"Santorini ou une forme de désaxation sociale"

Dans la logique du marché,  ce qui intéresse le capitaliste est la marchandise, le pouvoir d'achat des agents économiques et les profits qu'il peut en tirer . Les réseaux sociaux ne sont pas seulement des espaces de distractions, de divertissements, où nous pouvons rencontrer des amis(es) ,des proches que nous avons perdus de vue depuis un certain nombre d'années. Ils sont surtout une nouvelle forme de rentabilité économique pour des entreprises, des artistes ,des footballeurs ,des célébrités mondiales, etc.

 

De nos jours, nous vivons dans un monde où tout est marchandisé : les sentiments, le sexe, l'amour et  à ce titre le corps de la femme ne sont pas épargnés.

Le capitalisme possède bien des moyens pour parvenir à ses fins ,en ce sens il met en place une mégamachine. C'est -à- dire ,des structures de domination qui le permettent de faire une séparation du monde entre riches et pauvres ,contrôler la pensée des Hommes à travers les spots et affiches publicitaires, les émissions de radios, de télévisions.

 

Par le passé, un peuple qui croyait que sa culture était supérieure à celle d'un autre se voyait obligé de faire la guerre pour imposer ses valeurs culturelles, religieuses, politiques, ses moeurs,sa mode de vie ,ce qui n'est plus le cas de nos jours par rapport aux médias sociaux et les nouvelles technologies de l'information (NTI)  qui modifient le comportement des êtres humains tout en jetant certaines barrières là où il n' y a pas l'élaboration d'une politique, des lois interdisant et châtient des utilisateurs au cas où ils  enfreignent les règles établies. Tout État qui se respecte avant de se voir à la porte de la globalisation doit se voir à la fenêtre de la glocalisation. 

L'Homme haïtien doit s'efforcer à comprendre qu'il n'est pas encore entré dans la modernité et tant qu'il n'accepte pas de faire ce saut, je vous assure qu' il s'enfoncera dans l'animalité.

 

Il est évident que la corruption et la crise morale qui rongent  toutes les sphères des institutions publiques du pays ont un lien étroit à la désaxation sociale des jeunes femmes et hommes qui se livrent à la dépravation. Peut-être en adoptant tel comportement, ils se croient à la mode, mais ne comprennent pas que la finalité de la mode est de démoder. 

 

Alors un bon matin , de jeunes femmes décident volontiers de vendre leurs corps comme marchandise sur les réseaux sociaux au travers d'un  challenge dénommé "Santorini,bikni, toutouni" une sorte d'atteinte à la pudeur qui s'inscrit dans une démarche visant à dénigrer et à dévaloriser le corps de la femme par des femmes elles-mêmes. Elles perdent le noumène et se livrent dans une indécence accrue. Éhontées, sans gêne, elles s'exposent pour se faire valoir, montrent ce qu'elles ont de plus précieux, de plus beau, de plus séduisant. D'ailleurs , il faut comprendre que l'on ne donne pas ce que l'on n'a pas.

 

"Qui veut le respect se le procure".

Peut-être, elles me diront que c'est de la futilité !

 

En tout cas, le constat est accablant, pas d'intimité, pas de moralité, pas de vie privée, pas de respect pour soi ni pour les autres, la dégringolade bat son plein et fait son petit bonhomme de chemin sans que l'État qui est le principal responsable de la transmission des valeurs fondamentales à  travers les institutions de socialisation ne s'inquiète presque pas .

 

En guise de conclusion, bien que la crise morale est partout, mais j'attends à ce carrefour la réaction des associations et / organisations de femmes qui ont souvent des points de vue critique  sur les affichages publicitaires où certaines entreprises postent des femmes nues.  Si j'ai une bonne mémoire , je me souviens avoir l'habitude d'entendre ces dernières qui prônent et défendent que : "Le corps de la femme est sien, elle peut faire avec ce que lui semble bon". Est -il  vraiment permis  de tout faire avec son corps ? Gagner de l'argent de manière honnête tout en conservant sa dignité de femme c'est gagner le respect . Le challenge "Santorini, bikini, toutouni est un aspect de la prostitution et une autre forme de l'immortalité. 

 

Seul celui qui connait sa propre histoire a le pouvoir de l'infléchir. 

         Willy Joseph certifié en anthropo-sociologie et en Linguistique. 

willyj.2082@gmail.com

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