Pa gen pito nou lèd nou la, ditou !

La lettre du Commissaire du Gouvernement du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Jacques LAFONTANT en date du 15 juin 2022, adressée au Directeur Départemental de l’Ouest de la Police nationale d’Haïti (PNH), l’enjoignant à l’accompagner, pour aller constater les dégâts causés, par les bandits de IZO 5 segond, suite à leur occupation de l’espace du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince se trouvant dans le bastion des bandits au Bicentenaire, en dit long. 

Qu’est-ce qui peut expliquer la réticence de la PNH à répondre à la demande du Commissaire du Gouvernement? Pourquoi ce manque d’intérêt manifeste de la PNH à exécuter une requête qui rentre dans sa mission, comme auxiliaire de la justice? Impuissance, incapacité ou…. À vous d’en juger? 

Entre le Commissaire du Gouvernement et le Directeur Départemental de l’ouest de la PNH qui commande qui? 

À situation spéciale, comportement spécial, n’est-ce- pas monsieur le Directeur départemental?

Cette attitude vient réveiller à nos esprits, les propos d’un ancien Premier ministre qui a eu à signer des documents engageant la nation, sans qu’il ait pris connaissance de leur contenu. Souvenez-vous qu’il eut à dire en Haïti: « l’impossible n’existe pas ». Dans nos marches vers la République bannière, il se pourrait bien que ce soit le Directeur de la police qui ait l’autorité sur le Commissaire du Gouvernement. Nous sommes dans le monde du « tout est possible ».

Le citoyen lambda, comment doit-il interpréter ce va-et-vient entre la PNH, et le CG, considéré comme son autorité de tutelle en l’espèce? 

Une justice déjà mise à mal, qui vient de subir une telle gifle, pas un mot ni du Premier ministre, voire du ministre concerné. Par ce silence des autorités, toute interprétation reste plausible. 

D’ailleurs, l’un des éléments qui doivent retenir l’attention des justiciables, c’est la disparition des preuves matérielles, qui compromettent l’organisation des procès criminels, et autres. Nous savons tous, combien la présentation de preuves pour corroborer les faits joue un rôle dans les plaidoiries. 

N’est-on pas en droit de craindre que certains bandits incarcérés, seront bel et bien libérés lors de procès, pour manque ou absence de preuves? Le risque de voir certains criminels, certains dilapidateurs, de deniers publics blanchis, lavés, sortis IMMACULÉS, suite à leur procès après cette occupation, suivie de destruction de documents du Tribunal de Première Instance est très très élevé. Adieu Pétro Caribe, adieu les divers massacres commis sur les populations par les bandits, adieu, adieu… 

C’est un secret de Polichinelle que la justice haïtienne est vilipendée. Elle prend ses assises sur les origines de classe, de castes et de clans. 

Et plus fondamentalement dans les tribunaux l’on crie sur tous les toits que la justice en Haïti se donne aux plus offrants. Le vieux dicton veut faire comprendre que la justice haïtienne se transforme assez souvent en marchandise et s’accorde parfaitement avec ce vieux dicton qui dit « mezi lajan w, mezi Jistis ou ».

À partir de ce qui suit, est-il hasardeux si nous reprenons à notre compte, cette citation: « la justice élève une nation, l’injustice la déshonore, et la corruption la détruit » est-ce trop de dire que l’occupation du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, et la destruction des preuves matérielles des crimes et délits, commis par les bandits de tout acabit, traduisent, clairement, la mort physique de la République d’Haïti?

Mèsi Otorite peyi m!

 

Marcel Poinsard Mondésir

 

 

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