Tout savoir sur la méningite

0
1357

La méningite est une inflammation des tissus qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Elle résulte généralement d’une infection. Elle peut être mortelle et nécessite des soins médicaux immédiats. Plusieurs espèces de bactéries, virus, champignons ou parasites peuvent provoquer une méningite. La plupart des infections sont transmissibles d’une personne à l’autre. De rares cas sont imputables à une blessure, un cancer ou un médicament.

La méningite bactérienne, la forme dangereuse la plus courante de la maladie, peut entraîner la mort en 24 heures.La méningite touche des personnes de tous âges. Il existe des traitements et des vaccins efficaces contre certaines des bactéries responsables de la maladie. Cependant, la méningite reste une menace importante dans le monde.

Principaux faits

La méningite est une maladie dévastatrice, dont le taux de létalité est élevé et qui peut entraîner de graves complications à long terme (séquelles).

La méningite reste un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale.

Des épidémies de méningite sévissent dans le monde entier et en particulier en Afrique subsaharienne.

La méningite peut-être due à de nombreux agents pathogènes, dont des bactéries, des virus, des champignons et des parasites.

La méningite bactérienne est particulièrement préoccupante. Environ 1 personne sur 10 atteintes de ce type de méningite en meurt et 1 sur 5 présente des complications graves.

Les vaccins, sûrs et abordables, sont le moyen le plus efficace d’offrir une protection durable.

Il existe quatre principales bactéries à l’origine de méningites aiguës :

Neisseria meningitidis (méningocoque)

Streptococcus pneumoniae (pneumocoque)

Haemophilus influenzae

Streptococcus agalactiae (streptocoque du groupe B)

Ces bactéries sont responsables de plus de la moitié des décès dus à la méningite dans le monde et entraînent d’autres maladies graves, comme l’état septique et la pneumonie.

D’autres bactéries, comme Mycobacterium tuberculosis, Salmonella, Listeria, Streptococcus et Staphylococcus, des virus tels que les entérovirus et le virus ourlien, des champignons, en particulier Cryptococcus, et des parasites comme les amibes sont également des agents étiologiques importants de la méningite.

Quelles sont les personnes à risque ?

Bien que la méningite touche des sujets de tous âges, les jeunes enfants sont les plus exposés au risque de contracter la maladie. Les nouveau-nés sont les plus exposés aux streptocoques du groupe B, tandis que les jeunes enfants sont davantage exposés aux méningocoques, aux pneumocoques et à Haemophilus influenzae. Les adolescents et les jeunes adultes sont particulièrement exposés au risque de méningococcie tandis que les personnes âgées sont particulièrement exposées au risque de pneumococcie.

Le risque de méningite est présent partout dans le monde. C’est dans une région d’Afrique subsaharienne appelée « ceinture africaine de la méningite » que la charge de morbidité est la plus forte. On sait que le risque d’épidémies de méningite à méningocoque mais aussi à pneumocoque y est particulièrement élevé.

Une élévation du risque est observée dans des conditions de promiscuité, par exemple lors de rassemblements de masse, dans les camps de réfugiés, dans les logements surpeuplés ou dans les établissements d’enseignement, dans les enceintes militaires et sur certains lieux de travail. Les déficits immunitaires, comme ceux provoqués par l’infection à VIH ou le déficit du complément, l’immunodépression et le tabagisme actif ou passif peuvent également faire augmenter le risque de différents types de méningite.

Transmission

La voie de transmission varie selon l’agent pathogène. La plupart des bactéries à l’origine de la méningite, comme les méningocoques, les pneumocoques et Haemophilus influenzae, se trouvent dans le nez et dans la gorge. Elles se transmettent par des gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées. Les streptocoques du groupe B sont souvent présents dans l’intestin ou le vagin et peuvent se transmettre de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement.

Ces bactéries sont généralement sans danger et aident à renforcer l’immunité contre l’infection, mais il arrive parfois qu’elles envahissent l’organisme, provoquant une méningite et un état septique.

Manifestations cliniques

Le tableau clinique des patients atteints de méningite varie en fonction de l’étiologie, de l’évolution de la maladie (aiguë, subaiguë ou chronique), de l’atteinte cérébrale (méningo-encéphalite) et des complications systémiques (p. ex., état septique) éventuelles.

