Parler, communiquer, réagir

Il est fondamental de parler de sexe au sein du couple, d’évoquer ses besoins, ses goûts, ses désirs et ses fantasmes. C’est la clé d’une vie sexuelle riche et sans doute ni tabous. Un récent sondage souligne que 13% des femmes interrogées ne parlent toujours pas de sexualité avec leur partenaire actuel. Comment aborder le sujet?

Parler : par où commencer ?

Dans l’un de nos précédents articles, nous avions dit que chez les couples qui s’aiment vraiment, la sexualité est une forme de communication, une rencontre des corps, des cœurs, et des âmes.  Lorsque les gens ont de la difficulté  aborder un sujet, la meilleure chose à faire est souvent de leur demander pourquoi ils ont tant ma a en parler. Sans amour véritable, la sexualité condamne le couple a l’échec parce qu’elle ne vise alors que l’assouvissement des désirs sans considération pour l’échange profond, le lien, le partage. Chaque partenaire a ses propres raisons et les comprendre peut aider à consolider la relation. Il peut être utile d’aborder graduellement la sexualité en ayant des discussions sur un sujet neutre, par exemple les méthodes de contraception. Une façon d’engager le dialogue est de se raconter son histoire sexuelle. On peut alors s’intéresser à l’autre à poser des questions telles que : »Quelle sorte d’éducation sexuelle as-tu reçue ? Tes parents parlaient-ils de sexualité à la maison ? Quel genre de relation tes parents avaient-ils ? À quel moment as-tu découvert la sexualité ?

 

Communiquer et réagir

Toute forme de communication un émetteur efficace et un récepteur actif. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines personnes semblent attirer les autres ? En y réfléchissant un peu, vous découvrirez probablement que ces individus savent très bien écouter : ils font de l’écoute active. Cette forme d’écoute produit plusieurs effets : elle montre à l’autre qu’on l’écoute, elle aide à vérifier que l’on a bien compris, elle permet d’exprimer à l’autre que l’on accepte ses pensées et ses sentiments et elle l’incite à les approfondir en cessant de s’en défendre ou de s’en excuser (Gordon 1976).

Écouter activement

Certaines personnes font de l’écoute passive. Pendant que leur partenaire parle, elles contemplent le vide d’un air absent et lâchent sporadiquement quelques « hum, hum » en signe d’assentiment. Nous interprétons ce genre de réponse comme de l’indifférence ou de l’ennui, même si ce n’est pas toujours le cas, et abandonnons  généralement assez vite l’idée de faire part de nos idées ou de nos pensées à quelqu’un d’apparemment peu réceptif. Écouter, c’est recevoir le message, le comprendre, l’évaluer et y réagir. Faire de l’écoute active signifie montrer activement que l’on écoute et que l’on s’intéresse sincèrement à ce que dit l’autre. On peut manifester cet intérêt par l’attention que révèlera le langage corporel, par des expressions de visages appropriées  et empreintes de sympathie, par des hochements de tête, par des questions (« Pourrais-tu me donner un exemple ? »). Ou par de brefs commentaires (« je vois ce que tu veux dire »).

Garder le contact visuel

Pour qu’un tête-à-tête soit efficace, il est essentiel de garder  le contact visuel. Les yeux expriment merveilleusement bien les sentiments. Si l’autre soutient le contact visuel alors que nous lui confions des pensées ou des sentiments importants, le message est clair : ce que nous avons à dire lui importe.

Offrir une rétroaction

Le but de la communication est de faire passer un message qui aura un certain effet sur la personne qui écoute. Toutefois, il arrive que l’effet du message diffère de l’intention qu’on avait en le transmettant, car les communications peuvent être mal comprises. C’est pratiquement vrai avec un sujet comme la sexualité, pour lequel le vocabulaire est problématique. Il est donc utile de réagir verbalement à un message. En plus de clarifier  ce que l’on a perçu du message livré, une rétroaction verbale vient renforcer l’impression que l’on est activement à l’écoute de l’autre. On peut aussi demander à son ou sa partenaire de faire quelques commentaires pour répondre à un message que l’on juge important. Une question du type «Qu’est-ce que tu penses de ce que je viens de dire » ? Pourrait favoriser une rétroaction susceptible de faire connaitre l’effet qu’a eu un message.

