Mes ami-es de Montana ne connaissaient pas le “fameux coup”

En jeux de dames (damier), cela s’appelle ‘revers’, c’est-à-dire une ‘combinaison’, un déplacement de pions qui aboutissent au coup qui a pour but de faire gagner la partie. Ariel Henry sans légimité aucune qui devait tout de même se rendre au Sommet des Amériques se sentirait trop gêné vis-à-vis de tant d’invités, eux-mêmes, légitimes, a bien ouvert le livre, et à la bonne page: il a attiré toute la presse écrite, parlée, télévisée et en ligne chez Magalie Comeau-Denis. Une seule fois? Oh non! Plus d’une fois, c’est qu’il veut être bien vu de tous.

En tenue de grand négociateur démocrate pour le grand bonheur d’Haïti. Comme on dit souvent dans les trains en Amérique du Nord:  that’s so cute! En avant Ariel, récolte tous ces sourires à L.A., California. Ariel Henry n’est pas seulement chirurgien, il est aussi un diplômé de Inité-Vérité, l’ancien mouvement du feu président Préval.

Rappelez-vous René Préval en 1999 sans gouvernement, sans parlement devant se rendre au Sommet de Bahamas. Le malin Préval avait ‘presque’ signé avec OPL une sortie de crise. La plume n’avait pas d’encre, malheureusement. En fait, Préval s’amusait et sirotait son temps; il avait déjà envoyé 2 ou 3 Premiers ministres (Erik Pierre, Hervé Denis, Ericq) des désignés dont il planifiait, lui-même les échecs. Que s’est-il passé au juste?

Dans un premier temps, le machiavélique Préval disait urbi et orbi qu’il voulait Rosny Smarth pour tous les cinq ans de son mandat, tellement Smarth ne lui faisait pas ombrage; dans un deuxième temps, politique oblige, Préval sollicita sa démission, Smarth a dû refuser. Préval essaya de passer par la chambre des Députés (Djo Jas, Kelly B., etc).

L’interpellation n’a rien donné. Pagaille. Cohabitation (le

bicephalat est à couteaux tirés). Aggravation de la crise électorale du 6 avril 1997. Préval a trouvé quand même sa chance, puisque Smarth, peu de temps après sa victoire au parlement, a présenté sa démission.

Question maintenant de remplacer Rosny Smarth non seulement démissionnaire, mais qui, dégouté, avait dû mettre les clefs sous la porte (vous avez enfin, après 23 ans, compris pourquoi). Il ne voulait plus gérer les affaires courantes.  Donc, il restait à Préval 48 heures pour se rendre au dit Sommet ‘CONCACAF’ (Nord Amérique, Amérique Centrale et Caraïbe pour chefs d’État et chefs de gouvernement.

Alors, il avait sorti des manches de sa chemise une parade. Il était dans son Palais national, il téléphonait à Gérard Pierre Charles: “tu sais, tu sais, tu sais; faut qu’on se parle… cela fait trop longtemps…oui, oui…”

Au palais, plus tard, quelques heures ‘en tête à tête’. Gérard Pierre Charles, à la sortie, tomba barbe pour barbe sur le journaliste Guy D. avec son magna tape recorder: “Professeur vous avez parlé au président. Comment ça s’est passé? - bien, bien, bien passé. Je suis satisfait… Il nous fallait… il était temps… La crise est sur le point d’être résolue.”

Enregistrement parfait; lundi matin 7 heures sur Radio Haïti : Dénouement en vue. Grand titre! À l’aéroport aux environs de midi, avant de prendre l’avion, Préval confirma pour les journalistes. Aux Bahamas, ce ne fut même pas nécessaire d’insérer la crise haïtienne dans les débats parce que la crise est quasiment résolue. Au retour du Sommet de trois jours, la plume s’était cassée… dans sa poche. Pauvre petit Michel!

 

Serge Pierre-Louis

 

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