En Haïti, plus rien ne nous indigne. Même pas le meurtre ignominieux d’un Président de la République par des mercenaires étrangers. Un sacrilège pourtant.
Nous avalons tout, comme si tout était normal. Et nous ne réagissons plus sur rien du tout qui n’a à voir avec nos intérêts immédiats. Et même pour nos intérêts immédiats de sécurité, de loisirs et de bien-être, nous refusons de nous révolter.
Hormis les controverses autour de Moïse Jean Charles, et que tu l’admettes ou non, il est l’un des politiciens haïtiens les plus suivis ici ou ailleurs.
Il importe peu que tu l’aimes ou que tu le détestes pour ses idées, ses prises de position, son style. Il est sans conteste, un élément majeur, indiscutable sur l’échiquier politique haïtien. Et cela fait de lui une personnalité de haut rang.
Moïse Jean Charles rapporte, comme certains médias, qu’il a été humilié par des agents de l’immigration américaine qui ont annulé son visa sans justification officielle alors qu’il transitait chez l’Oncle Sam vers Haïti.
Une indignité nationale, si les faits s’avèrent exacts. Parce qu’il s’agit d’un citoyen haïtien, mais bien plus, d’une personnalité célèbre et présidentiable haïtienne.
Cependant, aucune réaction du Gouvernement haïtien ou des politiques en général.
Moïse Jean Charles a toujours des discours contre l’Occident, contre la politique américaine. Cela devrait-il suffire pour l’humilier et violer ses droits si les faits sont tels qu’il les rapporte?
Les États-Unis se présentent comme la plus grande démocratie du monde. Mais il ne faut pas remettre en question leur politique internationale si l’on veut bénéficier de leur faveur. Leurs visas et autres sanctions économiques sont leurs atouts pour brimer et brider les idées contraires des leurs.
Ils assujettissent les nations indignes et les soumettent à leurs caprices par l’intimidation et la peur.
Nous avons, par le passé et dans notre histoire héroïque, bravé la peur et l’intimidation. Mais on dirait que depuis quelque temps, nous avons perdu notre bravoure et notre fierté de peuple puissant et indépendant.
Nos politiciens, de part et d’autre, sont assujettis par l’Américain.
Impuissants et incapables de tracer leur voie et celle de leur patrie, ils sont devenus des vendus, des esclaves modernes qui s’ignorent et qui s’ingèrent la merde du blanc féroce comme médicament.
Il faut lire dans leurs regards d’esclaves qu’ils ne représentent rien des valeureux ancêtres qui ont bâti cette Nation qui n’en est plus une désormais, mais qu’il faut reconstruire.
Je prône une nouvelle Haïti effectivement indépendante qui sache dessiner son propre avenir avec la solidarité des peuples qu’elle aura choisis sans contrainte ni discrimination.
Je suis Moïse Jean Charles s’il est vrai qu’il a été humilié et dépossédé de ses droits fondamentaux par les bourreaux américains.
Jackson Joseph
