« Les sages-femmes doivent être mieux traitées et valorisées professionnellement », c’est le cri lançé par la Présidente de l’Association des Sages-femmes d’Haïti, lors de la célébration de la Journée Internationale des Sages-femmes.
Les sages-femmes jouent un rôle de premier plan en regard des ODD 3 et 5, a expliqué Yves Carmelle Fanfan.
L’ODD 3 est ainsi stipulé : « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ».
« L’ODD 5 est défini comme suit : « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ».
« Investir dans les sages-femmes, c’est investir dans un monde où chaque grossesse est désirée et chaque accouchement est sans risque », a estimé la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Sofia Loréus.
L’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la Santé Reproductive, travaille avec le Gouvernement d’Haïti pour accroître le nombre de sages-femmes bien formées, a fait savoir le Directeur des Opérations Internationales, qui intervenait au nom de la Repésentante a.i., Zalha Assoumana.
« Ce soutien remonte à très longtemps, en passant par l’accompagnement par le MSPP et l’UNFPA à l’École Nationale des Infirmières, dont le bâtiment a été gravement endommagé par le séisme de 2010 », a indiqué Koessan Francis Kuawu.
« Cet appui s’est poursuivi avec la construction d’une École Nationale de Sages-femmes dans le voisinage de l'hôpital Isaïe Jeanty, dans des conteneurs résistants aux tremblements de terre. Cet appui a continué après l’ouverture de la Faculté de Sages-femmes, pôle Ouest, dans un édifice flambant neuf, avec l’appui du Canada », a-il ajouté.
Haïti aurait besoin de 1800 sages-femmes, si l’on s’en tient aux normes de l’OMS qui stipulent qu’il faut 6 sages-femmes pour 1000 accouchements. Actuellement, Haïti compte environ 300 sages-femmes, selon les données du recensement effectué par l’Association des Sages-femmes Haïtiennes.
« L'accès universel aux sage-femmes offre la solution la meilleure et la plus rentable pour mettre fin aux décès maternels évitables », a précisé la Directrice exécutive de l’UNFPA. « En comblant le déficit du nombre de sage-femmes, nous pourrions prévenir les deux tiers des décès maternels et néonatals, sauvant ainsi plus de 4,3 millions de vies par an d'ici 2035 », a souligné Natalia Kanem.
Cette célébration de la journée des sages-femmes a donné lieu à des échanges sur le travail des sages-femmes dans les dix départements d’Haïti, le cheminement de cette profession au fil des années et sa pratique auprès de la population, notamment des femmes et des filles.