Conseil national de la transition : trois éminentes personnalités pour représenter la diaspora

La sommité du secteur médical Roger Jean Charles, le planificateur et gestionnaire chevronné Samuel Colin et l’honorable administrateur Roger Petit-Frère sont les trois citoyens haïtiens - évoluant respectivement aux États-Unis, en France et au Canada - désignés par le FOHPDD pour dignement représenter la diaspora au sein du Conseil National de la Transition (CNT) enfanté par l’Accord Montana paraphé le 30 août dernier.

Sélectionnés d’un pool de personnalités remarquables qui présentaient leur candidature dans cette compétition loyale pour se mettre au service de la mère patrie, ces trois émérites représentants de la diaspora se démarqueraient par leurs expériences, leur sens d’ouverture, d’engagement communautaire, de communication et de leadership. Vu la diversité et la complexité de la constitution de la diaspora haïtienne, il n’a pas été évident pour le comité de sélection du FOHPDD de statuer sur les choix des personnalités d’autant que d’autres compatriotes répondaient de très près aux critères requis.

Cependant, dans la transparence et l’impartialité, les membres croient que leur choix a été guidé par le noble objectif de voir des citoyens haïtiens compétents et responsables - vivant en Haïti et à la diaspora - conjuguer leurs efforts pour assurer le bien-être des générations présentes et léguer un héritage décent aux générations futures.

Un bref coup d’œil sur le profil des représentants de la diaspora témoigne de la portée qualitative des interlocuteurs sur lesquels l’institution médiatrice a jeté son dévolu pour contribuer à la nouvelle orientation politique au pays.

 

Roger Jean Charles

Le parcours du docteur Roger Jean Charles est couronné de plus de 45 ans d’expérience à l’échelle nationale et internationale où il a déjà côtoyé les plus illustres institutions œuvrant dans la santé publique. Au sein de l’université, des organisations internationales, des fondations caritatives, des associations communautaires, le docteur Jean Charles contribue par sa science éprouvée et sa conscience aiguisée à un nombre pléthorique de projets porteurs. Fidèle adepte du serment d’Hippocrate, le docteur Jean Charles est parallèlement très engagé dans les actions humanitaires. Il s’évertue en permanence à partager son expertise à des conférences- débats, conseiller les jeunes et apporter du soutien psychologique et autre aux couches les plus vulnérables.

À titre de professeur-chercheur, le docteur Jean Charles a déjà publié dans la presse et à des journaux scientifiques des articles et des réflexions approfondies notamment sur l’hypertension artérielle. Après son parcours universitaire à l’UEH, l’ancien diplômé de la FMP a poursuivi sa résidence académique à Boston où il y a exercé la plus grande partie de sa vie professionnelle. Il est affilié à une panoplie d’organisations médicales, dont « American Society of Hypertension », « Boston University Medical Center », « World Hypertension League », « Canada International Medical Council of Lourdes », etc.

Sur le plan professionnel, il détient des habilités pour développer des propositions techniques répondant aux critères d’efficience requis par les principaux partenaires multilatéraux tels que : la Banque mondiale, le FMI, l’USAID, la BID, l’UE, le PNUD, l’UNESCO. Président et fondateur du centre de l’hypertension en Haïti, président de la société haïtienne de l’hypertension, la riche expérience et les nombreux réseaux auxquels appartient le docteur Jean Charles constitue un atout majeur pour Haïti.

 

 

Samuel Colin

Président du conseil d’administration du FOHPDD, initiateur du Dialogue Inter haïtien lancé depuis 2019 pour dégager une solution soutenable à la crise politique, Samuel Colin a été l’instigateur de la planification de plusieurs rencontres au niveau international. Par son sens diplomatique et de leadership très poussé, Samuel a su développer des relations cordiales avec beaucoup d'institutions internationales et des personnalités à travers le monde. Il les encourage à produire des réflexions pragmatiques pour mieux cerner les handicaps majeurs qui freinent le développement du pays.

Tantôt avec des cadres haïtiens en Haïti et à la diaspora, puis avec des figures politiques en Europe et en Amérique pour débattre et proposer des pistes de solution à la crise politique en Haïti, Samuel Colin porte un chapeau de rassembleur pour piloter des projets de discussions fructueuses en faveur du pays d’origine.

Fondateur de la Fédération de la Diaspora haïtienne en Europe (FEDHE), une structure qui cherche à apporter de la visibilité et des opportunités à la communauté haïtienne en Europe, Samuel a également présidé le Conseil d’administration de la FEDHE de 2010 à 2015. En juillet 2019, il a présidé l’association « Haïti Plus Juste », une organisation de la mouvance Petro challengers à Paris pour exiger la reddition de compte de manière à éviter l’impunité face aux crimes financiers.

Samuel est à l’initiative de plusieurs conférences et débats sur des sujets qui interpellent la diaspora. La situation des Haïtiens en République dominicaine, la commémoration de dates historiques, le transfert de savoirs en Haïti, l’authentification des actions des organisations de la diaspora, la capacité à transformer l’enveloppe de l’aide de la diaspora en une vraie source de richesses, la diaspora et le tourisme en Haïti, la question de la double nationalité et le vote de la diaspora. Ce sont entre autres des sujets sur lesquels Samuel avait incité des compatriotes à réfléchir et proposer des éléments de solution.

