Comprendre le double message de la note de l’OEA

Quand l’OEA a maladroitement trahi le consensus de l’international dans le malheur d’Haïti, cela sous-entend que dans leur laboratoire, elle planifie une autre forme d’occupation avec, cette fois, d’autres pays, probablement plus proche de la région.

Sans doute, certains vont se demander à quoi ça sert d’un autre texte commentant la note de l’OEA alors que des tonnes d’articles ont déjà été écrits à ce sujet. Est-ce une simple répétition de tout ce qui a été déjà dit ? Tandis que d’autres pourraient arriver à cette conclusion que le contexte politique a évolué et une telle analyse à partir des récents événements, par conséquent, n’est plus appropriée pour aider à comprendre la conjoncture de crise à laquelle la note de l’OEA a fait mention.  Quelle que soit la préoccupation soulevée, cet exercice est important dans la mesure où le décryptage d’une note, surtout de l’organisation hémisphérique, peut aider à cerner, dans un sens ou un autre, le projet politique macabre de l’international pour le pays.  

Naturellement, quand un diplomate fait des commentaires sur la problématique des crises politiques, surtout dans l'Haïti post Duvalier, il faut regarder ou penser beaucoup plus loin que la valeur de vérité de sa déclaration.  Car cette dernière pourrait, à court et à long terme, avoir des conséquences très sérieuses dans la gestion politique du pays. Mais quand c’est l’organisation hémisphérique qui dit une chose, il y a donc lieu de comprendre que, en tant qu’acteurs influents dans les élections en Haïti, leurs intérêts personnels dans l’avenir du pays de Dessalines reflètent toujours le contraire du jeu démocratique. Donc, tout en faisant une analyse du passé récent de la politique haïtienne de façon à mieux comprendre la note de l’OEA, ce texte, dans un style de raisonnement par l'absurde, a pour objectif de faire comprendre que la note de l’Organisation des États américains n’est pas innocente tant qu’elle n’a pas été prouvée le contraire.  

Il est important et même nécessaire de s’interroger, d’une part, sur les circonstances dans lesquelles l’OEA a choisi pour faire sortir sa note et, d’autre part, la placer dans un contexte de grandes turbulences politiques.

Sans entrer dans les détails d’une discussion qui serait définitivement longue, mais quand on sait que cette note est publiée presque en même temps du reportage de plus de cinq minutes de la chaine de télévision américaine, CNN, il y a lieu de penser que l’organisation que dirige Luis Almagro voulait lancer un message fort aux dirigeants et dirigés d’Haïti.

Le texte consiste aussi à montrer que la position de l'OEA dans sa note est vraie, et celle des analyses politiques commentant les cas d'ingérence de l'organisation hémisphérique en Haïti est fausse. Tout en se faisant, cela aboutira à une contradiction qui montrera que les analystes politiques ont nécessairement raison et que la position de l'OEA est définitivement fausse.

À partir de cette démarche, chercher à comprendre la note de l'OEA, c'est d'abord chercher à faire, dans le cadre de la démocratie, la différence entre le type d’opération de l’organisation mondiale en générale, et celle, particulièrement, de l’OEA en Haïti.

À bien comprendre la note, il parait que l'OEA ne fait plus partie de l'international. Dans ce cas, concluons que l'Organisation qui a son siège central dans la capitale américaine est, comme le Core Group, une institution locale haïtienne qui, comme certains politiciens haïtiens, travaille à l’encontre du pays.  

Vu que, depuis des années, l'Organisation des États américains est un véritable levier d’une démocratie durable en Haïti, donc si dans le cadre d’un échec de ce pays, il doit y avoir des reproches à faire, c’est à la communauté internationale de blâmer, pas à l'OEA qui est toujours là pour protéger les acquis démocratiques..

Si la crise politique actuelle en Haïti interpelle la conscience de tout Haïtien, par son analyse, elle nous montre combien est grande l'ingérence de la communauté internationale dans les affaires internes du pays. C'est cette ingérence, érigée en système de gouvernance, qui a engendré une classe politique médiocre, arrogante et immorale dont la qualité laisse à désirer. Disons bien, de l’international, pas de l’organisation que dirige le Secrétaire général, Luis Almagro. 

Puisque, quand il y a des élections en Haïti, à chaque fois que l'international veut imposer de faux résultats, c'était l'OEA, à travers son réseau de bienfaiteur, comme le Core Group, qui intervient toujours pour empêcher à Haïti d'en avoir des dirigeants corrompus et nuls.

Heureusement que l'OEA et son groupe de bons amis et experts étaient présents lors des élections de 2010 et de 2011. C'était grâce à eux qu’Haïti avait eu le président musicien.

Ce n’était pas le seul cas, puisque, quelques années plus tard, dans les laboratoires de tous les maux d’Haïti, alors que l’international avait programmé un autre candidat aux dernières élections présidentielles de 2016, c’était grâce à la bienveillance diplomatique aussi bien que des experts de l’organisation hémisphérique qu’Hàti avait eu l’homme bannann. Un grand merci à l'OEA qui épargnait au pays des catastrophes politiques irréparables.  

