Des questions parmi les plus pertinentes trouveront finalement une réponse argumentée, en visitant les expositions et en découvrant les publications de catalogues, et en participant aux multiples animations, tout en s'offrant des produits dérivés capables de célébrer la mode et les costumes qui symbolisent l'identité haïtienne, depuis plusieurs générations. Une belle opportunité pour rendre hommage à tous les hommes et les femmes qui s'investissent dans les industries de la mode, de la couture, du design au niveau des techniques, des créations et des industries.
Différents métiers de la mode seront également valorisés, pendant que des spécialistes vont offrir la possibilité d'apprécier la mode, dans ses dimensions scientifiques, sociologiques, historiques, économiques, culturelles, éducatives, entre autres. Existe-t-il réellement des costumes nationaux haïtiens face à cette forme d'acculturation ? Si oui, dans quel endroit observer l'ensemble des costumes haïtiens de référence , pour chaque type d'occasion ? Pourquoi encourager malgré tout, ce pan important du patrimoine national dans l'industrie locale ?
Depuis toujours, on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. En sachant que l’exemple doit toujours venir d’en haut. Cette double logique cohérente et complémentaire est très applicable également dans le domaine de la mode et des tenues vestimentaires en Haïti, comme partout dans le monde, même si l’habit ne fait pas le moine. Comment utiliser la mode pour éduquer, socialiser, influencer positivement les jeunes et leurs familles de manière intelligente et stratégique, valorisante, utilitaire et durable ? Pourquoi faut-il sauver les riches collections de la mode en Haïti, qui mettent en valeur des costumes, des sacs, des bijoux, des chaussures et d'autres accessoires pour les femmes, les hommes et les enfants ?
Dans chaque édition du carnaval national, la mode et les plus beaux costumes atteignent le pic, en termes de créativité, d'innovation, de proposition, d'adaptation et de promotion des dimensions historiques, sociales, artistiques, culturelles et symboliques. Dans quel sens ce musée haïtien de la Mode et des Costumes pourrait-il encourager la valorisation des réflexions, des théories et d'autres approches utilitaires, philosophiques et symboliques sur les relations entre la mode et les autres activités sociales en Haïti, pour chaque occasion et chaque classe sociale, en dehors des représentations vestimentaires des colons et des forces d'occupation militaires d'Haïti ?
Dans chaque photo historique et les cérémonies officielles, des hommes et des femmes d’État haïtiens cherchent souvent à respecter le protocole vestimentaire, même s'il reste beaucoup à faire. Que deviennent ces vestes, ces costumes, ces robes, ces chemises, des cravates, ces chaussures et ceinturons moins visibles, et ces sacs à main portés par les plus hauts dignitaires de la République ? Pourquoi certaines familles devraient-elles répertorier, conserver et enrichir les collections du musée à partir des objets les plus représentatifs, les plus rares, les plus importants et les plus illustratifs pour exposer la mode ?
Dans quelle chambre, armoire, valise ou casier se trouvent les derniers costumes, les cravates ou les montres portés par les hommes et femmes d'États haïtiens ? Que reste-t-il de la collection des costumes de l’ancien président Jovenel Moïse assassiné ? Comment représenter à travers la mode et les costumes, l'histoire des plus importantes institutions de la République (politique, diplomatie, armée, police, finance, etc.) ?
Dans l'histoire de la mode au féminin politique, il faudrait exposer dans une ou plusieurs vitrines du musée, les vêtements portés par la première femme présidente d'Haïti, madame Ertha Pascale Trouillot, lors de son investiture et à l'occasion de la passation de pouvoir, comme deux grandes dates historiques dans la vie démocratique en Haïti. Que dire des costumes de l'ancien président René Préval avec ses deux mandats accomplis ? Et de l’ancien président Jean Bertrand Aristide lors de ses deux cérémonies d’investiture, ses deux dernières journées passées au pouvoir avant de prendre l'exil, et ses retours en terre natale ? Que sont devenus ces vêtements qui portent la sueur de l'honneur, les traces du stress et de la défaite et les plis de la victoire pour marquer à jamais l'histoire ?
Des vêtements portés pendant les campagnes électorales des plus importants candidats aux différents postes électifs, en passant par la dernière robe bleu de la directrice qui vient de subir les revers de la médaille, et d'autres costumes témoins de l'évolution historique du pays, sont autant de pièces à conserver, à représenter, à immortaliser pour mieux raconter l'histoire. Quel a été la dernière blouse de médecin, portée par le Premier ministre, le docteur Ariel Henry avant d'occuper la plus haute fonction du pays ?
