Disparition d’Haïti : génocide ou suicide ?

En tête de liste des pays victimes de la fuite massive de cerveaux, Haïti évince ses perles pour plutôt inviter de sales chrysocales à assurer les rênes de ses postes stratégiques. Si cette nation léguée en héritage par les pères fondateurs de la liberté et défenseurs de la dignité humaine continue d’être si invivable, elle disparaîtra de la carte mondiale. Purement et simplement !

Dealers aux manteaux de leaders, connivence entre protecteurs sociaux et kidnappeurs des villes avilies et des bidonvilles décivilisés, le double jeu de personnalité fait rage à travers des sauveurs égorgeurs, des parrains assassins, des législateurs criminels et des ministres sinistres. Le pays est défiguré dans une déconfiture inédite. La confusion mosaïque se solde en un monstrueux décor d’un funeste Capernaüm. Telle à une Golgotha aux vinaigres toxiques, avec derrière elle des bourreaux pharisiens revanchards munis de fouets, de couteaux et de kalachnikovs, Haïti grimpe en zigzag une montagne à pique avec un poids intenable sur son dos stoïque.

Un bicentenaire après son indépendance miraculeuse arrachée au prix du sang, les descendants de Toussaint et Dessalines continue de payer un acte héroïque universel. L’abolition de l’esclavage. Serait-ce dans l’hypocrisie que l’humanité prétend adhérer aux conventions internationales, notamment la Déclaration universelle des Droits Humains paraphée depuis 1948 ? Dans son discours au Parlement européen, Victor Hugo indexait déjà depuis longtemps l’imposture et l’insouciance des représentants d’État de mèche avec les perfides coopérations internationales.

La rancune étrangère envers les vainqueurs du cruel Napoléon Bonaparte est vivide sous une forme pernicieuse. La France, les États-Unis et le Canada concoctent en permanence un complot criminel pour néantiser cette république qui n’a jamais marchandé son support cyclopéen à leur égard. Jugez-en par les prouesses de Savannah. Par la complicité odieuse de cette communauté internationale abjecte, le contexte de vie haïtien est hyper navrant !  Même le règne animal ne peut s’abêtir à un tel point culminant qui tutoie la géhenne dans une fine proximité.

 

Perfidie internationale

En dépit de sa position prestigieuse, sa compétence avérée et son service loyal envers sa terre natale, Pierre est contraint de prendre l’option « salvatrice » de se déguerpir du pays. Sa famille s’en réjouit car un vent de panique psychologique quotidien vient de se tempérer puisque ce père, ce fils, ce frère ou cet ami était dans l’œil du cyclone du kidnapping sanguinaire.

Parallèlement, après ses études avancées à l’une des plus prestigieuses universités de l’Europe, Anne - boursière d’un programme de coopération au profit de la société - est retournée au bercail pour se mettre au service de la patrie. Ses parents sont offusqués et déchus jusqu’à traiter leur progéniture d’une égarée d’espèce rare qui aurait nourri des pensées suicidaires. Ce retour au bercail serait, aux yeux de lynx, synonyme d’un saut périlleux pour se jeter à la boucherie puisque la jungle est gouvernée par des écervelés.

La dialectique ne cesse d’être sidérée par la décision des gangs « Lalimement » fédérés sous la bénédiction d’un Binuh bien nu dans sa méchanceté envers une nation qui a pavé les avenues des valeurs universelles.

Le divorce d’Haïti avec la fournaise ardente de l’esclavage continue de tourmenter les esprits revanchards de ces colons modernes hyperactifs dans les coopérations internationales pour anéantir les œuvres magnanimes des stratèges de la liberté. ONU, OEA, Core-Group ; une bande d’hypocrites !

L’extirpation de ses jeunes énergiques et de ses ressources humaines les plus compétitives de leur terre natale, il n’existe pas manière plus cynique de chanter les funérailles d’une nation. En tête de liste des pays victimes de la fuite massive des cerveaux, huit Haïtiens sur dix les mieux qualifiés ne résident plus au pays (Banque mondiale). Et pour cause, le désintérêt de l’élite dans les affaires politiques de la nation a pondu des représentants d’État sans niveau, sans valeur, sans scrupule. Le décor est catastrophique. Si l’espace continue d’être si invivable, Haïti fera l’objet de vestige d’un passé mitigé entre gloires sublimes au 19e siècle et ignominie dramatique au 21e siècle.

Des mesures drastiques s’imposent. L’État (s’il en était), sinon la Vox Populi doit ériger des balises pour plébisciter des personnalités dignes capables de prendre en charge les affaires de la nation. N’importe qui venu de n’importe où et qui faisait n’importe quoi ne peut déposer ses fesses sur les fauteuils stratégiques de la république historique. Le jeu vicieux entre traîtres fils et faux-amis de l’internationale doit décidément toucher à sa fin.

