NOTE DE CONJONCTURE

20 Ans de l’ANMH

 

Conseil d’Administration 

 

          Président

Jacques SAMPEUR

 

Vice-président

Robert DENIS

 

Trésorier

Tiamegole CLERVILLE

 

        Secrétaire

Liliane PIERRE-PAUL

 

 

Conseillers:

   Frantz DUVAL

  Max CHAUVET

Richard WIDMAIER

Hérold JEAN-FRANCOIS

JB Baudelaire DUBIC

 

 

 

 

Le 8 septembre 2002, en pleine crise politique, un groupe de médias a fondé l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH).

Cela fait 20 ans que l’ANMH fait partie de la vie de la nation, en assumant son rôle avec prestige. 20 ans après, notre Association bénéficie d’une bonne réputation et d’un grand respect dans l’opinion publique.

Nous avons joué un rôle de premier plan dans le monde des médias en nous positionnant sur des sujets de la vie nationale, dans des notes de conjoncture, des notes de presse, des émissions, pour dénoncer les dérives, appeler à la raison et en appuyant par ailleurs, des initiatives de groupes de la société civile dans des manifestations de solidarité après des catastrophes ou autres moments de la vie nationale.

Quand il le fallait, avec impartialité et en toute responsabilité, l’ANMH a toujours placé le mot juste dans l’unité de ses membres. En 20 ans, l’ANMH se veut une association modèle dont la solidarité de ses membres sait émouvoir et surprendre la nation.

Le front uni de l’Association Nationale des Médias Haïtiens a préservé le secteur dans bien de circonstances où la tentation autoritaire se déployait dans notre pays, mettant en danger le choix des Haïtiennes et des Haïtiens de vivre en démocratie.

 

20 ans après, c’est avec consternation que l’ANMH constate l’effondrement de la nation haïtienne, l’érosion des trois pouvoirs et les dérives d’une République où l’État est en déroute, la citoyenneté inquiète dans l’indifférence totale des tenants du pouvoir qui n’ont montré aucune velléité à freiner la débâcle de la nation.

L’Association Nationale des Médias Haïtiens, dans la maturité de ses vingt ans constate avec préoccupation que les acteurs tant sociaux que politiques continuent de se réfugier derrière des tranchées focalisés par leurs seuls intérêts personnels.

Notre pays est livré aux gangs, le kidnapping devient une activité des plus lucratives au détriment des familles décapitalisées, endettées et ruinées. Notre pays est fragmenté et isolé, l’État ne peut plus garantir la libre circulation des biens et des personnes, Haïti est retournée à l’État de nature où les bandits chassent des propriétaires dans leur demeure qu’ils occupent en provoquant une situation de déplacés internes. Cela s’étend désormais aux plus hautes autorités de l’État, sans que les pouvoirs publics agissent…

La population a perdu confiance à bon droit dans la capacité de cet État-là à la protéger et c’est l’exode, la fuite à l’étranger par tous les moyens, ce qui provoque en retour, des vagues de rapatriements.

L’Association Nationale des Médias Haïtiens constate avec tristesse que notre pays est la proie d’un chaos verbal et d’un chaos dans les faits et les actes des uns et des autres. Nous assistons à une perversion qui s’exprime dans la crise du carburant où certains acteurs sociaux se comportent en flibustiers en alimentant le marché noir qui convertit le secteur de distribution des produits pétroliers en un marché informel. L’État inexistant d’aujourd’hui, ne prend pas les mesures énergiques contre ceux-là qui ont perverti leur métier et qui agissent contre la société.

Pendant ces dernières années, le pouvoir a imposé les gangs comme des partenaires sociaux avec lesquels il faut vivre. L’État, les pouvoirs publics les identifient, connaissent leur adresse, mais ils ne sont pas inquiétés pour le moindre du monde.

Notre pays a assisté ces derniers mois à des massacres ça-et-là, des assassinats horribles, des attaques d’autobus où les victimes se comptent à la pelle, mais les bandits bénéficient de la plus totale impunité. La police fait des efforts, mais les actions d’envergure venant d’une décision manifeste du pouvoir d’en finir avec l’insécurité se font encore attendre pour le plus grand désespoir des citoyennes et des citoyens.

Le cercle de la pauvreté s’est agrandi en Haïti où le pouvoir d’achat s’est érodé de jour en jour à cause d’une inflation de près de 30%, du jamais vu sur de nombreuses décennies. Notre population, malgré la misère ambiante et les soucis de survie, doit sortir de la léthargie, pour que ce qui reste d’espoir et qui nous fait nous accrocher à notre pays ne s’effrite pas. Il est temps de nous réveiller et d’agir chacun dans notre champ d’action pour que notre pays sorte de ce cauchemar d’absence totale de gouvernance.

Nous ne devons pas permettre que ce statu quo s’installe en permanence sans aucun agenda, sans aucune perspective, sans aucune volonté manifeste alors que comme perspective, nous n’avons que des chants d’anciennes sirènes appelant au feu et mettant en danger le peu organisé qui nous reste.

L’heure est au sauvetage national loin des projets personnels et des appels au dialogue dépourvus de sincérité qui alimentent la méfiance ferment d’une décomposition avancée.

Jacques Sampeur 

Président ANMH

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