Dans cette section consacrée à la mode dans la vie politique en Haïti, on pourrait retrouver également les représentations des vêtements portés par d’autres anciens chefs d’État haïtien, et des officiels tels des diplomates à la tribune de l’ONU ou dans des réunions décisives sur l’avenir d’Haïti entre l’histoire et ses déboires. Les honorables présidents de l'Assemblée nationale, nos chers parlementaires et d’autres représentants, parmi les rares qui portent encore des costumes traditionnels “Karabela”, seront honorés dans les expositions du musée.
Dans l’histoire des cérémonies officielles et présidentielles en Haïti, la robe bicolore en bleu et rouge de l’ancienne première dame Martine Moïse, reste à date la plus célèbre en Haïti et sur les réseaux sociaux. Plus de cinq ans après, que devient cette robe ? Où et comment est-elle conservée ? Comment présenter dans un premier document illustratif la somme des flèches lancées contre tant le personnage, autour de cette robe historique, symbolique et mythique qu’elle portait en cette journée si spéciale du 7 février 2017 ?
Différentes façons pour marquer l’histoire se présentent ainsi dans un musée national de la mode en Haïti. Ce pays qui accorde une place capitale souvent dans le paraître que l'être. En temps de fête comme en temps de défaite, chaque vêtement porté par le citoyen ordinaire ou par les personnalités les plus avisées revêt plusieurs dimensions souvent esthétiques, protocolaires, traditionnelles, sociales, symboliques, sécuritaires, mythiques ou mystiques.
Divers angles dans les industries de la mode en Haïti seront présentés à travers les expositions permanentes et périodiques qui seront réalisées au sein du musée de la Mode en Haïti, parmi lesquels on peut citer: l’histoire des costumes en Haïti à travers chaque grande période ; les métiers de la mode en Haïti ; les plus anciennes institutions spécialisées dans les industries de la mode ; l’univers des tissus utilisés dans l’histoire de la mode en Haïti ; l’évolution des machines, équipements et accessoires de la mode et de la couture en Haïti ; les costumes cérémoniels en Haïti ; Haïti et la Caraïbe à travers les costumes et la mode ; les costumes du carnaval en Haïti ; les costumes Vodou en Haïti ; la mort et la mode en Haïti, les femmes et la mode, les costumes pour enfant ; les costumes haïtiens et des forces coloniales et d’occupation, entre autres.
Dans ce musée national de la Mode en Haïti, seront pris en compte les collections et le patrimoine de la couture et des costumes entre autres. Tous les emballages des humains, des hommes, des femmes et des enfants qui ont vécu sur la terre d’Haïti seront mis en valeur. Depuis la période des Amérindiens, des colonisations et des occupations du territoire, avant 1503 et après 1803, pour aboutir à l'évolution des costumes qui définissent le code vestimentaire des Haïtiens depuis plusieurs générations, toute l'histoire d'Haïti sera revisitée. La Caraïbe sera à l'honneur !
Dans la galerie des couturiers et couturières, plusieurs centaines de noms, des ateliers et des entreprises spécialisées dans la mode en Haïti seront à l’honneur dans ce musée. Une belle occasion de découvrir dans les vitrines, les collections et les projections dans les écrans, les portraits, les productions et la participation de ces talents dans les plus grandes expositions, des foires, des salons, des défilés, et dans certaines boutiques et magasins de vêtements. A chacun d'ajouter un nom, de compléter les listes des créateurs, des ateliers de couture, de mode et des moyennes et grandes entreprises du secteur.
Découvrir la mode dans l'économie, les uniformes des entreprises, la mode dans le secteur de l'éducation, en particulier des uniformes des écoles classiques, des centres professionnels, entre autres, sont parmi les expositions périodiques qui permettront au grand public et aux chercheurs d'explorer cette riche histoire et des savoirs sur les choix de couleurs, les styles, les contrastes, les logos, et tout le savoir faire associée à la mode et l'identité vestimentaire de chaque institution et groupement. Les costumes de graduations et ceux portés par les chorales sont à retenir dans les vitrines du musée.
Dans le musée de la Mode et du Costume (anciennement Galerie du Costume), situé à Paris, ils sont des milliers de personnes à visiter cette institution culturelle qui propose des pans importants des collections mettant en valeur la mode et les costumes. Comment influencer les décideurs et les investisseurs à offrir au pays de Claire Heureuse un centre d'interprétation, de documentation, de représentation, d’exposition adapté au patrimoine de la mode et du costume en Haïti ?
Durant les dernières années, le bureau national d'Ethnologie avait organisé une importante exposition sur les costumes dans le Vodou haïtien dans ses locaux. C’est pratiquement l’une des plus riches collections de costumes sacrés et symboliques qui mérite un grand espace dédié à la diversité de ce patrimoine. Durant toute l'année, chaque cérémonie consacrée aux différents esprits expose des tissus et des couleurs uniques.
Dominique Domerçant
