La politique devrait suivre l'exemple du fair-play du football qui montre les scènes d'abnégation et de tempérance, et sur la sagesse dans les décisions. Mais, la restriction de visa américain pour les supporteurs de nombreux qui ne pourront pas assister à la performance de leur équipe est un scandale pour la diplomatie sportive, et vient mettre à la sellette l'esprit de coopération internationale que représente le sport, et que doivent défendre les institutions organisatrices des événements de compétition mondiale. Malheureusement, après 52 années d'attente et d'espoir pour revivre la joie d'une qualification méritée pour la coupe du monde de 2026, les joueurs de la sélection nationale haïtienne de football ne pourront pas être acclamés par des milliers de supporteurs haïtiens qui n'obtiendront pas de visa américain. Et cela s'explique par les nouvelles décisions de l'administration politique du président Donald Trump qui semble mener une guerre migratoire sans trêve contre les peuples du Tiers-monde. Alors que pour garantir la sécurité nationale des États-Unis, des mesures stratégiques de surveillance pourraient être envisagées pour favoriser le tourisme sportif que crée l'événement de la coupe du monde.
En effet, dans un contexte où se dessinent des guerres susceptibles de plonger l'humanité dans une catastrophe nucléaire, il est légitime que les États-Unis ou n'importe quel autre pays prennent des mesures pour protéger leur territoire. Et sans contrevenir aux idées humanitaires et aux principes juridiques qui fondent la légitimité des droits des migrants, la raison politique et historique doit reconnaitre et accepter l'idée que la migration puisse jouer un rôle de facteur favorable à l'exportation de certaines cultures pouvant générer des revendications et des lieux d'incertitude de protestation qui ne garantissent pas la permanence de la sécurité nationale pour un pays. L'organisation des événements sportifs avec les valeurs d'amitié et de solidarité internationales pour protéger la paix entre les peuples n'a jamais été possible sans le risque des manifestations et des expressions de certaines formes de fanatisme idéologique et politique. C'est pourquoi, au cours du déroulement des spectacles de football, la FIFA met en œuvre de manière permanente des stratégies de communication signalétique dans les stades et la promotion de thèmes traduisant des positionnement politique et idéologique contre le racisme, la discrimination, et la guerre.
La restriction des visas américains à certains supporteurs de la coupe du monde rentre dans le cadre d'une décision de sécurité nationale qui exclut d'autres mesures administratives qui pourraient aider les services de la migration américaine à contrôler la présence et la circulation des touristes sportifs sur le sol des États-Unis. La livraison des bracelets électroniques avec des puces de traçabilité pour localiser les voyageurs qui iront assister aux matchs de la coupe du monde dans les stades des États-Unis serait un aspect que les services de sécurité et de la migration américaine pourront intégrer dans la planification d'une nouvelle politique de sécurité nationale et de politique migratoire relative à la durée des événements sportifs du mondial 2026. L'injonction sera faite à tous les bénéficiaires d'un visa conditionné pour la participation aux événements de porter leur bracelet électronique hors des maisons familiales et des hôtels qui les accueillent pendant la durée du séjour limité à la date butoir de la fin de la coupe du monde. Ainsi, les services de la migration américaine pourront contrôler et accompagner tous les supporteurs qui devront retourner dans leur pays de provenance, dans un délai proportionné à la durée du déroulement de la coupe du monde.
Nonobstant les interprétations politiques et orientées sur le rôle du président Donald Trump dans les conflits en Ukraine, au moyen orient, et en Amérique latine, la réalisation conjointe de la coupe du monde par le Mexique ciblé par les décisions migratoires excessives de l'administration trumpiste et les États-Unis, l'événement ne devrait pas être l'occasion pour rendre visible le visage d'un impérialisme américain qui n' a jamais porté de masque. C'est-à-dire cet impérialisme qui maintient les pays du sud dans les zones périphériques d'exclusion d'une mondialisation qui ne permet pas la réduction des inégalités culturelles, économiques, politiques, et militaires. C'est pourquoi surseoir sur la décision de restreindre le visa américain à certains supporteurs de la coupe du monde, c'est un visage humain à une diplomatie américaine qui n'est pas l'objet de la sympathie des nations du Tiers-monde. Un Tiers-monde qui ne sera jamais amnésique pour oublier les faits de l'impérialisme militaire et économique des États-Unis pendant la fin du 19ème et tout le 20ème siècle. Ce faisant, le football continuera de rassembler les peuples dans les mêmes où les émotions n'ont pas et n'auront ni de patrie, ni de races.
Cheriscler Evens
Professeur et journaliste
Pour un football mondial qui réduit les frontières des nations!