Soutenir les efforts de communication de l’autre

Quand nous tentons de livrer un message important à l’autre, nous nous sentons souvent très vulnérables. En soutenant les efforts de l’autre, on peut apaiser ses craintes et son anxiété, et l’encourager  ainsi à développer les facultés de communications indispensables à la viabilité d’une relation. Songez combien il est apaisant, après avoir fait l’effort d’exprimer une préoccupation importante, d’entendre son ou sa partenaire nous dire : « j’aime savoir ce que tu ressens » ou « je suis heureux que tu aies pris la peine de me dire ce que tu penses. » Ce type d’encouragement n’est possible que si l’on accepte l’autre dans son intégralité, sans le juger ni essayer de le contrôler.

Faire preuve d’acceptation inconditionnelle

Nous empruntons le concept de l’acceptation inconditionnelle à la célèbre thérapie centrée sur le client de Carl Rogers (1947) sur les relations personnelles, cette forme d’acceptation consiste à transmettre à l’autre le sentiment que l’on continuera à l’apprécier et à se soucier de lui, quoi qu’il fasse  ou quoi qu’il dise. L’acceptation inconditionnelle peut inciter une personne à parler de ses problèmes même les plus embarrassants ou les plus douloureux. Le témoignage suivant rend compte de son importance.

Le saviez-vous ? : "Parler de sexualité à son partenaire, c’est lui donner le mode d’emploi de notre corps"

 

Mes conseils.-

 

-              Une meilleure communication encourage l’intimité du couple.

-              Les parents nourrissent l’estime de soi de leurs enfants en demeurant à leur écoute.

-              En affaires, une bonne communication aide à épargner le temps et l’argent, car elle nous aide à éviter les mésententes.

-              Quel que soit le contexte, nous apprenons beaucoup plus en écoutant qu’en parlant.

-              Notre capacité d’écoute nous aide à réussir autant dans notre vie professionnelle que dans notre vie personnelle.

-              Regardez bien en face la personne qui parle. Démontrez votre intérêt en vous penchant légèrement vers elle ou en vous asseyant bien droit.

-              Regardez la personne dans les yeux, mais seulement aussi longtemps que vous vous sentez à l’aise de le faire.

-              Évitez les sources de distraction. Éteignez la télé. Mettez de côté votre livre ou votre magazine, votre téléphone ou votre ordinateur, et demandez à votre locuteur de faire de même.

-              Offrez des commentaires propices qui les encouragent à continuer à parler. (« Ah oui? », « Vraiment? », « Que s’est-il passé ensuite? », etc.)

-              Concentrez-vous sur les paroles du locuteur. Évitez de penser à ce que vous pouvez dire. Cherchez plutôt à encourager la personne à dire tout ce qu’elle a à dire avant de parler à votre tour.

-              Ne laissez pas vos pensées vous distraire. Lorsque vous constatez que vous n’écoutez plus, fixez de nouveau votre attention sur les paroles du locuteur.

-              N’offrez pas de conseils à moins que le locuteur vous le demande de les offrir. Souvent, tout ce qu’il lui faut, c’est une écoute attentive et compatissante.

-              Même lorsque le locuteur se plaint de vous, attendez qu’il ait fini de parler avant de chercher à clarifier les choses. Ainsi, le locuteur saura que vous écoutez vraiment et cherchez à le comprendre. Il ne sentira pas le besoin de se répéter, et vous comprendrez toutes les raisons de sa plainte avant d’y répondre. Selon les études en communication, nous pouvons écouter quatre fois plus rapidement que nous pouvons parler, et donc, nous pouvons évaluer les pensées du locateur en les entendant… tout en continuant d’écouter.

-              Participez pleinement à la discussion. Posez des questions de clarification, mais seulement une fois que le locuteur a terminé de parler. Évitez de l’interrompre. Après avoir posé vos questions, cherchez à reformuler ses réponses pour vous assurer que vous avez bien compris ses propos. Vous pourriez commencer ainsi : « Alors, si je comprends bien, tu dis que… ».

 

‘’Oser la création d’une vie à deux !’’

Jonas ALCE, Conseiller conjugal, familial, expert en Relation de Couples et (organisation des séminaires pour l’amélioration des mariages). E-mail : jonasalce22@gmail.com

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