Même s’il est très attaché à sa terre natale, Samuel fait aussi la promotion de partenariats mutuellement avantageux entre Haïti et le reste du monde. Concepteur du projet « Une journée d’Haïti en France » Samuel Colin visait à promouvoir une nouvelle coopération France/Haïti. Plusieurs délégations de la communauté haïtienne en provenance du Parlement haïtien s’attelaient à travailler sur le projet avec le groupe d’amitié France/Haïti.

Cofondateur d’une entreprise en services d’hôtellerie en France, Samuel Colin est aussi formateur de cadres techniques du groupe AFPEC mobilisé dans l’hôtellerie de luxe. C’est toujours dans une ambiance conviviale que Samuel accueille et glorifie les artistes et étudiants haïtiens pour les stimuler à tenir le flambeau de l’excellence. Haïti a tellement à bénéficier d’une telle preuve de leadership et d’engagement social.

 

 

Roger Petit-Frère

Président du comité d’admission de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec, Roger Petit-Frère est directeur du Centre de formation Jean-Paul-Lemay depuis 2006. Il est cofondateur du Regroupement des intervenants et intervenantes d’origine haïtienne (RIIOH). Très impliqué dans diverses organisations au Canada et en Haïti, Roger Petit-Frère s’implique afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes partout sur la planète.

Depuis 2020, Roger Petit-Frère officie à titre de président fondateur du Service AdmA RPF Inc., une firme de pratique privée d’administrateur agréé qui offre des services de direction générale par intérim, de gouvernance des organisations et de comptabilité interne de manière collaborative.

 

Un trio complémentaire de professionnels émérites dotés d’une masse d’expériences pertinentes à des systèmes hautement compétitifs, cet échantillon représentatif de la diaspora qualitative promet des lauriers à Haïti. De leur esprit d’engagement, sens de leadership, capacité de communication, liens de réseautage international, ces professionnels haïtiens au succès incontestable à l’étranger peuvent énormément aider les compatriotes à adopter des attitudes proactives tout au long de la dynamique politique sur la scène nationale. D’autre part, le CNT bénéficiera de leurs connaissances et perspicacité dans les projets publics à implémenter au profit de la collectivité. 

Évidemment, quand on sait que les compatriotes haïtiens sont éparpillés partout sur le globe, il n’existerait aucun moyen plausible de monter un comité qui saurait représenter la diaspora haïtienne intégralement. Toutefois, à travers des échanges avec des leaders dans les principaux pays ayant un grand bastion d’Haïtiens tels que la République dominicaine, le Chili, le Brésil, et bien d’autres de la Caraïbe, il revient au comité du CNT de la diaspora de penser à en identifier des points focaux capables de charrier les doléances de nos frères et sœurs au sein de ces pays.

 

L’Accord Montana, une panacée au vide politique actuel

Tant du point de vue qualitatif que quantitatif,  l’Accord Montana est une ingénieuse alternative susceptible de sortir Haïti de l’horrible bourbier politique légué par cette dernière décennie d’une médiocratie terrifiante. Selon les vœux de l’Accord Montana, le Conseil National de la Transition (CNT) doit être empreint des attributs objectifs, participatifs et inclusifs. Tous les fils et toutes les filles d’Haïti - tous les âges, toutes les couleurs, toutes les religions, dans les zones rurales et urbaines, au bercail et à la diaspora - sont conviés à apporter leurs petits grains de sel dans la construction de l’édifice national.

Le cachet particulier de la primauté de l’intérêt collectif sur les ambitions politiques égocentriques dont fait montre l’Accord Montana l’a facilité à recevoir l’adhésion de plus de 700 associations locales et à la diaspora. Graduellement, le nouveau champ lexical issu dudit Accord se fraye un chemin et s’installe dans le vécu des Haïtiens conséquents impatients de savourer une nouvelle Haïti hospitalière, accueillante, vivable et clémente pour ses progénitures.

D’une part, les deux autres accords dont le PEN et celui du PM somnolent Ariel Henry pris entre l’enclume de St Michel et le marteau de St-André souffrent de la volonté de maintenir le statuquo dans les mêmes hostilités, les mêmes vices et les mêmes affairismes de séparation du maigre gâteau national. Par contre, l’Accord Montana se dresse et se digère aisément dans toutes les artères de la société comme une promesse de transition de rupture pour couper court au business politique « As Usual ».

Haïti doit renaître de ses cendres. Pour que ce vœu se concrétise, les cerveaux internes et externes de la nation doivent s’unir, créer la symbiose et se consolider pour réfléchir aux « Best practice » dans l’intérêt supérieur de la nation. Alors que le capital humain est décisif au développement, la Banque mondiale estime que plus de 85% des cerveaux haïtiens les mieux formés résident à l’étranger.

En accordant une place princière à l’intégration de la diaspora dans la vie politique active du pays, les architectes de l’Accord Montana ont prouvé leur sens de perspicacité et d’une vision inclusive. Nos révérences à ces dignes compatriotes qui ont fait œuvre qui vaille et nos vœux de succès au Conseil National de la Transition.

 

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES