Le « Stonewalling »
Vous ne connaissez peut-être pas ce terme, mais il se pourrait qu’il décrive une situation qui vous est familière…votre partenaire préfère devenir complètement muet quand la conversation s’envenime ou si un sujet ne lui plaît pas ?
C’est cette situation, particulièrement invivable, qu’on appelle le « Stonewalling ». Et il faut faire attention à ce comportement, qui pourrait en dire long sur l’état de votre relation…
Selon une étude menée par le psychologue américain et professeur émérite à l’Université de Washington, John Gottman, le « Stonewalling » serait l’un des facteurs premiers d’une séparation ou d’un divorce. Et il sait de quoi il parle ! En effet, il a travaillé pendant près de quarante ans sur le divorce et ses raisons, mais aussi sur la stabilité conjugale.
D’après lui, un couple qui ne communique pas n’est simplement pas viable à long terme. Il est, en effet, préférable de confronter son partenaire, même si cela n’est pas toujours évident.
Que faire quand les partenaires sont dans une impasse ? Une discussion sérieuse peut-être utile. Toutefois, on se leurre si l’on croit qu’une conversation, même très ouverte et très chaleureuse, apportera toujours les changements désirés. Il est parfois indiqué de se mettre à la place de l’autre, de voir les choses de son point de vue. Si vous avez du mal à y parvenir, demandez à votre partenaire de vous y aider : « j’ai de la difficulté à considérer cela de ton point de vue. Peux-tu me donner un coup de pouce ? » Si vous réussissez à comprendre ses inquiétudes, n’hésitez surtout pas à le lui dire. On appelle validation le fait d’admettre que le point de vue de l’autre est valable (Gottman, 1976). Et ce n’est pas parce que vous validez la position de l’autre que vous abandonnez la vôtre. Cela n’équivaut nullement à dire : « j’ai tort et tu as raison. » Vous reconnaissez simplement qu’une autre façon de voir peut avoir du sens. Ce processus par lequel on s’efforce de voir le bien-fondé d’un autre point de vue de bouche parfois sur de nouvelles manières de sortir les partenaires de l’impasse. Toutefois, si le désaccord persiste malgré cet effort, il vaut peut-être mieux vous faire l’idée que vous avez deux opinions légitimes, mais différentes.
Un couple dans l’impasse pourrait aussi avoir avantage à suspendre la conversation un certain temps. Parfois, la poursuite obstinée d’une discussion, particulièrement quand elle implique des émotions fortes, est contre-productive. Il est souvent préférable de reprendre la conversation plus tard. Une fois que chacun des partenaires aura eu l’occasion de reconsidérer les sentiments de l’autre, ils pourront peut-être aborder la question avec plus de succès. Il arrive que, pour des raisons souvent justifiées, les gens ne puissent pas ou ne veuillent pas changer. Le simple respect mutuel exige qu’on reconnaisse ce droit à qui nous est cher. Il ne faut pas nécessairement désespérer si l’on n’arrive pas à sortir de l’impasse. Au moins, le couple aura débattu d’une question ouvertement délicate. Les partenaires auront aussi probablement amélioré la compréhension qu’ils ont l’un de l’autre et leur degré d’intimité. Mais si les difficultés qu’ils éprouvent minent leur relation, il peut être bon de demander l’aide de professionnels.
Les obstacles à la communication
1. La communication contribue au plaisir de la relation sexuelle ; la communication peu fréquente ou inefficace est une source d’insatisfaction par rapport à la vie sexuelle.
2. L’empathie mutuelle est le fondement essentiel d’une communication sexuelle efficace.
3. L’éducation de l’enfant n’est pas étrangère aux difficultés qu’il pourra avoir à communiquer sur la sexualité à l’âge adulte.
4. Notre langue se caractérise par une remarquable carence de vocabulaire sexuel efficace et pratique.
5. Le fait que les hommes et les femmes ont des façons différentes d’entrer en relation avec les autres peut nuire à la communication. Les hommes utilisent souvent le langage pour dispenser conseils et information, et pour préserver leur statut. Les femmes s’en servent plutôt pour créer le rapprochement et partager l’intimité.
Parler, écouter, répondre
Il est souvent difficile d’aborder le sujet de la sexualité. Une bonne façon de s’y mettre est de parler de cette difficulté, de partager des lectures puis d’en discuter. Une autre façon d’engager le dialogue est de se raconter ses expériences sexuelles. Ainsi la personne qui écoute peut faciliter la communication en faisant de l’écoute active ; les questions fermées freinent souvent les efforts de communication. Les questions ouvertes et les questions optionnelles sont généralement plus efficaces. La révélation de soi peut aider le ou la partenaire à faire connaitre ses besoins. Il peut être utile de se raconter ses fantasmes, en exprimant d’abord ses désirs les plus inoffensifs. Le fait de se donner mutuellement la permission de se parler incite les partenaires à discuter librement de leurs sentiments, car on aura plus de facilité à formuler ses demandes en assumant la responsabilité de son propre plaisir, en s’assurant que ses demandes sont explicites et en utilisant le « je ».
Exprimer ses critiques et accepter celles de l’autre
Il faut d’aborder et avant tout prendre conscience de ce qui motive ses critiques. La critique visant à blesser l’autre ou à lui faire porter le blâme est destructive. Il est important de choisir le moment et l’endroit opportuns pour exprimer ses préoccupations sexuelles. Les critiques ne doivent pas être adressées sous l’empire de la colère. La critique est généralement plus efficace quand elle est tempérée d’éloges. Donc, utiliser une question commençant par « pourquoi : pour blâmer son ou sa partenaire va à l’encontre du processus de critique constructive. Il est préférable de limiter la critique a un grief par discussion et de l’exprimer brièvement ; en reformulant les critiques de son ou sa partenaire et en montrant qu’on comprend ses préoccupations, on peut créer un climat d’empathie susceptible de mener à un dialogue constructif. Quand les critiques sont vagues, il est utile de poser des questions pour les clarifier. Voici une excellente façon de clore une discussion est de se pencher sur ce que l’on peut faire pour résoudre le problème dans la relation.
Savoir dire non
On peut apprendre à dire non à son ou à sa partenaire en le remerciant de l’intérêt qu’il nous porte, sans pour autant accéder a sa demande ; pour éviter d’envoyer des messages ambigus, nous devons nous assurer que nos actions ultérieures seront en accord avec notre discours. Les personnes qui reçoivent des messages ambigus doivent exprimer leur perplexité.
La communication non verbale
La communication sexuelle ne se limite pas aux mots. Les expressions du visage, la distance interpersonnelle, le toucher et les sons transmettent aussi une foule d’information.
Le couple dans l’impasse
Pour sortir la relation de l’impasse, chacun des partenaires doit tenter de se mettre à la place de l’autre et de voir les choses de son point de vue.
‘’Oser la création d’une vie à deux ’’ !
Jonas ALCÉ, Conseiller conjugal, familial, expert en Relation de Couples et (organisation des séminaires pour l’amélioration des mariages). E-mail : jonasalce22@gmail.com
