L'État haïtien doit mettre un frein à l'impunité, s'alarme Avocats sans frontières Canada

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Depuis plusieurs mois, la population de divers quartiers de la capitale et des villes de province font face à des attaques répétées des gangs armés en plus des actes d'assassinats et d'enlèvement en pleine rue. Les attaques les plus récentes concernent la localité de Source Matelas (Cabaret) et différents quartiers de Port-au-Prince, dont Cité Soleil, Fort-Jacques, Debussy et Solino. Face à ces graves violations des droits humains, Avocats sans frontières Canada (ASFC) appelle les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour restaurer la sécurité dans le pays, en commençant par garantir l'accès à la justice des victimes.

 


Cette détérioration alarmante de l'environnement sécuritaire est le fruit de l'impunité qui s'est installée dans le pays depuis plusieurs années et de la dépendance du système judiciaire par rapport aux autres pouvoirs.


Depuis le début de l'année 2023, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains, au moins 327 personnes ont été tuées par les gangs armés. 9 autres personnes, dont 3 bébés, ont péri en mer en tentant de fuir les violences.


Au cours de la même période, au moins 31 femmes et filles ont été victimes de viols collectifs dans le cadre d'attaques armées perpétrées à Source Matelas et Port-au-Prince. Ces crimes demeurent jusqu'à aujourd'hui impunis. L'État haïtien a l'obligation de prévenir et de sanctionner les violences faites aux femmes, conformément aux dispositions de la Convention Belém do para et du Code pénal haïtien.


L'insécurité qui règne à Port-au-Prince et dans certaines villes de province a contraint des milliers de personnes, notamment des femmes et des enfants, à fuir leurs résidences, trop souvent en ayant nulle part où aller.


« Les gangs armés ne craignent pas la justice. Tout indique qu'ils ciblent délibérément la population civile, les femmes et les filles, les premières. Sans un appareil judiciaire fonctionnel, impossible de mettre fin à ce cycle de violences. L'État doit s'attaquer à l'impunité », affirme Taïna Noster, directrice Haïti d'ASFC.


ASFC condamne avec fermeté les actes de violence perpétrés par les gangs armés contre la population civile et demande à l'État haïtien de renforcer adéquatement les forces de l'ordre et la justice afin notamment de garantir un climat de paix et respectueux des droits humains.


ASFC renouvelle son engagement à travailler aux côtés des avocat.e.s haïtien.ne.s et de ses partenaires locaux pour le respect des droits des Haïtien.ne.s en Haïti.

 

À propos

 

ASFC est une organisation non gouvernementale de coopération internationale dont la mission est de contribuer à la mise en œuvre des droits humains des personnes en situation de vulnérabilité par le renforcement de l'accès à la justice et à la représentation juridique.

 

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