 

Estime perforée

Nos compatriotes haïtiens assurent une survie périlleuse reflétée dans une crise identitaire extrême couplée d’un sentiment de fierté griffonné, chiffonné, déshonoré. Le sentiment d’attachement de cet être arraché de son origine authentique est poignardé par le double impact destructeur de la médiocrité et de la cupidité. Le sauvage fait rage au cours de la dernière décennie de toutes les inepties étiquetée à juste titre de kakistocratique.

Par cette vague d’infamie débordante charriée par une tranche d’histoire post-sismique débile qui résulte en une syncope des valeurs intrinsèques, l’Haïtien qui cultive les pratiques de l’excellence et de l’intégrité serait éclipsé de sa propre communauté. À moins qu’il fasse montre d’un dépassement de soi inouï, le concitoyen déboussolé par divers coups violents d’une politique mafieuse ne s’engage plus à cœur joie pour contribuer à la stabilité et à l’amélioration des conditions de vie de ses semblables.

Les héritiers de Toussaint sont devenus des passagers clandestins au sein de leur authentique berceau caribéen qui les a bernés dans un destin initial pourtant prometteur. Les vertus naturelles de cette terre merveilleuse qui a grandi des humains aux chromosomes de Dessalines dans une robustesse compétitive sont néantisées. C’est à dessein que l’espace attractif est transformé en enfer en défaveur du plus grand nombre. Quand on perçoit des plénipotentiaires étrangers aux yeux vairons qui fourrent leurs nez allongés « belle longueur » dans les projets souverains de la nation, il est facile de déduire que les vicissitudes sociopolitiques participent d’un plan macabre d’une communauté Internationale bancale. D’autant plus que les Clinton et Co. se procurent nos terrains et patrimoines touristiques pendant qu’ils chassent les talents locaux, aucun doute qu’ils sont les artisans du chaos.

 

Le salut d’une nation est collectif

C’est à partir de la mégalomanie et la boulimie dans les caisses du trésor public couplées de l’impunité et de la pratique du « kase fèy kouvri sa » que l’anomie sociale a atteint ce niveau paroxysmique au pays. Lorsqu’un larcin n’est pas censuré, ce n’est pas une surprise de récolter plus tard un climax du niveau de criminalité. Nos actions tendent à être récompensées au centuple, les bonnes comme les mauvaises. Le silence de l’intégrité et de l’intrépidité doit définitivement solliciter le micro pour inciter le peuple à sortir de sa léthargie catatonique.

Tout silence n’est pas d’or. Si le silence parle plus fort que les tonneaux vides, à maintes reprises, le mutisme de la sagesse peut se révéler également autodestructeur. N’est-ce pas que la nature a horreur du vide ? Alors, ne pas la nourrir de paroles inspiratrices, de pensées lumineuses, de saintes colères et d’actions positives aux effets transformateurs, c’est la laisser dans la vulnérabilité d’être prise en otage par des sauvages.

La psychose a envahi les cœurs ; la folie est à son paroxysme pour nos compatriotes haïtiens. En quête de bien-être, le mental de cet animal grégaire, proie d’un traitement arbitraire séculaire des prédateurs internes et externes, est aujourd’hui formaté dans le sens de percevoir dans l’octroi d’un visa un geste salvateur. Instinct de survie oblige. Exode massif du capital humain au Brésil, au Chili, au Canada, aux États-Unis, en République dominicaine ; l’hémorragie cérébrale a atteint son apogée. 

Pédophilie, sodomie, asthénie, péripétie, asphyxie, tragédie ; avec la complicité du Core-Group, Haïti savoure le plat complet d’une médiocratie rancie installée à la Cité au cours de la récente décennie d’ineptie. Les rôles de la gouvernance de la Cité sont inversés en raison de la stupide erreur sinon l’horreur tragique d’introniser des dealers à titre de leaders aux postes clés de la Cité. Pure sophisme ! C’est archifaux, la politique ne saurait être l’apanage de bandits, animaux et escrocs qui ravagent, violent et volent tout sur leurs passages. Jean Price Mars n’aurait jamais tort dans sa plaidoirie à interpeller l’élite dans la prise en main du destin d’une nation.

Que cessent cette lâcheté sinon cette zombification des gens de bien. L’heure est à un engagement citoyen au sommet de la politique afin d’éviter une fin imminente de notre république historique. Je (Carly Dollin) ne voudrais jamais devenir apatride ou me cacher honteusement derrière une autre citoyenneté. Et vous ? Alors, indignons-nous ! Sauvons Haïti de ses traîtres fils et de ses faux-amis.

 

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

 

 

 

 

 

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