La politique migratoire du président Donald Trump ne s'oppose pas uniquement aux principes des chartes et des accords internationaux sur les droits de migrants. Mais, cette politique collisionne contre l'histoire des principes de la grandeur des États-Unis qui ont toujours été des terres d'accueil et de liberté pour les migrants du monde. Pendant le 19ème siècle la réception de la statue Miss Liberty symbolisait le sens de cette philosophie sociale et politique d'une nation qui avait précédé la France de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Une déclaration réactualisée à New York en 1948 sur la base de l'universalisme des droits de l'homme. Malgré les faits contrastants de l'esclavage dans les états du sud qui justifiaient toute objection légitime à l'éloge rendu par Alexis de Tocqueville aux américains dans 'De la démocratie en Amérique. Donc, la définition du sigle MAGA devrait renvoyer à cette terre au drapeau étoilée qui fut irriguée par la sueur, dans le contexte de la guerre de sécession, le sang des migrants d'Europe et d'Afrique. Et non à la suprématie d'une catégorie blanche qui défendrait consciemment ou inconsciemment un purisme racial contre la bâtardise que serait d'autres peuples formant un sous monde de non civilisés, et donc sujets aux rejets politiques, diplomatiques sur la scène d'un monde moderne. Aussi, les décisions du président Donald Trump ne menacent pas asymétriquement les migrants du Tiers monde, du quart monde, et de tous ces mondes qui font partie d'un seul et unique monde de relations humaines, mais le peuple des États-Unis qui ne s'affirment jamais sans assumer son histoire complète.
Les haïtiens ne doivent pas s'entêter pour rappeler au président Donald Trump que Haïti avait accueilli ses ancêtres migrants européens qui sont venu chercher liberté et bien-être dans cette Amérique étonnante dans sa marche vers le progrès pendant le 18ème et le début du 20ème siècle. Car, un peuple hospitalier ne doit pas se venter d'accueillir les étrangers. Mais, ils peuvent rappeler au président Trump que seuls les autochtones qui constituaient les peuples de bisons, des canyons, des grands lacs, du maïs, des vallées n'ont pas été des immigrants de l'Amérique d'Abraham Lincoln.
Les immigrants de l'Europe scandinave sont les premiers, après les anglo-saxons, se sont approprié d'une terre qui est devenue leur patrie, en discriminant et en parquant les autochtones dans des lieux du territoire national des États-Unis que la lois et l'anthologie américaines appelaient les réserves "humaines", et qui ne s'intégraient point à une citoyenneté qui se caractérisait pas des restrictions faites aux noirs jusques dans les années de la présidence de Kennedy. Puis, ce fut au tour des juifs en fuite de l'Europe en guerre, des italiens, des français et des asiatiques de venir grossir les rangs de ceux et de celles qui se sont incorporé à une âme nationale américaine que les traditions politiques appellent l'âme des États-Unis d'Amérique. L'arrivée des latinos et des caribéens plus tardive n'a pas été moins utile pour la rentabilité des industries compétitives américaines sur un marché mondial que l'économie et le dollar des États-Unis a dominé, avant la menace chinoise d'aujourd'hui qui crée une phobie du déclin de la puissance américaine et de l'imminence d'une multipolarité du monde avec le BRICS et les avancées d'une Afrique qui se réveille comme l'ancienne Chine.
L'armée et la science américaine doit beaucoup à la migration des peuples qui ont apporté leurs intelligence et leur courage pour construire la grandeur et le prestige des États-Unis à la face d'un monde qu'ils dominent et à la face des autres mondes inventés par l'idéologie néocoloniale qu'ils méprisent, a l'instar du maître blanc qui méprisait l'esclave qui lui avait construit faste et puissance pour régner à l'ère de la colonisation esclavagiste. On comprendrait aussi pourquoi le président Donald Trump veut mépriser les autres à l'ère d'une mondialisation a laquelle la migration des êtres humains, peu importe leur origine, est consubstantielle.
Ce n'est pas une amnésie, encore moins une inculture du président américain de prendre des décisions de politique extérieure qui ne sont pas fondées sur l'histoire des peuples. Non. Ce serait insulter l'intelligence d'un homme qui comprend le rêve américain dans les lignes relatives à la réussite individuelle, et non collective. Car les Trump Tour sont des symboles de ce rêve à l'intérieur et à l'extérieur des Etats-Unis. Mais, il s'agit plutôt d'une trahison de l'histoire des principes qui ont fondé la grandeur des États-Unis. Une trahison qui trouve des explications dans la volonté de prioriser l'accumulation de richesses économiques des élites américaines qui se sont donné les moyens technologiques qui rendent moins nécessaires la force des travailleurs et les politiques sociales qui ont aidé les démocrates et les républicains dans leur souci de bâtir l'empire économique et militaire des États-Unis. Et malheureusement ce sont des décisions d'un unique président portant le projet d'une minorité suprématiste des États-Unis qui donnent l'impression au monde non amnésique que l'Amérique se trahit elle-même.
Cheriscler Evens
Professeur et journaliste
Pour une Amérique des nations hospitalière au monde!
