2004 : Un mouvement nécessaire et légitime

Dans l’histoire de tout peuple, quand sonne l’heure des malheurs, il faut parfois que surgissent certains hommes qui, par quelques forces supérieures qui les dépassent, prennent en main la fabrique de l’Histoire. L’énergie qui les pousse à se lever puise souvent sa source dans les passions les plus heureuses qu’impulsent le patriotisme et la foi dans les idéaux les plus nobles. Hegel disait dans son Introduction à la philosophie de l’histoire : « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion ».

En ce qui concerne les faits historiques qui ont jalonné le destin de la première République noire, Haïti, l’amour de la patrie a souvent fait émerger des figures de la lutte armée contre la résistance à l’oppression. Ils ont souvent payé au prix fort leur audace, mais la postérité leur donne toujours raison.

Guy PHILIPPE est de la trempe de ces hommes-là.

À l’issue de trois années de brillantes études à la prestigieuse Académie de Police en Équateur, il sort parmi les trois lauréats de sa promotion composée de 82 diplômés officiers sur 300 élèves à la rentrée, de différentes nationalités, avec les félicitations de l’Équateur, d’Haïti, mais aussi d’autres pays alliés, notamment les États-Unis. L’armée haïtienne ayant été démobilisée en 1994, il rejoint les rangs de la police nationale haïtienne (PNH) avec le grade de commissaire en 1995. Mais très rapidement, le divorce est consommé entre une classe politique cynique et corrompue et le commandant Guy PHILIPPE, en raison du charisme de ce dernier, de sa verticalité et de son refus de l’instrumentalisation des forces de l’ordre à des fins politiciennes.

Face à la brutalité du régime Lavalas dans la seconde moitié des années 90, Guy Phillipe opposa un refus systématique d’exécuter des ordres manifestement illégaux, et ce au péril de sa vie. C’est alors qu’il dût prendre l’exil en 2000, suivi dans cette voie par sept autres commissaires de la PNH. Ces derniers voyaient dans ses prises de position une lueur d’espérance pour Haïti. Par la suite, c’est depuis la république voisine que va s’organiser alors un mouvement citoyen, initié et porté par Guy PHILIPPE de 2000 à 2004, rejoint dans sa démarche par les forces vives de la nation (militaires, policiers, politiques, le secteur privé des affaires et autres membres de la société civile).

Comment expliquer alors aujourd’hui l’attitude de ceux qui ont bénéficié au premier chef du mouvement de 2004, qui s’en réclament avec fierté, mais qui par la même occasion jettent l’opprobre sur leur héros d’alors, initiateur, porteur de ce mouvement ?

Encore plus incompréhensible, est le comportement de ceux qui ont pleinement participé à ce mouvement, mais qui aujourd’hui le rende responsable de tous les maux qui ont frappé Haïti au cours de ces dernières années.

La clef de lecture est peut-être à trouver dans la prise de conscience que se poursuit une vaste opération de manipulation des faits qui vise à masquer la trahison de certains acteurs opportunistes (III). Ces acteurs ont, dès 2004, sapé les bases même d’un mouvement citoyen et populaire (II), nécessaire et légitime (I).

 

I - Un mouvement nécessaire et légitime

Tout porte à croire que le mouvement de 2004 était à la fois nécessaire et légitime. Nécessaire, parce qu’il a permis d’arrêter la marche d’une entreprise de déconfiture institutionnelle.  Légitime parce qu’il a permis de rompre avec un État totalitaire naissant, attentatoire aux libertés les plus élémentaires.

Dès 1994, avec le retour de l’exil de Jean-Bertrand ARISTIDE, accompagné de 23 000 soldats étrangers, la souveraineté nationale haïtienne reçut l’une des gifles les plus assourdissantes de son histoire. Celle-ci a été le prélude du basculement d’Haïti vers une crise institutionnelle qui n’a fait que s’aggraver avec le temps. Sa première victime a été, bien entendu, les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) critiquées d’avoir orchestré plusieurs coups d’état. En guise de solution à ce problème, une profonde réflexion aurait pu être menée autour des réformes structurelles à opérer au sein de l’institution militaire. Une telle initiative exigeait rigueur, patience et courage politique de la part de celui qui a été lui-même renversé par le Général Raoul CÉDRAS en 1991. Au lieu de faire ce choix, qui aurait été à la fois patriotique et pragmatique, et l’aurait élevé à la dimension d’un véritable Homme d’État, il a opté d’une part, (i) pour la facilité en démobilisant purement et simplement l’armée nationale et d’autre part, (ii) pour la haute trahison en autorisant qu’un contingent d’étrangers lourdement armé foule la terre de Dessalines. Du sol, les Haïtiens n’étaient plus maîtres. Les principes fondateurs même de la nation se trouvaient profondément ébranlés par l’un de ses propres fils, qui a pourtant été élevé à la magistrature suprême.