Les symptômes courants de la méningite sont les suivants: raideur de la nuque, fièvre, confusion ou altération de l’état mental, céphalées, nausées et vomissements.

Plus rarement, les patients peuvent présenter des crises convulsives, un état comateux ou des déficits neurologiques (p. ex., perte auditive ou visuelle, troubles cognitifs, faiblesse des membres).

Les méningites virales et bactériennes peuvent se manifester par des symptômes similaires. Les symptômes peuvent être plus prononcés dans certains types de méningite que dans d’autres, nécessitant un traitement différent.

Lorsque les bactéries responsables d’une méningite infectent le sang (septicémie, risquant de conduire rapidement à un état septique), d’autres symptômes peuvent être observés, notamment :

mains et pieds froids ;

douleurs articulaires et musculaires ;

respiration plus rapide qu’à l’ordinaire ;

diarrhée ;

éruption cutanée violacée ou rouge.

Les nourrissons présentent parfois des symptômes différents de ceux des adultes :

activité réduite, difficulté à se réveiller ;

irritabilité ou inconsolabilité ;

difficultés à s’alimenter ;

corps raide ou flasque ;

bombement de la fontanelle (zone molle sur le crâne du nourrisson).

Complications et séquelles

Une personne sur cinq survivant à un épisode de méningite bactérienne peut avoir des séquelles durables, notamment : perte auditive, crises convulsives, faiblesse des membres, troubles de la vision, de la parole, du langage, de la mémoire et de la communication, ainsi que cicatrices et amputations de membres après un état septique.

Prévention

La vaccination est le meilleur moyen de se protéger des méningites bactériennes les plus courantes.

Les vaccins permettent de prévenir les méningites causées par :

les méningocoques

les pneumocoques

Haemophilus influenzae type b (Hib)

Les méningites d’origine bactérienne ou virale peuvent se transmettre d’une personne à l’autre. Si vous vivez avec une personne atteinte d’une méningite de ce type, il est important de :

demander à votre médecin ou infirmier s’il convient que vous preniez des antibiotiques (en cas de méningite bactérienne)

vous laver les mains fréquemment, en particulier avant de manger

éviter tout contact étroit avec le malade et toute utilisation commune de verres, ustensiles ou brosses à dents.

1. Vaccination

Des vaccins homologués contre la méningite à méningocoque, à pneumocoque et à Haemophilus influenzae sont disponibles depuis de nombreuses années. Il existe plusieurs souches (sérotypes ou sérogroupes) de ces bactéries et les vaccins sont conçus pour protéger contre les souches les plus dangereuses. Il n’existe pas de vaccin universel.

Dans la ceinture africaine de la méningite, les méningocoques du sérogroupe A étaient responsables de 80 % à 85 % des épidémies de méningite avant l’introduction d’un vaccin conjugué contre les méningocoques du groupe A dans le cadre de campagnes préventives de masse (depuis 2010) et dans les programmes de vaccination systématique (depuis 2016). Pour éviter une résurgence des épidémies, il est essentiel de continuer à introduire ces vaccins dans les programmes de vaccination systématique et de maintenir une couverture élevée.

2. Antibiotiques à visée préventive (chimioprophylaxie)

L’administration rapide d’antibiotiques aux contacts proches des personnes atteintes de méningococcie atténue le risque de transmission. En dehors de la ceinture africaine de la méningite, la chimioprophylaxie est recommandée pour les contacts proches vivant sous le même toit que le patient. Dans la ceinture africaine de la méningite, une chimioprophylaxie est recommandée pour les contacts proches en dehors des situations d’épidémie. La ciprofloxacine est l’antibiotique de choix et la ceftriaxone est une alternative.

Dans de nombreux pays, il est recommandé d’identifier les mères dont les nourrissons risquent de contracter une méningite à streptocoque du groupe B. L’administration de pénicilline par voie intraveineuse est proposée à ces mères pendant le travail pour éviter que leur enfant ne soit infecté par des streptocoques du groupe B.

