Haïti : Céphalée dans l’acéphalie

Corps ambulant dépourvus de têtes, têtes fêlées détachées du corps, corps démoniaques dépouillés de muscle cardiaque et cerveaux criminels privés de matière grise assiégeant arbitrairement les fauteuils prestigieux ; en bon mouton noir de la classe de la démocratie galvaudée dans une médiocratie rancie qui évince la méritocratie, Haïti délivre le feuilleton insolite d’une « société hyper démocratique » aux entités décapitées.

La Cité historique estampée de fierté en raison de ses œuvres prodigieuses panthéonisées à travers la trilogie universelle salvatrice « Liberté, Égalité, Fraternité » est aujourd’hui blasée, affaissée, fissurée, atrophiée et disloquée suite à des coups tragiques assenés par une palanquée de pestiférées et de détraqués officiels et officieux d’une lignée damnée de la pire espèce.

Règne schizophrénique et paranoïaque dans une série de psychose excessive de dévergondage, bavardage, tapage, saupoudrage, galvaudage, badigeonnage, otage et déboitage politique et social. Au final, le sauvage et le lynchage ont pris le large dans un décor monstrueux qui s’apparente à des cas anecdotiques critiques identiques à la période irascible de la fournaise ardente de l’esclavage.

Depuis le grave incident historique gravé dans ce triplex funeste d’anomalie, comédie et barbarie politique de laisser le champ libre à la bêtise de s’installer fièrement à l’hypophyse de la sphère stratégique, la médiocratie défile à vive allure au sein de la patrie pétrie, abasourdie, étourdie et meurtrie. Cette clique pervertie de charlatans - investie dans une ineptie inédite pour trôner à la tête de la république - a démuni, décati et abêti toute une population.

L’enfance vieillit dans la précocité; l’adolescence ne goûte point aux délices des saines euphories ; le troisième âge subit l’outrage du transfert déloyal de ses fonds de pension vers des poches de voyous et de vautours politiques. La jeunesse se décrépit et se déguerpit suite aux péripéties pathétiques occasionnées par les capitaines hautains et vilains de ce régime de perversion, malversation, improvisation, ganstérisation, usurpation et corruption sans égal.

Du factice à la malice jusqu’au vice au sommet de la pyramide

Le défaut atavique expulsif ne fait plus défaut sous cet empire maléfique impulsif de décadence sociale et de démence de la raison où faussaires, falsificateurs, imposteurs, experts des faux et usage de faux s’établissent en « bandits légaux » pour évader les capitaux vitaux vers des paradis fiscaux. « Byen konte mal kalkile » quand ces véreux fraudeurs transnationaux hallucinent de gargoter les ressources financières locales mal acquises dans l’acquisition de châteaux luxueux et en des ballades onéreuses dans les airs, à Venise, Las Vegas, Dubaï, Manhattan et en des bateaux de croisière qui s’accosteront aux destinations paradisiaques d’outre-mer.

Escroquerie, deals souterrains, trafic illégal et mouvements de blanchiment d’argent perpétrés dans la facilité au bercail ; cependant, les vilains sont constamment interceptés et contrôlés plus tard par les services d’intelligence étrangers qui les ont laissés patauger hier dans leur boulimie d’enrichissement illicite puis les immobiliser aujourd’hui dans un échec et mat cuisant.

Ce n’est pas lors des surveillances à la culotte ou en des séjours claustrés de l’âme pècheresse perturbée à l’Alcatraz que l’argent triché saura satisfaire les hallucinations matérialistes des dilapidateurs et des dealers. Aucune leçon apprise ;
malheureusement, les myopes acteurs de la voyoucratie demeurent actuellement nombreux à s’investir dans ce jeu pervers de sucer le trésor public avant de s’anéantir physiquement, financièrement et psychologiquement. L’histoire se répète !

Suivez mon regard avec les anciens chefs d’État et les hauts dignitaires indignes des trois dernières décennies, dealers de kidnapping, contrebandiers et trafiquants de stupéfiants. Ils ont pris des risques « non calculés » pour amasser de sales fortunes en toutes les acrobaties, les transférer en Floride, en Europe, pour in fine être capturés, incarcérés, déportés sous les menottes, sans un sou. Enfin, sur tous les angles - spirituel, matériel, rationnel, relationnel - le jeu aveugle et espiègle de dépouiller les caisses nationales ne vaut vraiment pas la chandelle.

C’est tellement injuste que les fonds destinés à l’éradication du miséréré de la collectivité se dessèchent de manière si drastique pour gonfler les comptes bancaires personnels d’un clan répugnant indexé d’une cleptomanie majeure couplée d’une mégalomanie paroxysmique ! Kote Kòb Petrocarbe a ? Kote kòb CIRH la ? Kote kòb karavan lan ? Kote kòb Fadòm lan ?