Entre autres, le temps prouve aujourd’hui que le représentant de l'OEA aux élections de 2010, M. Ricardo Seintenfus, était du mauvais côté de l'histoire lorsqu'il avait démissionné de son poste. Il parait, pour ne pas avoir cautionné les malversations électorales d’alors, il était un mauvais larron de l’international travaillant à l'encontre de tous les beaux projets démocratiques que l’OEA en particulier et, le Core Group en général avait pour Haïti,

Si bien que, plus récemment, tout au début de l’année 2021, particulièrement lors du débat de l'opposition sur la fin de mandat du président Kale Tèt, alors que l’OEA était pour le départ du président le 7 février 2021, c’était la communauté internationale, en tant qu'arbitre de grands dossiers politiques en Haïti qui avait tranché en faveur du pouvoir.   

Et c’était cette ingérence érigée en système de gouvernance de l’international qui permettait à l’ancien président Tèt Kale de croire qu’il avait le plein pouvoir de rester au-delà même de son mandat constitutionnel le 7 février 2021, 

Décision que l’OEA, à travers son Secrétaire général, Luis Almalgro jugeait comme une sorte d’arrogance frôlant le raciste. Selon Almagro, l’idée de l’international d’encourager la prorogation du mandat du président au-delà du délai légal et constitutionnel était non seulement de l’ingérence, mais aussi une violation constitutionnelle et un affront à un acte de souveraineté qui devrait être résolu par des Haïtiens. Heureusement que le Secrétaire général était là pour défendre les acquis démocratiques en Haïti.    

C'était aussi cette même OEA, en tant qu'avant garde de la démocratie en Haïti, qui encourageait le musicien et l'homme bannann à organiser des élections pour le renouvellement des députés et sénateurs de la 49e et 50e législature pendant que la communauté internationale faisait tout autrement dans le dossier.

De plus, quand au vu et au su de tout le monde, les bandits assassinaient dans les quartiers populaires des innocents, n'empêche l'intervention de Luis Almagro pour dire halte là, probablement, le sang continuerait encore à couler dans tout le pays. N’en parlons pas des notes de protestations contre la prolifération des gangs et les cas de kidnappings spectaculaires dans tout le pays.  Il ne ratait jamais une occasion pour dénoncer ces actes de banditisme.   

Et c'était pour tous ces services rendus dans le cadre d’une démocratie durable en Haïti que le représentant haïtien à l’OEA avait voté contre le Venezuela qui lui de son côté ne respecte pas les normes démocratiques. Et plus tard, pour garder en poste le Secrétaire général, Haït avait, sans hésiter, voté pour ce champion de la démocratie dans la région.

Pour le Secrétaire général de l'OEA, la communauté internationale est en grande partie responsable de la crise qui perdure en Haïti.  Définitivement, cette note n'arrive pas à convaincre même le citoyen ordinaire des citoyens haïtiens. Elle donne plutôt à réfléchir à ceux qui peuvent encore le faire de la mauvaise foi du Core Group dans la crise haïtienne. Et pour le plus avisé, elle donne aussi une idée de ce que cette communauté internationale est en train de planifier dans leurs laboratoires de tous les maux d’Haïti. 

En attendant, pour mieux comprendre l'instabilité chronique du pouvoir politique des dernières années, lisez ou relisez le texte de Robinson Alphonse du Quotidien Le Nouvelliste titré ''OEA again !, « ...s'exclament certains, pas trop fans de l'organisation hémisphérique, actrice à des niveaux divers et avec des fortunes diverses de notre transition démocratique en dents de scie et mouvementée depuis au moins 25 ans. Si Ocampo, Dante Caputo, Orlando Marville, Luiggi Einaudi, Colin Granderson et Ricardo Seitenfus, des fonctionnaires de l'OEA avaient écrit leur mémoire, que de choses aurait apprises l'opinion sur les acteurs politiques d'ici, champions du marronnage, champions des coups fourrés et prêts à avaler des couleuvres pour obtenir le pouvoir. On aurait appris aussi des choses sur des ambassadeurs en poste ici et sur les combines de pays amis d'Haïti pour imposer leur vision de la démocratie. Ricardo Seitenfus est le seul à avoir craché le morceau sur l'échec de l'aide au développement, mais surtout sur les combines de représentants de la communauté internationale pour éjecter René Préval, réputé maître du temps, fin manoeuvrier. Le maître du temps n'a pas eu assez de temps. Et son courroux se fit rouge comme le cramoisi quand il a compris qu'il avait été lâché par les Blancs, USA en tête, au profit de Michel Joseph Martelly, ‘’fait président’’ face à Mirlande Manigat»

 

Prof. Esau Jean-Baptiste

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