Diagnostic

Le diagnostic initial de la méningite peut être posé à l’issue d’un examen clinique suivi d’une ponction lombaire. La bactérie est parfois retrouvée à l’examen microscopique du liquide céphalorachidien. Le diagnostic est étayé ou confirmé par la culture de la bactérie à partir d’échantillons de liquide céphalorachidien ou de sang, par des tests de diagnostic rapide ou par amplification en chaîne par polymérase (PCR). L’identification des sérogroupes et l’antibiogramme sont importants pour définir les mesures de lutte. Le typage moléculaire et le séquençage du génome entier permettent de trouver d’autres différences entre les souches et d’orienter les mesures de santé publique.

Traitement

La méningite est une urgence médicale.

La méningite peut être mortelle en l’espace de 24 heures et nécessite des soins médicaux d’urgence. Elle ne peut généralement pas être soignée de manière sûre à domicile.

Les méningites virales et bactériennes peuvent se manifester par des symptômes similaires. La gravité de la maladie et les traitements et soins appropriés peuvent varier en fonction de l’étiologie. La méningite d’origine bactérienne nécessite un traitement antibiotique immédiat.

Toute personne présentant des signes ou des symptômes de méningite doit immédiatement se rendre dans un hôpital ou un centre de santé, où le personnel médical pourra vérifier la présence ou non d’une méningite, confirmer l’agent étiologique et déterminer le traitement et les soins adaptés.

Les séquelles de la méningite peuvent avoir un impact financier et affectif immense sur les patients, les familles et les communautés. Parfois, les soignants et les aidants ne repèrent pas certaines complications telles que la surdité, les troubles de l’apprentissage ou les troubles du comportement, qui ne sont donc pas traitées.

Les personnes guéries d’une méningite ont souvent besoin de traitements médicaux au long cours. Les effets psychosociaux durables des handicaps dus à la méningite peuvent avoir des conséquences sur le plan médical, éducatif, social et en termes de droits humains. Malgré la lourde charge que représentent les séquelles de la méningite pour les personnes atteintes, leurs familles et leurs communautés, l’accès aux services de prise en charge et de soutien est souvent insuffisant, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les personnes handicapées à la suite d’une méningite et leurs familles devraient être encouragées à demander des services et des conseils auprès des organisations locales et nationales de personnes handicapées et d’autres organisations s’occupant du handicap, qui pourront leur donner des conseils essentiels sur les droits, les possibilités économiques et les activités sociales dont peuvent bénéficier les personnes handicapées par la méningite afin qu’elles puissent s’épanouir et avoir une vie enrichissante.

Surveillance

La surveillance (détection des cas, enquêtes et confirmation en laboratoire) est essentielle à la lutte contre la méningite. Ses principaux objectifs sont les suivants :

détecter et confirmer les flambées épidémiques ;

surveiller les tendances de l’incidence, y compris la répartition et l’évolution des sérogroupes et des sérotypes ;

estimer la charge de morbidité ;

surveiller le profil de résistance aux antibiotiques ;

surveiller la circulation, la répartition et l’évolution de souches particulières (clones) ; et

estimer l’impact des stratégies de lutte contre la méningite, en particulier des programmes de vaccination préventive.

Action de l’OMS

L’OMS a établi la feuille de route mondiale « Vaincre la méningite à l’horizon 2030 » avec le soutien de nombreux partenaires. Cette stratégie a été approuvée par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2020 dans sa toute première résolution sur la méningite, adoptée par les États Membres de l’OMS à l’unanimité.

La feuille de route, dont le but est d’aller « vers un monde sans méningite », fixe trois objectifs pour y parvenir :

éliminer les épidémies de méningite bactérienne ;

réduire le nombre de cas imputables à la méningite bactérienne à prévention vaccinale de 50 % et le nombre de décès de 70 % ; et

réduire le handicap et améliorer la qualité de vie à la suite d’une méningite, toutes causes confondues.

L’OMS s’emploie à élaborer un Plan d’action mondial intersectoriel sur l’épilepsie et les autres troubles neurologiques, en consultation avec les États Membres, afin de surmonter de nombreuses difficultés et de combler de nombreuses lacunes liées à la prestation de soins et de services pour les personnes atteintes d’épilepsie et d’autres troubles neurologiques partout dans le monde.

 

Source: OMS

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES