer des émotions chez les filles et les femmes au fil des temps, et pourquoi pas en Haïti. Derrière les droits les plus entiers et légitimes, dont disposent les filles et les femmes pour apprécier les talents, admirer et s’approprier des joueurs et des équipes de football, à l’échelle locale et mondiale surtout, cela n’empêche pas quelques un des aspects ou approches à la fois psychologiques, sociologiques ou anthropologiques pour aborder les relations qui se développent entre les femmes et le football, ici et ailleurs, suivant l’âge, le sexe, les critères de beauté et de performance, l’influence des proches et des médias, en dehors des opportunités et des activités qui se jouent par chacun des acteurs, et parfois sur plusieurs terrains.
Des millions de filles et de femmes d’origine haïtienne, étant pratiquement majoritaire dans la population haïtienne, participent et profitent en permanence dans la dynamique des industries du football, de différentes manières, particulièrement sur le plan sentimental, conjugal, social, économique, politique ou en tant que fanatique.
De plus en plus de filles ou de femmes s'intéressent au football en Haïti, pourquoi ? Quelles en sont les causes et comment se manifestent ces émotions, ces admirations, ces représentations, dimensions et considérations à prendre en compte ? Quels sont les impacts réels du football sur les familles haïtiennes ? Comment pénétrer certaines vérités cachées ou pas assez affichées sur le terrain des relations sentimentales et humaines, avec la femme au centre, ou devant le camp de chaque famille ou comme parent? Quelles sont les filles ou les femmes qui finissent par développer une relation amoureuse ou parallèle, jusqu'à tomber enceinte dans un contexte d’euphorie autour du football, avant, pendant ou après un match de football ? En somme, combien de filles finissent par s'intéresser au football et jusqu' à le pratiquer chaque saison de la coupe du monde ? Combien de couples sont constitués, consolidés ou finissent par se séparer pour des raisons liées au football ?
Des milliers de gourdes sont dépensées pratiquement dans les industries du football en Haïti, entre les différentes instances qui assurent la gouvernance (formelle et informelle) de ce secteur sportif, et l’ambiance que le football impose avant, pendant et après les matchs, dans les familles, les institutions, les quartiers, le transport, les autres espaces publics, médiatiques et les réseaux sociaux. Quelle place occupent les femmes haïtiennes, véritablement, horizontalement et verticalement sur ces différents terrains de jeux politiques, économiques, sociaux et familiaux ?
Derrière tous ces dimensions ou maillons des industries du football en Haïti et dans le monde, à prendre à travers la représentation de la femme, à partir des données statistiques qui permettront mesurer l’influence du football sur les filles et les femmes en Haïti, autant que les impacts des femmes sur l’évolution de ce secteur sportif, on ne saurait laisser passer sous silence la manifestation des émotions et les raisons, qui alimentent ou définissent les choix occasionnels, opportunités ou obligatoires d’un grand nombre de filles et de femmes envers des joueurs suivant des critères de performance, de palmarès et du profil répondant à des canons de beauté des fanatiques féminins.
Dans les choix des clubs de football, suivant le championnat, et les choix des sélections nationales en fonction des compétitions amicales, régionales et mondiales, les médias et les réseaux sociaux, les parents et les amis, la culture sportive et l’influence des relations amoureuses ou des rivalités sociales, se confirment parmi les leviers qui déterminent les positions des filles et des femmes sur le terrain des discussions autour du football.
Dans les matchs qui opposent l’une des sélections haïtiennes de football avec la sélection de l’Argentine ou du Brésil, en dehors des autres équipes championnes de la coupe du monde depuis sa création, les facteurs de nationalisme, de performances ou de résultats dans les choix des filles ou des femmes seront certainement complétés par l’admiration pour un ou plusieurs des joueurs de l’une ou des deux équipes, qu’importe le score du match.
À suivre…
Dominique Domerçant
