Défendre la place des innovations sociales dans les politiques publiques en Haïti, c’est offrir une ultime alternative dans la gouvernance politique, sociale, économique et environnementale du pays, en passant par les institutions les plus stratégiques et les plus déterminantes.
Des innovations sociales sont pratiquement la voie à suivre, pour initier des réformes, des changements suivant un modèle de soft Power. En effet, si les acteurs demeurent solidaires et parfois même entre eux, c’est tout simplement parce que des recherches et des réflexions tardent à voir le jour, en matière d’innovation sociale en Haïti.
Deux concepts importants et incontournables dans les changements qui s’effectuent actuellement dans le monde, avant, pendant et après la crise de Covid-19, et la guerre en Europe, entre la Russie et face à l’Ukraine, et ses partenaires.
Des actions, des approches et des stratégies d’innovations présentes dans tous les domaines ont pendant longtemps permis à de nombreuses personnalités et des institutions, notamment des multinationales et de la technologie, de conquérir de nouveaux terrains, depuis plusieurs de quatre décennies.
Dans un souci d’harmoniser ou de prendre en compte les besoins de l'être humain, ne serait-ce comme consommateur ou comme acteur, le rapprochement de l’innovation avec la dimension sociale allait offrir de nouveaux chantiers de recherche, d’analyse, de production, d’intervention et de spécialisation professionnelle et universitaire un peu partout à travers le monde.
Dans cette dimension sociale qui devra accueillir toutes les formes d’innovations possibles et inimaginables, il faudra prendre en compte obligatoirement les principales institutions sociales, que représentent : la famille, la religion, l'économie, la santé, les loisirs, l’environnement, la politique, et même les technologies ces dernières années, avec l'émergence de l’intelligence artificielle.
Des dimensions sociales à prendre en compte dans chaque intervention publique au bénéfice de la population, pour bien appréhender les contours des différents enjeux en matière d’innovation sociale et de politique publique, entre la démocratie et les objectifs de développement durable.
Des institutions publiques en majorité affaiblies, dénaturées, ruinées, déphasées, dépassées, archaïques, contre-productrices, inefficaces, entre autres, sont parmi les profils qu’un grand nombre d’institutions dans le pays affiche. Prises entre l'enclume des objectifs à et des services à fournir, et le Marteau du statu quo et de la résistance face aux changements et à la modernité, les difficultés de toutes sortes qui affectent le pays imposent plus que jamais un passage souvent impossible pour initier les voies de la transformation et de la modernisation.
Devant les nombreuses difficultés que traverse la société haïtienne depuis plusieurs décennies, tout le monde reconnaît qu’il faudra passer par des changements en profondeur, dans la forme et/ou le fond pour aboutir à des résultats importants et durables. Même de nombreux acteurs politiques ne ratent jamais l’occasion, lors des élections pour les différents postes électifs, pour tenter de faire bouger les lignes en articulant leurs discours et promesses de campagne autour du fameux “Changement”, dont plus d’un revient, et souhaitent, même désespérément.
Dans cette nouvelle dynamique de la globalisation, de l'acculturation, de délabrement et de déshumanisation qui affecte de nombreuses institutions sociales en Haïti, il nous faut à tout prix investir dans un changement qui dépassent largement, la mobilité ou le déplacement, le renouvellement ou le remplacement des acteurs.
Des changements sociaux finiront par se faire, avec ou sans un grand nombre des acteurs traditionnels, des acteurs résistants ou récidivistes. Ce sont pratiquement les lois de la nature et du temps qui imposent ce renouvellement générationnel, à la fois dans les familles, dans l’ensemble des institutions et dans toutes les communautés qui sont appelées à évoluer.
Des approches d’innovation sociale pour quoi faire en Haïti ? Pour mieux transformer sans agresser les acteurs, les partenaires, et l’ensemble des organisations sociales.
De la nécessité pour les plus importantes institutions du pays, de disposer des cellules engagées dans des réflexions et des recherches sur l’innovation sociale. Une manière intelligente pour pouvoir observer et évaluer les transformations et les besoins des différents acteurs qui composent l’institution. L’innovation se confirme plus que jamais comme un passage obligé pour créer de nouveaux espaces d’influence, de performance et de cohabitation entre les acteurs d’hier, d’aujourd’hui, et de demain qui vont assurer la relève.
Dominique Domerçant
