Une journée manquée pour les enfants des rues en Haïti !

Dans le calendrier des journées internationales portées par les institutions internationales et les acteurs de la société civile, en dehors des opérateurs publics, privés directement concernés par les sujets et les secteurs en question, il existe pourtant des journées pas assez promues dans les médias et les organisations de la société, pourtant qui ont un impact capital sur la vie et l’avenir des générations actuelles et futures.  

Définir le statut des enfants des rues, c’est permettre aux différents acteurs de la société de prendre en compte à la fois, les droits et les devoirs de ces acteurs marginalisés au sein de la population, et qui tôt ou tard, devraient assurer la relève, et répondre à un ensemble de responsabilités, transmettre des valeurs et participer dans la construction et la déconstruction de la société.

Derrière les différents problèmes qui affectent le fonctionnement normal de grand nombre des institutions spécialisées dans les champs des services sociaux, il reste beaucoup à faire pour redresser la situation. Quelles sont les nouvelles statistiques , les réflexions et les interventions pour contribuer à l'amélioration de la situation des enfants cumulant les situations d’exclusion à la fois scolaire, familiale et sociale en Haïti ?

Durant les dix à vingt dernières années qui se sont écoulées, le nombre de jeunes et surtout des enfants des rues n’a pas cessé d’augmenter dans les rues de la capitale haïtienne. Et dire que durant les trois dernières années, la diminution dans certains coins de la capitale n’a fait qu’augmenter d’autres foyers de la délinquance et de l'insécurité, selon certains observateurs avisés.

Deux questions majeures se posent pour comprendre la situation des enfants des rues. Qui sont les enfants des rues ? Combien sont-ils ?   En dehors de la définition, des enfants des rues, reflets de la complexité du phénomène, “Les causes de l'arrivée dans la rue. La vie dans la rue, les ressources économiques, les territoires de vie dans la rue, le rapport du sujet à son corps, une clé de compréhension de la vie dans la rue.”, sont parmi les thèmes abordés dans l’un des derniers documents abordant la problématique, qui porte le titre : “Les enfants des rues: de la prise en charge individuelle  à la mise en place de politiques  sociales.”.

Depuis plusieurs années, la date du 26 novembre est retenue pour marquer la journée internationale des Enfants des rues. Une catastrophe présente et constante dans le quotidien des Haïtiens, en majorité dans les grandes villes du pays.

Des enfants vivent, dorment, se réveillent, mangent, dansent, fument, observent et se construisent une identité, une autorité, une moralité dans les rues d'Haïti. Loin de leurs parents, quand ces fillettes et ces gamins ne travaillent pas pour prendre soin de ces derniers, ce sont des enfants qui grandissent hors des normes de la socialisation classique.

De nombreux facteurs politiques, sociaux et économiques, contribuent à expliquer le contexte du phénomène des enfants des rues et en particulier: la pauvreté et le travail des enfants, l’attraction économique des villes et les migrations économiques, la violence intrafamiliale exacerbée par la précarité économique et sociale et la faiblesse des dispositifs nationaux de protection de l’enfance dans les pays de développement, la guerre et la fragilité des pays en sortie de conflits, rappellent les auteurs du document cite plus haut.

Des urgences et des priorités à prendre en compte dans la présence des enfants dans les rues en Haïti.  Entre les soins médicaux, le soutien psychologique, l’aide socio-éducative, ils sont pourtant nombreux les universitaires et les professionnels des différentes facultés des sciences humaines assez préparés pour intervenir dans ces différents champs de compétences.

Dans la vie dans la rue, il nous faut : “Comprendre qui sont les enfants des rues et les raisons qui poussent des enfants à vivre dans la rue et à s’y maintenir. » Comment les enfants et les jeunes vivent dans les espaces urbains comme dans les zones rouges en Haïti ? Comment répertorier les différentes activités économiques des enfants des rues en Haïti, et en particulier dans la capitale haïtienne ces derniers temps ?

Des attentes multiples, des besoins divers, des soins spéciaux, il nous faut plus qu’une journée pour mobiliser les ressources nécessaires pour prendre en charge les enfants des rues en Haïti. C’est le moment ou jamais de commencer par le commençant, à travers la sensibilisation des acteurs, des familles et des enfants qui ne vivent pas dans les rues, qui finiront tôt ou tard par croiser,  collaborer ou faire face à ces enfants des rues, qui,  pendant longtemps étaient pratiquement oubliés dans l’agenda national. 

De la vulnérabilité des enfants des rues, par rapport aux engagements de l'État haïtien en matière de droits humains, et de la responsabilité partagée de tous les acteurs de la société pour résoudre des problèmes urgents au sein de la société, la journée des enfants des rues mérite une meilleure attention dans la programmation des médias dans le pays. 

 

Dominique Domerçant

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