Ne laissez pas les objectifs de développement durable se transformer en « mirage »

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Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a averti lundi que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était en train de se transformer en un « mirage de ce qui aurait pu être », lors de l'ouverture du Forum sur le financement du développement (FfD).

Le Secrétaire général a noté que des rapports montrent que, depuis la pandémie, le 1% des personnes les plus riches dans le monde a capturé près de deux fois plus de nouvelles richesses que le reste du monde.

Les inégalités au sein de certains pays, a-t-il dit lors du forum qui se déroule au siège de l’ONU à New York, régressent vers les niveaux du début du XXe siècle, une époque où les femmes n'avaient pas le droit de vote ; et avant l'acceptation généralisée du concept de protection sociale. 

Le plan de relance des objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU, a expliqué le chef de l'ONU, vise à stimuler les investissements qui contribueront à atteindre les ODD, à alléger le fardeau de la dette des pays en développement et à améliorer l'accès au financement. 

M. Guterres a appelé les banques multilatérales de développement, telles que la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, à utiliser leurs fonds pour attirer davantage de financements privés dans les pays en développement, et les États membres à respecter leurs engagements en matière d'aide gouvernementale. 

À plus long terme, a déclaré le chef de l'ONU, l'architecture financière mondiale, qui « a laissé tomber les pays au moment où ils en avaient le plus besoin », doit être entièrement remaniée, en faveur d'un système « cohérent et coordonné, et reflétant la réalité économique mondiale d'aujourd'hui ». 

Des décennies de progrès inversés 

Dans sa déclaration d'ouverture, Lachezara Stoeva, Présidente du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), a déclaré que les événements de l'année écoulée ont inversé trois décennies de progrès en matière de réduction de la pauvreté. 

Mme Stoeva a appelé à des mesures immédiates sur l'allégement de la dette, l'investissement, le financement climatique et la coopération fiscale internationale, et a décrit le Forum comme une opportunité de trouver des solutions audacieuses qui répondent à l'ampleur des défis de financement. 

« Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer », a déclaré la Présidente de l'ECOSOC. « Trop de choses sont en jeu. Sans garantir les moyens de mise en œuvre, le Programme 2030 deviendra hors de portée, avec des conséquences dramatiques pour les personnes et la planète ». 

« Étape critique » vers la transformation 

Csaba Kőrösi, le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, a fait remarquer que le déclin de la croissance économique mondiale, la hausse de l'inflation et la crise de la dette imminente peuvent être attribués à l'absence d'une réponse internationale coordonnée. 

« Il est impératif que nous nous unissions en tant que communauté mondiale, dans tous les secteurs, pour relever ces défis », a déclaré M. Kőrösi, appelant à des efforts coordonnés, des secteurs public et privé, pour trouver des solutions aux problèmes structurels de longue date de la dette. 

M. Kőrösi a fait écho aux appels du Secrétaire général des Nations Unies à une transformation du financement international, en faveur d'un nouveau modèle de développement durable qui garantit aux pays en développement l'accès à un financement abordable. 

« Le développement ne peut être que durable », a-t-il soutenu. « Sinon, en fin de compte, il n'y aura pas de développement ».

 

ONU INFO

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