Les regards partiaux de la femme aux yeux bandés

Attaché « anba kòd » celui qui chipe un épi de maïs ou un régime de bananes alors que les cerveaux officiels du crime et du kidnapping sus, vus et connus de tous continuent de refaire surface pour faire du vedettariat via les réseaux sociaux et au sein des médias affairistes. Les journalistes arrivistes, prostitués de l’onde, en font leur beurre dans le déshonneur de mettre à l’honneur une flopée d’honorables sans honorabilité.

Par les temps ténébreux empirés et conspirés, le bon sens a vu de gros chats sinistres aux pattes tachetées de sang et aux poils lactés de toutes les odeurs laitières à qui bizarrement il est confié la noble tâche de surveiller la mantèque et le lait des sinistrés. Simultanément, auteurs intellectuels et acteurs officiels fondent en larmes de crocodiles, pondent dans les mêmes niches, coupent l’herbe sous les pieds de la justice et se confondent pour salir les ondes de toutes les absurdités.

Utopique de croire que le peuple demeurerait en permanence amnésique et que la dialectique et la maïeutique renonceraient à la vigilance pour laisser faufiler tous les débris et les détritus de cette passoire pourrie. Crimes financiers, crimes de sang, crimes de lèse-patrie, délits de surfacturation et pluri-facturation en des contrats publics en « mauvaise et indue » forme; la nation demandera des comptes.

Fautifs anthumes ou posthumes, la justice ne devrait jamais fermer ses yeux de lynx sur les contrats délictueux et les actes sanguinaires tels que Dermalog, Dollar-Cinquante de la diaspora, effusion de sang à Carrefour-Feuille, Bel-Air, La Saline, concussion dans les finances du FAES, CAS, BMPAD, FDI, APN, AGD, etc. La justice élève une nation, elle représente l’excellence de l’âme, concept emprunté à Socrate ; elle doit donner le ton en exigeant le divorce radical d’avec les pratiques de l’impunité pour renouer avec les praxis sociétales vertueuses.

Toutes les têtes officielles dans les cimetières ; désastre !

Victime de persécutions, diffamations, conspirations de coup d’État puis de révocation arbitraire, la Cour de Cassation exsangue de ses ressources humaines allait aussi être amputée de son président Me. René Sylvestre, emporté par la Covid-19 en juin dernier. Mais déjà, la tête législative a été coupée depuis le deuxième lundi de janvier 2020 dans une euphorie de tweet présidentiel nocturne qui festoyait de la fin du voisin officiel alors que la barbe de l’exécutif n’était non plus à la trempe.

Si Moïse était doté d’un minimum de capacité de prévision -faculté requise de la gouvernance - pareil au stratagème de Préval, il le jugerait vital d’œuvrer dans le sens d’un consensus propice à un équilibre politique pour que ce pouvoir bicaméral de contrôle de l’exécutif continue de respirer à plein poumon. Dommage que le cabinet présidentiel était plutôt truffé de mercenaires thuriféraires cachés derrière des titres de docteurs et de pervers consultants en lieu et place de véritables experts.

La seule tête monomane de la cité trônée dans l’arbitraire depuis le 7 février 2021 jusqu’au 7 juillet 2021 – une tête de pioche frappée de microcéphalie, entêtée à tue-tête à mariner la population dans ses projets sans queue ni tête – a été elle aussi tranchée. Bizarrement, de la façon la plus démoniaque.

Cette tête mosaïque de linotte procurait déjà de la céphalée dans ses actions mal fagotées et ses discours crabes et de zizanie en des statistiques effarantes erronées, des calculs tragicomiques et des expressions abracadabrantes ne faisant sens dans aucune langue. Les loas « Bossou 3 Cornes et Ogou-Féray » - selon le sénateur Anacacis, protecteurs du champion des sorciers qui faisait la chasse partiale aux sorcières cataloguées d’oligarques corrompus – prenaient la poudre d’escampette en laissant leur protégé livrer bataille en solo face à des « commandos bandidos ».

Sauf si de tels « esprits » ne possèdent la finesse d’analyser et réviser les discours de la présidence ; sinon, il faudrait s’interroger de l’implication de telles forces mystérieuse dans la diplomatie, la science et les stratégies mosaïques. Car pas possible d’ingurgiter les divagations et les combinaisons incohérentes de chiffres et de lettres portant en permanence sur de menaces d’accidents et de décapitation de la matière grise et de « l’élite économique » pour crasseuse qu’elle soit.

Depuis les 6-7 juillet 2018, monsieur Moïse présentait des indices d’une tourmente psychique extrême qui le poussait à transformer l’autorité des institutions régaliennes en un pouvoir de perturbation. On sentait chez le chef maniaque et paranoïaque vécu dans la névropathie et l’anorexie, les signes psychotiques d’un mélange d’insomnie et de schizophrénie.