Par ailleurs, il est utile de rappeler que le Président de la République, chef de l’État, est considéré par la constitution haïtienne de 1987 comme le garant des institutions. Parmi ces institutions, figure indéniablement l’armée d’Haïti, dans les termes suivants :

 « La Force Publique se compose de deux (2) Corps distincts :

a) les Forces Armées d'Haïti ;

b) les Forces de Police. »

(article 263 de la constitution haïtienne du 29 mars 1987)

« La Force Publique se compose de deux (2) Corps distincts :

a) les Forces Armées d'Haïti ;

b) la Police nationale d'Haïti. »

(article 263 de la constitution haïtienne du 29 mars 1987, version amendée le 9 mai 2011)

En outre, la Constitution haïtienne dispose en son article 21 :

« Le crime de haute trahison consiste à porter les armes dans une armée étrangère contre la République, à servir une nation étrangère contre la République, dans le fait par tout fonctionnaire de voler les biens de l'État confiés à sa gestion ou toute violation de la Constitution par ceux chargés de la faire respecter. »

Par conséquent, la démobilisation de la FAD’H était à la fois un acte inconstitutionnel, de haute trahison, une erreur et une faute politique grave, servant les seuls intérêts d’un individu voulant par tous les moyens regagner le pouvoir. Sans compter les vies brisées par cette décision arbitraire et antipatriotique, des milliers de fonctionnaires se trouvant du jour au lendemain dans un état d’inactivité et de précarité économique, sans aucune forme de compensation de la part de l’État. Certains furent même assassinés, d’autres dûrent fuir. Pourtant, avec le recul, il est utile de constater que le règne actuel de l’insécurité généralisée est l’une des conséquences directes de l’inexistence d’une force armée nationale. Elle seule serait, en effet, capable de venir en appui à la police nationale confrontée aujourd’hui à des groupuscules, munis d’armes de guerre, qui ne se contentent plus d’attenter aux vies et aux biens des citoyens. En effet, ces gangs notoires menacent jusqu’à la sûreté de l’État voire neutralisent celui-ci dans l’exercice du monopole de la violence légitime, remettant ainsi en cause son intégrité même.

Il faudrait, par ailleurs, rappeler que la faiblesse de l’institution policière ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte au milieu des années 90 au cours desquelles la police a été instrumentalisée à des fins de répression politique, de contrôle de l’appareil électoral et de satisfaction d’intérêts privés. À cet égard, l’on se souviendra de l’agent de police Christine JEUNE, violée puis assassinée quelques jours seulement après avoir refusé, malgré les ordres du Président de la République, de serrer la main d’un chef de gang proche du pouvoir.

Que dire encore de cet autre chef de gang qui infligea le supplice du pneu enflammé, connu sous le nom de « Pè Lebrun », à deux fonctionnaires policiers en service ! Et fut-il inquiété ? Guy PHILIPPE et d’autres commissaires avaient souhaité l’arrêter et avaient résolument pris toutes les dispositions pour y parvenir. Mais à leur grande déception, les forces politiques au plus haut niveau de l’État s’y opposèrent.

Par ailleurs, en mars 2000, Ralph FÉTHIÈRE, commissaire du Cap-Haïtien, reçut l’ordre du plus haut sommet de l’État de faire exploser le bureau électoral départemental (BED), au mépris de la vie de deux policiers qui y officiaient. Cet ordre, manifestement illégal, n’a pas été exécuté et par la suite, plusieurs commissaires, sous le leadership de Guy PHILIPPE, décidèrent de démissionner et de prendre l’exil.

Il faut noter la gabegie financière qui prévalait sous ce régime ainsi que les autres crimes financiers dont le plus connu demeure la fameuse Affaire des coopératives. Dans cette affaire, le pouvoir a carrément fait main basse sur les deniers du petit peuple.

La population dépouillée de ses biens l’a été aussi de son service public. En effet, se faisant les complices des plans d’ajustements structurels prônés par les institutions financières internationales, à la faveur des thèses économiques inspirées de l’École de Chicago, ceux-là même qui se définissaient comme les porteurs de l’avalanche de la revanche du bas peuple (Lavalas en créole) ont privatisé à outrance, donnant le plein accès à un groupuscule de s’enrichir davantage et qui par la suite, devenu tellement puissant contrôle, manipule un pan entier de l’économie nationale et se constitue un État dans l’État.

En 2001, c’est donc dans un pays exsangue, en proie à la domination de la population par des gangs connus sous le fameux nom de « chimères », dans une société inquiète et avec une classe politique persécutée, que le pouvoir organise les élections générales, remporte les élections présidentielles et quasiment tous les sièges au Parlement. Dans ce contexte, où l’injustice était devenue la norme dans tous les domaines, il était vital pour la nation que certains hommes se rappellent que l’injustice est le plus grand de tous les désordres. Conscients de la volonté du gouvernement d’imposer à la fois désordre et injustice, les commissaires en exil n’ont pas tardé à épouser leur devoir de rétablir l’État de droit en Haïti. 

 

II- Une prise en main de l’Histoire (citoyenne et populaire)

Alors que le peuple haïtien traversait l’une des périodes les plus difficiles de son histoire, les commissaires en exil, sous le leadership de Guy PHILIPPE, commencèrent à s’organiser, à définir les paramètres stratégiques et logistiques d’une éventuelle opération armée de résistance à l’oppression. Ils ne tardèrent pas non plus à lancer les activités d’entrainement des patriotes qui avaient bien voulu les rejoindre.

Pendant ce temps, en Haïti, devenus le bras armé de l’exécutif, les « chimères » d’Aristide régnaient en maîtres et seigneurs dans le pays. Ils tuaient, violaient et pillaient les citoyens ; tant et si bien que des personnalités de tous bords de la société civile, en vinrent à craindre que les dérives autoritaires ne fussent portées à leur apogée. Ils se rendirent alors en République dominicaine pour non seulement appuyer Guy PHILIPPE, mais également insister pour qu’il leur accorde son soutien et passe rapidement à l’action.  Guy PHILIPPE et ses hommes décidèrent alors, au prix de leurs vies, de rentrer en Haïti pour renverser le régime d’ARISTIDE, rétablir l’État de droit, mais aussi instaurer un nouveau projet de société mûrement pensé et négocié avec les différents acteurs de la société civile dont ils avaient reçu le soutien.

 

III – La manœuvre opportuniste

Mais si Guy PHILIPPE voyait loin, au sens où le plan global était de renverser ARISTIDE puis d’instaurer en Haïti un État démocratique, respectueux des libertés fondamentales et priorisant sur le terrain économique une politique de développement endogène ; la classe politique traditionnelle et le secteur privé des affaires voyaient également loin ; ce qui leur a permis d’échafauder une manœuvre politique de manipulation qui s’est déployée en quatre temps : (i) inspirer la confiance à Guy PHILIPPE en adhérant lors des négociations à son projet de société et en lui arrachant la promesse de ne pas prendre le pouvoir à la faveur d’un coup d’état militaire (promesse qu’il a tenue), (ii) semer les graines de la division jusqu’au sein même des troupes de l’armée révolutionnaire et ce, pour mieux préparer leur récupération de l’opération de renversement ; (iii) recourir à la trahison avec une telle vitesse si bien que la surprise a été de leur camp et leur a assuré succès et réussite. (iv) Enfin, dès la fin du mouvement et sur plusieurs années, une entreprise de diabolisation médiatique du héros de 2004 a été initiée tant de l’intérieur comme de l’extérieur jusqu’à en faire un hors-la-loi.

En effet, les premiers à rejoindre Guy PHILIPPE sont ceux qui lui sont restés fidèles jusqu’au bout. Ce sont les commissaires avec lesquels il partit en exil en République dominicaine. C’est avec eux qu’il commença les premières réflexions sur le principe de la nécessité de ne pas se contenter de renverser Jean-Bertrand ARISTIDE, mais aussi d’instaurer un gouvernement d’un genre nouveau. Une fois cette première étape franchie, les modalités stratégiques de la conduite de l’opération de libération armée ont été définies ainsi que les grandes lignes d’un nouveau modèle de société auquel elle devait donner naissance. Ce nouveau modèle serait fondé essentiellement sur le développement endogène, la renonciation aux plans d’ajustement structurel, le maintien des forces de police nationale, la remobilisation d’une armée d’environ 10 000 hommes dans un premier temps avec trois grandes bases de commandement militaire au Nord, dans le Centre et dans le Sud du pays.

La nouvelle société serait dirigée par un pouvoir civil. À cet égard, Guy PHILIPPE a pris l’engagement de ne pas s’emparer du pouvoir, une fois le coup d’État consommé. 

De nombreux acteurs, conscients du fait que la lutte contre ARISTIDE n’aboutirait pas sans le recours aux grands moyens, ont rapidement rejoint Guy PHILIPPE, lui rendant visite à plusieurs reprises dans sa résidence en République dominicaine. Les premières réunions ont eu lieu dès 2001. Les partis politiques représentés étaient notamment les suivants, pour ne citer que ceux-là : l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), le Parti  national progressiste révolutionnaire (PANPRA), la Konvansyon Inite Demokratik (KID), le Mouvement patriotique de l’Opposition démocratique (MOPOD) devenu en 2015 le Mouvement patriotique populaire Dessalinien (MOPOD), le Groupe de Réflexion sur Haïti (GREH) dont la création a été annoncée en 2003, qui s’érigea en parti politique en 2004 et changea de nom pour Grand Rassemblement pour l'Évolution d'Haïti (GREH). Par ailleurs, ces partis politiques ont apporté leur contribution financière.  Il est vrai que la majeure partie du budget nécessaire à la réalisation de l’opération de libération armée a été fournie par Guy PHILIPPE lui-même et des citoyens haïtiens, patriotes, souvent dépourvus de toute aspiration politique, qui ont puisé dans leurs deniers personnels pour apporter leurs petites pierres à la révolution.

Des membres importants du secteur privé des affaires ont ensuite été présentés à Guy PHILIPPE par les chefs d’autres groupes de citoyens armés, qui l’ont rejoint et se sont volontairement placés sous son commandement direct. Le secteur privé des affaires a longtemps hésité à rejoindre la lutte. Cependant, elle ne tarda pas à mander ses représentants pour participer aux réunions.

Qu’il s’agisse des partis politiques ou des membres du secteur privé des affaires, ils ont tous validé le plan de Guy PHILIPPE visant essentiellement à la création d’une nouvelle société fondée sur un développement endogène et une remobilisation des forces armées d’Haïti. Les discussions sur ces points ont duré plus de quatre mois. Dans sa sincérité politique et sa volonté de redonner l’espoir aux Haïtiens, Guy PHILIPPE n’a pas saisi sur le coup qu’il était victime d’une vaste opération de séduction, dont le seul but immédiat était la préservation des intérêts de secteurs opportunistes, sans aucune velléité réelle de prendre part à un projet de long terme de transformation profonde des conditions de vie réelle et matérielle des Haïtiens.

Les masques ne commencèrent à tomber qu’une fois la lutte armée pleinement engagée et le régime d’ARISTIDE en grande difficulté. En effet, une première opération visant à diviser pour mieux régner a été orchestrée au sein même des troupes révolutionnaires. En effet, une partie du secteur privé des affaires a poussé sciemment le sergent Ravix REMISSAINTHE à s’opposer à la prescription générale édictée par le commandant en chef Guy PHILIPPE quant à l’attitude à adopter envers les policiers tenant les commissariats. L’ordre général de Guy PHILIPPE était que les militaires et les troupes de l’armée révolutionnaire devaient considérer qu’il n’avait pour ennemi que le régime d’ARISTIDE, que les policiers qui seraient amenés à leur opposer leur résistance étaient leurs frères et qu’ils devaient, s’il le faut au péril de leur vie, inciter ces derniers à déposer les armes et à éviter toute confrontation. Pour le commandant en chef, Guy PHILIPPE, les militaires et troupes de l’armée révolutionnaire ne devaient dégainer qu’en cas d’extrême nécessité. Encouragé en cela par une partie du secteur privé des affaires, le sergent Ravix REMISSAINTHE s’est mis à semer un autre discours au sein des troupes, les invitant à privilégier l’affrontement radical et une stratégie d’anéantissement pur et simple des policiers encore fidèles au gouvernement Lavalas. Réprimandé avec fermeté par le commandant en chef, le sergent se ravisa et mit fin à une telle démarche.

Mais la division eut raison de Guy PHILIPPE lorsque parvenu aux portes du Palais National, ce dernier se rendit compte que la quasi-totalité de son armée avait fait défection le 4 mars 2004, pour aller négocier les termes de l’avenir du pays avec le secteur privé des affaires. C’est avec une vingtaine de fidèles soldats, et notamment l’un de ses plus braves lieutenants connus sous le nom de Commandant Ti Wil, originaire des Gonaïves, que le Général sans troupe se retrouva alors à l’intérieur de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Au même moment, ARISTIDE, qui avait fait appel aux troupes étrangères pour lui venir en aide, se faisait enlever par ces dernières, à sa grande surprise.

Le Général, quant à lui, n’eut la vie sauve, non pas parce qu’il était entouré d’hommes armés (peu sont restés fidèles à ses côtés), mais parce que la population, Port-au-Prince, dans son ahurissement, l’accueillit en libérateur, le sommant de prendre le Palais National. Il refusa, bien entendu, au nom de la promesse qu’il avait faite. C’est tout Guy.

La trahison atteignît son comble 11 jours après le départ d’ARISTIDE, lorsque les partis politiques même qui avaient supporté le projet d’une nouvelle société négocié avec Guy PHILIPPE, ont rejoint des membres du secteur privé des affaires pour aller négocier à l’ambassade des États-Unis un « Accord Tripartite » avec les puissances étrangères traditionnelles pour mettre en place un gouvernement parachuté depuis l’étranger, sans aucune légitimité nationale ni populaire, avec pour mission d’appliquer une politique encore plus libérale et attentatoire à la souveraineté et à la production nationale que celle que l’on venait tout juste de chasser.  

Pour dissimuler leur trahison, une partie de la classe politique et du secteur privé des affaires initièrent, tout de suite après, une vaste campagne de manipulation visant à diaboliser le héros, devenu alors l’homme à abattre.

Et pendant qu’on pourchassait Guy PHILIPPE sur tous les fronts, mobilisant les médias inféodés au capital pour tordre le cou à la conscience populaire, pendant qu’on faisait appel à fond à l’aversion de l’imaginaire collectif haïtien pour la figure du militaire, pendant qu’on érigeait en parole d’évangile les accusations portées contre l’homme au mépris même de la présomption d’innocence, l’on préparait un autre crime, une autre gifle : l’enlèvement pur et simple d’un Sénateur de la République par une soi-disant République étrangère. S’ensuivit un soi-disant procès (dont le moins que l’on puisse dire est qu’il était avant tout politique), sur le détail duquel nous prendrons le temps de revenir. Il serait utile un jour qu’une enquête minutieuse soit menée pour décortiquer tous les ressorts et les dessous de cette opération de démolition d’un citoyen qui a tout donné à la Cité, de manipulation des masses et de travestissement de la vérité. Mais encore, qui aurait eu le courage et le sens patriotique nécessaire, mis à part Guy PHILIPPE, de renverser le régime de Lavalas et de ses chimères ? Et aujourd’hui encore, Haïti n’aurait-elle pas besoin d’un autre Guy PHILIPPE ?

***

Guy PHILIPPE a trébuché, parce que Guy PHILIPPE s’est saigné en pur idéaliste. Guy PHILIPPE a chuté, parce que Guy PHILIPPE a naïvement fait confiance à la parole faussement donnée par d’autres, tout en tenant la sienne. Mais les forces du mal n’auront jamais de lieu où reposer leur tête, car les forces du bien ont l’éternité pour prendre leur revanche. Guy PHILIPPE est vivant et continuera à porter, la tête altière, le chapeau de la liberté. Avec lui ou bien l’un de ses nombreux disciples, Haïti se relèvera ! C’est le sens supérieur de l’Histoire.

 

Juno PERSAINT,

21 février 2022

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