HONTE À VOUS CONCACAF ! Cavaly vivra

Adolf Hitler en 1936 a été obligé de laisser rentrer l’athlète noir James Cleveland Jesse Owens en Allemagne .Ceci lui a permis de remporter 4 médailles d’or pour les États -Unis .Cela démontre la notion de libre circulation des athlètes comme ambassadeur de leurs pays et de leur région à travers le monde nonobstant le racisme, l’ostracisme ayant sévi dans le monde .Les hommes au timon des affaires doivent , sinon l’accepter, mais respecter les principes institutionnels régissant la matière .Le CAVALY de Léogane, une équipe haïtienne est actuellement clouée au sol, pour ne pas dire au pilori, dans l’impossibilité de jouer deux matchs internationaux officiellement homologués par la CONCACAF donc la FIFA. Dans les sphères sportives du monde entier, on cherche à fixer les responsabilités de cet impair frisant l’incident diplomatique. La faute serait-elle locale, régionale ou mondiale ?
Du point de vue local ,les dirigeants du CAVALY ont correctement préparé les documents administratifs exigés par les normes haïtiennes et internationales sans aucune omission (passeport à jour ,exigence sanitaire bien remplie ,éligibilité de joueurs et dirigeants vérifiée, etc.),rien ne manquait aux dossiers .C’était l’apanage des dirigeants de l’équipe et ils s’y sont pliés sans rechigner .La CONCACAF ,l’entité régionale ayant validé les dossiers est responsable de l’accueil et du confort des ambassadeurs sportifs (sécurité ,santé, bac de journalistes, etc.).Une correspondance permanente avec les pays impliqués devait être maintenue, soit un rôle de facilitateur sans corruption, pots de vin et autres avantages .On n’oubliera pas de si tôt le scandale du Qatar sous les accusations de l’ex-président Bill Clinton pour la coupe du monde 2022 où la FIFA a dû faire des acrobaties pour calmer les antagonistes.

Qu’est-il arrivé au Cavaly ?
Club qualifié pour la CONCACAF Champion league, le Cavaly en est sorti champion. Fort de ce premier titre régional, il est naturellement qualifié pour jouer les huitièmes de finale contre le New England (USA), son égal de la région qui doit le recevoir pour le match retour. En concertation, sous l’égide de la CONCACAF, vu les turbulences politiques en Haïti, il a été convenu que le match-aller se jouera aussi chez New -England à Boston Massachusetts.
Ce qui devrait être une simple formalité pour l’obtention des visas de la délégation sur une simple lettre de la CONCACAF virée en une fin de non-recevoir pour l’équipe comme si la CONCACAF ne valait rien. Imaginez l’ambassade d’Haïti à Washington refusant le visa à la délégation de New England (si les traités signés entre les deux pays n’étaient pas à géométrie variable). La CONCACAF, la FIFA et tous les dieux nous seraient tombés sur la tête .Et pourtant la réciproque a laissé la CONCACAF indifférente. Au contraire, les sanctions contre le Cavaly sont sûrement déjà en gestation.
Où est la lettre de protestation de la CONCACAF et ses propositions à l’ambassade des États-Unis pour l’étude des dossiers des joueurs ? Où est la lettre de rapport de la CONCACAF à la FIFA pour solliciter son aide à un niveau supérieur comme s’il s’agissait de Ronaldo ou Messi en difficulté ? Où est la lettre soumise à la CARICOM pour leur demander de traiter cette gifle administrée à ces petits frères de Colin Granderson ? Faites-moi voir la missive de la CONCACAF demandant au président Joe Biden qui s’était agenouillé devant les Haïtiens à Miami lors de sa campagne présidentielle d’intervenir pour dégeler la situation.
CONCACAF, avez-vous demandé l’aide de tous les membres du Congrès américain actuellement en pleine sollicitation des Américano - Caribéens pour l’obtention d’un nouveau mandat électoral ? Pourquoi aucun contact n’a été établi par la CONCACAF avec le Gouverneur de Massachusetts, le fief de New -England pour que les matchs qui se jouent chez eux soient possibles ? Nous n’avons décelé aucune pression exercée sur l’équipe receveuse. Celle-ci bénéficiera de la débâcle et de l’incapacité de la CONCACAF à diriger la circulation de joueurs sains, négatifs au COVID 19 et non impliqués dans des actions terroristes ou de mauvaise vie et mœurs. 

Qui doit payer ?
Sûrement pas les dirigeants du Cavaly qui ont suivi les étapes sans fautes administratives malgré toutes les difficultés. Encore moins les joueurs qui ont consenti tous les sacrifices (victoires en vue de la qualification à chaque étape, vaccin COVID (2 doses de MODERNA, tests à répétition sur demande de CONCACAF), entrainements intempestifs et même des techniques d’adaptation au froid étaient prévues en vue d’affronter et de battre New England.
Même les officiels Haïtiens d’habitude si lents et inefficaces dans ce genre de dossiers ont apporté leurs généreuses contributions à travers le Ministère des Affaires étrangères et le Ministère des Sports.  La Fédération haïtienne de Football n’a pas effectué de blocage et était naturellement supplantée par la CONCACAF.

Honte à vous CONCACAF
Toute la faute vous revient, dirigeants de la CONCACAF si vous n’avez pas aidé ces footballeurs caribéens, ambassadeurs de haut rang à l’instar de Michael Jordan, Naomi Osaka et tout athlète en voyage officiel homologué par leur pays. Même pendant les heures les plus noires de la guerre froide, les athlètes russes voyageaient à travers le monde. Si les officiels de la CONCACAF ne sont pas foutus d’écrire à nos frères américains que même pendant les barricades érigées au communisme, KGB et autres infiltrations les athlètes cubains étaient respectés, la CONCACAF n’a pas sa raison d’être. Elle perd ses droits en tant qu’organe régional responsable de la défense des intérêts et interactions des équipes au niveau de la région. Les responsables actuels de la CONCACAF doivent démissionner ipso facto avant que les mauvaises langues ne clament que Romain Molina est plus enclin à mieux protéger le jeu et les athlètes qu’eux. En jouissant des avantages et revenus de la FIFA versés à la caisse du football par les athlètes grands et petits, un minimum de résultat doit être au rendez-vous. Démissionnez et ne versez surtout pas la foudre sur un club qui s’est surpassé pour mériter d’avancer à l’échelle mondiale.

Haïti a changé la face du monde, bouleversé le statuquo. Il ne le fera peut-être pas pour le football, car nous sommes occupés dans d’autres domaines à montrer le chemin à l’humanité. Mais ce club, Cavaly, vient d’une ville qui a cousu l’histoire mondiale par la force des bras d’hommes et de femmes forts, vaillants et déterminés. Nous continuerons d’exister et un jour comme les joueurs du Real, Santos, Barcelone, New England, nous serons libres de nos mouvements sur le globe. Mais sachez qu’au-delà de votre organisation devenue fantoche, les clubs haïtiens continueront à marcher la tête haute et altière sur les terres qui nous comprennent et qui nous inviteront avec honneur. Honte à vous, dirigeants de la CONCACAF de pacotille. Léogane vivra.

Dr Yves Boissonnière
Cinéaste – Écrivain
Prosch_b@yahoo.fr

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