Paludisme : l’utilisation de nouveaux outils peut sauver des vies, déclare l'OMS

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L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé un appel à l'action mardi, à l'occasion de la Journée mondiale contre le paludisme, en faveur d'une mise en œuvre accrue des interventions nouvelles et existantes pour sauver des vies, y compris son programme pilote de vaccination en Afrique.

« Nous disposons des outils nécessaires pour faire reculer le paludisme, un ensemble d'interventions comprenant la lutte antivectorielle, les médicaments préventifs, les tests et le traitement », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS.

En adoptant le thème de la journée « Il est temps d'atteindre l'objectif zéro paludisme : investir, innover, mettre en œuvre », l'OMS a lancé un appel à l'action pour la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme, en particulier parmi les populations marginalisées.

Nouveaux vaccins pilotes

Selon le dernier Rapport mondial sur le paludisme de l'OMS, publié en décembre, on estime à 247 millions le nombre de nouveaux cas de paludisme en 2021.

Près de 1,5 million d'enfants exposés à un risque élevé de maladie et de décès dus au paludisme au Ghana, au Kenya et au Malawi ont reçu leur première dose du tout premier vaccin antipaludique dans le cadre d'un programme pilote coordonné par l'OMS, a indiqué l'agence des Nations Unies pour la santé.

Selon l’OMS, la région africaine de l'OMS représente environ 95% de tous les cas et 96% de tous les décès en 2021. Dans cette région, près de 80% des décès dus au paludisme concernent des enfants de moins de cinq ans.

La vaccination contre le paludisme crée également de nouvelles opportunités pour les agents de santé qui peuvent ainsi examiner des enfants qui ne viendraient pas autrement dans les centres de santé ou les hôpitaux et dépister chez eux l’absence d’autres vaccinations.

Un bébé de six mois subit un test de dépistage du paludisme après les inondations et la dévastation causées par le cyclone Freddy au Malawi.

Des vies déjà sauvées

Lancés en 2019, les projets pilotes de vaccins antipaludiques renforcent l'équité dans l'accès aux outils de prévention pour les personnes les plus vulnérables. L'OMS a déclaré qu'ils permettaient déjà de sauver des vies.

Si la mise en œuvre est généralisée, l'agence sanitaire des Nations Unies estime que chaque année, les vaccins pourraient sauver des dizaines de milliers de vies.

« À ces vaccins s'ajoute un vaccin sûr et efficace contre le paludisme, qui pourrait sauver la vie de dizaines de milliers d'enfants chaque année », a déclaré le chef de l'OMS. « Avec des investissements soutenus et des efforts accrus pour atteindre les personnes les plus exposées, l'élimination du paludisme dans de nombreux pays est à portée de main ».

Les pays ont progressé dans l'élargissement de l'accès aux services de lutte contre le paludisme pour les populations les plus exposées. Malgré ces progrès, de nombreuses personnes exposées à un risque élevé de paludisme n'ont toujours pas accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement de la maladie, qui se transmet le plus souvent par des piqûres de moustiques.

Un agent de santé tient une seringue de vaccin contre le paludisme au Ghana lors d'une campagne de vaccination de masse. (archive)

Perspectives de nouvelles interventions

La poursuite des investissements dans la mise au point et le déploiement de nouveaux vaccins et d'outils de nouvelle génération sera essentielle pour atteindre les objectifs mondiaux de 2030 en matière de paludisme, a affirmé l'OMS.

Un deuxième vaccin antipaludique, s'il est approuvé, pourrait contribuer à combler l'écart considérable entre l'offre et la demande et à réduire davantage la morbidité et la mortalité infantiles dues au paludisme.

Entre-temps, 28 nouveaux produits en cours de recherche et de développement comprennent des outils innovants tels que de nouveaux types de moustiquaires imprégnées d'insecticide, des appâts ciblés qui attirent les moustiques et le génie génétique des moustiques.

Les difficultés rencontrées pour élargir l'accès aux services de lutte contre le paludisme ont été aggravées, en particulier en Afrique subsaharienne, par la pandémie de Covid-19, les crises humanitaires convergentes, les restrictions financières, la faiblesse des systèmes de surveillance et le déclin de l'efficacité des principaux outils de lutte contre le paludisme, a dit l'agence.

Pour faire face à ces menaces et aider les pays à mettre en place des programmes antipaludiques plus résistants, l'OMS a récemment publié une série de nouveaux outils : une stratégie pour contenir la résistance aux médicaments antipaludiques en Afrique et un cadre, élaboré conjointement par l'OMS et ONU-Habitat, pour guider les dirigeants des villes dans la lutte contre le paludisme en milieu urbain.

 

 Source: OMS

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