Deux après la propagation de la pandémie de Covid19, et toutes les crises qui affectent la stabilité du pays, le suivi dans les dossiers et la survie professionnels et des principales institutions qui participent dans le développement durable en Haïti, l'université Quisqueya en collaboration avec l'université Paris Est Créteil Val de Marne ont procédé le jeudi 13 avril 2023, à la soutenance des mémoires de six étudiants du programme de co-diplomation en Master 2 en science de l'éducation.
Désormais inscrits dans le registre des maîtres en science de l’Education, six des étudiants, à la fois des cadres assez expérimentés du secteur, qui composante la cinquième cohorte (2018-2020), de ce programme porté conjointement par la faculté des sciences de l’éducation (FSED) de l’UNIQ et de l’UPEC, ont participé à la soutenance de leur mémoire respectif et conjoint, en présence des trois membres du jury, constitué des professeurs Pierre Eddy Cézar, Marcel Pariat et Pascal Lafont.
Didley Bien-Aimé et Horldain Numa ont abordé la thématique : “Milieux défavorisés et réussite des apprentissages scolaires en Haïti”. Ce sujet met en relief des dimensions pertinentes à prendre en compte par les différents acteurs du système éducatif haitien, en tenant compte des nombreuses contraintes, difficultés, enjeux et des normes et des paramètres souvent sous évalués, qui caractérisent l’environnement éducatif haitien.
Dans le deuxième groupe composé des étudiants Emmanuel Nicaisse et Almil Castel, leur sujet de recherche portait sur : “La problématique de l'accès à une éducation de qualité au regard du droit à l'éducation dans la commune de Jacmel.”. A travers ce travail, la cartographie des infrastructures et des services en éducation, autant les limites, les réalités et les opportunités de cette commune dans ce secteur sont analysées et présentées comme des pistes d’interventions avec des recommandations pour l’avenir.
De la problématique de : “L’integration des enfants handicapés dans le milieu scolaire haitien: Cas des enfants malentendants dans la commune de Petit-Goave.”, tel a été le sujet présenté par les deux étudiants: Emmanuel Sanon et Miguelline Gaspard. Ce travail de recherche, en dépit de ses limites comme pour toute activité scientifique, a permis de découvrir autant les besoins de cette catégorie très vulnérable, tout en présentant des recommandations et des perspectives parmi les plus pertinentes.
De véritables combattants, c’est l’un des qualificatifs qu’il faudrait attribuer à ces cadres qui viennent d’ajouter un nouveau grade académique dans leur parcours professionnels, après plusieurs années de formation, des mois d’attentes, des semaines de recherches sur le terrain, des journées et des nuits de rédactions et d’analyse, qui ont suivi les nombreuses heures de recherche, d’elaboration de questionnaire et d’entretien, de collectes de données et d’acquisition des documents.
Dans la partie française, représentée par les deux professeurs en sciences de l'éducation et en méthodologie, entre autres, Marcel Pariat et Pascal Lafond, il est plus qu’une évidence que ces deux derniers d’une somme importante de données et une solide compréhension de différents aspects de la problématique du systeme educatif haitien, ces dernières années, avec ce nombre croissant des étudiants haïtiens en maîtrise et doctorat en science de l'éducation qu’ils accompagnent.
Durant les sessions de formation et les séances de soutenance, les docteurs Pariat et Lafond, se sont rejoints au Dr Pierre Eddy Cézar, pour questionner les travaux de recherche dans les moindres détails, dans la forme et le fond, les questions et la méthodologie, les théories et les les approches utilisées pour collecter les données et analyser la pertinence des liens et des argumentaires utilisés pour démontrer, confronter et confirmer chaque thèse et leur contraire.
Dans son discours de circonstance, le professeur Pierre Eddy Cézar à pris le soin de faire l'état des lieux de toutes les difficultés confrontées autant par ces courageux étudiants, que par l’ensemble des autres membres du corps professoral et des autres professionnel impliqués dans l’aboutissement de ce programme de formation et de coopération universitaire, qui risque d'être interrompu en raison de la situation critique actuelle dans le pays, qui de favorise pas les échanges et ne facilite pas les déplacements des professeurs étrangers, qui séjournaient régulièrement en Haïti, suivant le protocole établi à l’origine de ce programme de co-diplomation.
Des ces propos trempés d’une forte émotion, en dehors des remerciements adressés à ses collègues et au nom du recteur de l’UNIQ, le professeur Cézar a poursuivi en ce sens: “ J'aimerais féliciter les trois groupes. Quand on est à l'extérieur, on ne sait pas vraiment ce qui se passe vraiment. C'est une situation héroïque, pouvoir identifier une problématique, réaliser les recherches et produire le document, entre autres, dans ce contexte d’insecurite”. Tout en gardant l’espoir et en invitant ses pairs et les partenaires impliqués dans la réalisation de ce programme à ne pas céder, il reconnaît que : "Ce qui se passe actuellement en Haïti, est 20 fois, 30 et 100 fois plus pire que ce taux s'est passé après le tremblement de terre en 2010.".
Des remerciements, c’est pratiquement l’un des rituels inscrit avant l’introduction des documents, et lors des interventions et la conclusion des présentations lors d’une séance de soutenance de mémoire. Les membres du jury, l’ensemble des professeurs et les camarades de la cohorte, les proches et parents, les personnes ressources, interviewées figurent dans cette liste, en dehors du ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) qui a financé plusieurs boursiers, et des autres institutions et personnalités, qui ont contribué dans les différentes étapes de la formation (avant, pendant et après) ont été saluées de façon distincte par Didley Bien-Aimé et Horldain Numa, Emmanuel Nicaisse et Almil Castel, Emmanuel Sanon et Miguelline Gaspard.
Durant cette journée de soutenance réalisée et pratiquement réussie pour les organisateurs et le jury, les auteurs des travaux et les membres de l'assistance, dont les proches, c’est pratiquement un nouveau chapitre dans l’histoire des sciences de l’education en Haïti, qui vient d'être écrit, tout en saluant au passage les absents, en particulier la memoire de l’etudiant Amos Décimus décédé en cours de route, et du professeur Junot Joseph qui a rattrapé ce dernier. Et sans oublier les cas d’abandon causés par la situation dégradante du pays, des contraintes professionnelles et économiques, entre autres.
Didley Bien-Aimé, en dehors de Kathia Guerrier, restera pendant longtemps parmi les étudiants les plus brillants, les leaders les serviteurs solidaires et dévoués de la cinquième cohorte, de ce programme de codiplomation en science de l'éducation, portée par l’UNIQ et l’UPEC, dont le jury vient d’attribuer respectivement, après délibération pour les travaux écrits et les présentations orales, les notes 12, 13 et 16 sur vingt.
Dominique Domerçant