Formule arithmétique magique 3 fois 7 = 27 et demi ; statistique de « 43 millions » d’Haïtiens dans la région ; accusation flagrante de son épouse sur le dossier du bâtonnier Dorval, cracha-t-il en pleine onde, assassiné à 10h13 et photo du crime à lui exposée par sa dulcinée à 10h15 ; Moïse nageait dans une confusion pathétique.

Sortie crabe à l’ONU où il a abusé avoir démantelé 64 gangs sur 102 que personne n’a rien « recomprend » ; approbation de fédération officielle des gangs ; déclaration de chiper les élections par « le ou la façon » ; traversée d’une rivière en crue à Jean Rabel où il a failli boire l’eau de sa bouche, le faux-dieu était tombé sur la tête. Un microcéphale qui faisait la grosse tête en ne faisant qu’à sa tête, ce Moïse obsolète qui prenait des décisions despotiques à l’emporte-pièce, telle à une église autocéphale, n’avait pas la tête sur ses épaules pour gérer le plus petit casse-tête de la société.

Dans un tête-à-queue catastrophique comme sur un Highway Moïse y avait opéré un U-Turn, trop tard dans un monde trop vieux. Les bandits ont caracolé en tête de peloton dans un ensemble de connivence officielle officieuse nous coûtant les yeux de la tête.

Une fédération de gangs pour rafaler les bidonvilles en semant du sang à Martisant, souffler du mauvais air au Bel-Air, ombrager Cité Soleil de ténèbres. N’était des « mercenaires Latins » en mission de stérilisation discriminatoire dans les hauteurs pour être accusés plus tard d’auteurs du scandale du 7 juillet, même Laboule allait être inondé de boue immonde.

La dialectique serait prête à donner sa tête à couper que la palanquée de dignitaires sans dignité qui se convertissent en des voraces pour morfaler les fonds du Trésor public, avaient des bougies maléfiques allumées à leur effigie. Incroyable !

La tricéphalie étatique souhaitable constituée de l’exécutif, du parlement et du judiciaire – devant assurer la gouvernance de la Cité en des ententes, mais aussi des contradictions constructives – était réduite dans la stupéfaction à une monocéphalie enflée d’orgueil. Pourtant, à l’instar de la luminosité assurée par les pôles opposés de l’électricité, l’existence et l’indépendance des trois pouvoirs, selon les vœux de Montesquieu, favorisent l’harmonie des projets publics.

Le consensus incontournable

Dix têtes sénatoriales qui ne valent politiquement une tête de hareng, mais moins irritantes que les têtes ministérielles de facto qui tirent sur les ficelles dans une bulle officielle en turbulence sous l’ingérence malveillante d’une communauté internationale intéressée. La recette magique pour qu’Haïti replace la tête sur les épaules réside dans un tête-à-tête consensuel pour déboucher sur une transition capable de nettoyer les écuries d’Augias de la tête aux pieds.

Absence de légitimité quantitative ; mais, de par leurs expériences dans les rouages de l’administration publique, quelques-uns des sénateurs restants, ceux révélés de bonnes vies et mœurs, peuvent certainement apporter une importante valeur ajoutée dans les discussions à engager pour que la paix et la sécurité règnent dans la Cité avant toute autre entreprise d’envergure.

Ce ne sont pas des « Foote » ou des merdes de l’ingérence internationale qui sauront restaurer le climat de paix indispensable à un suivi électoral loyal et impartial. La solution à la crise est haïtienne, évidemment les coopérations internationales peuvent jouer un rôle ; mais sous le leadership et la souveraineté des représentants nationaux qui sauront solliciter des consultations internationales en temps et lieu.

Ce ne sont pas des malices, des milices et des comiques qui doivent inviter le peuple en ses comices. Que le consensus ne se mésinterprète non plus en un brevet d’impunité accordé à des acteurs des crimes financiers, humains et du kidnapping. L’unité dans la diversité place à tous et à chacun ; par contre, que celui ou celle épinglé d’un dossier louche soit d’abord blanchi avant qu’il/elle ose déposer ses derrières sur la table pour réfléchir et décider au nom de la nation.

Le nouveau départ imminent requiert des signaux incitatifs à la quête de l’excellence de l’âme pour guérir les migraines, les hypertensions et les céphalées. Science, conscience et excellence doivent s’engager pour trôner aux fauteuils décisifs de belles têtes dotées de cœurs afin que la Cité puisse renaître de ses cendres dans la dignité et la probité.

Carly Dollin, carlydollin@gmail.com
Instructor-PhD Student in Economics
Master Student in Statistics
Washington State University (WSU)
wsu.edu

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