Comprendre l'Haïti d'aujourd'hui à partir des retombées négatives du coup d'État du 30 septembre 1991 TEXTE 6

Assassinats des alliés du pouvoir Lavalas

 

 

Quoiqu’on fît pour résoudre la crise haïtienne, les choses n’avaient pas vraiment évolué à Port-au-Prince. Tout en mettant en échec la communauté internationale, dans leurs basses œuvres, les putschistes gagnaient davantage du terrain.  Le FRAPH continuait non seulement d’exécuter les supporteurs d’Aristide dans les quartiers populaires, ils profitaient aussi pour assassiner en plein jour des officiels du pouvoir Lavalas particulièrement le commerçant bien connu, Antoine Izméry et le ministre de la Justice Me. Guy Malary.  « Après Antoine Izméry, enlevé devant des diplomates, Guy Malary est assassiné avec ses gardes du corps le 14 octobre.  Comme des dizaines d’autres depuis le 3 juillet 1993. M. Michel François, le chef de la police, et ses groupes « d’attachés » ont bien visé : le premier était le plus riche et le plus déterminé des partisans du Père Aristide ; le second, ministre de la Justice, était chargé du lourd dossier de la création d’une nouvelle police. M. Dante Caputo, ancien ministre argentin des Affaires étrangères et médiateur de l’ONU, peut bien parler de « complicité flagrante de la police avec les tueurs » et les Nations unies d’assassinat minutieusement planifié et orchestré comme une opération de commando par les forces armées d’Haïti. » (52)

 

 

Si certains membres de la communauté internationale à travers des agences et leurs ambassades sur le terrain finançaient les putschistes et les encourageaient dans leurs sales besognes, parallèlement, avec l’escalade des actes de violence, une autre partie de la communauté internationale pensait que la crise haïtienne avait trop duré et qu’il fallait utiliser la force pour obliger les hommes forts de Port-au-Prince à quitter le pouvoir. Mais trop de notes discordantes dans les actions internationales ou les intérêts des uns n’étaient pas forcément les intérêts des autres.  Dans une certaine mesure, les conflits d’intérêts entre les deux franges de la communauté internationale avaient joué en faveur des putschistes. « L’Organisation des Nations unies, aiguillonnée par le Canada et la France, souhaitait rééditer en Haïti le relatif succès enregistré au Cambodge. Mais la duplicité et l’ambiguïté des politiques américaines – successives ou simultanées – ont entravé ou discrédité les efforts internationaux.  Et, au cours des mois d’octobre et novembre 1993, les révélations de la presse américaine sur le rôle de la CIA dans cette affaire sont édifiantes. On a ainsi eu confirmation que les principaux ennemis du président Aristide (officiers supérieurs et politiciens) étaient, bien avant sa victoire électorale, des agents appointés de la centrale de renseignement américain. Le général Raoul Cédras lui a, par exemple, fourni des rapports, tout au long de 1991, jusqu’au coup d’État du 30 septembre, financé par les grandes familles locales et le cartel de Cali, avec la bénédiction de l’ambassadeur américain Alvin Adams. » (53)

 

 

Dans l’intervalle, tout en pensant maîtriser l’évolution de la crise, les militaires, les parlementaires et alliés en étaient arrivés à cette conclusion que la communauté internationale n’avait pas en tête d’exercer de véritables pressions sur eux, donc ils faisaient tout pour gagner du temps. Pertinemment, ils savaient que certaines décisions constitutionnelles comme la nomination d’un Premier ministre et d’un commandant en chef de l’armée ne pouvaient pas se faire sans le consentement du président Aristide. Donc, ils faisaient tout pour gagner du temps.  Sur le terrain, en brandissant leurs cartes de nationalistes, les parlementaires proches des militaires avaient essayé une sortie de crise à l’haïtienne, disaient-ils.  Ils avaient proposé le 1er mars 1994, la désignation d’un Premier ministre pouvant remplacer M. Robert Malval qui était démissionnaire (décembre 1993), l’amnistie aux militaires dont les noms sont cités comme coupables dans des exactions et le départ à la retraite du général Raoul Cédras.  « En revanche, aucune date n’est fixée pour le retour du Père Aristide à Port-au-Prince.  En clair, ce dernier est soumis à un chantage que l’on peut ainsi résumer : ou bien vous campez sur vos positions et rien ne bouge, ou bien vous nommez le Premier ministre de « concorde nationale » qui doit succéder à M. Malval. Et, bien sûr, ce nouveau Premier ministre sera notre homme-lige » (54)

 

 

Comme les militaires misaient sur le temps, ainsi, le 14 mai 1994, pour combler le vide laissé par la démission du Premier ministre Malval, ils jouaient la carte d’un autre gouvernement civil.  Me. Émile Jonassaint, un vieillard, pour faire le jeu des militaires putschiste, était choisi par les parlementaires de la 45e Législature. Après Joseph Nérette et Jean-Jacques Honorat, respectivement président et chef de gouvernement, suivi de Marc Bazin comme ‘’super Premier ministre”, Me. Émile Jonassaint fut la troisième tentative des militaires putschistes pour combler le vide du pouvoir exécutif. Si Joseph Nérette avait Jean-Jacques Honorat comme chef de gouvernement, Marc Bazin lui-même comme Premier ministre sans président, dans le cas de Me. Émile Jonassaint, sans chef de gouvernement, il était le seul chef à pouvoir coiffer l’exécutif. Par ces actions de nommer Me. Jonassaint comme président, les militaires voulaient-ils, tout en conservant, quoique démissionnaire, comme Premier ministre Robert Malval qui était déjà sous le terrain, du même coup remplacer Aristide qui était à Washington depuis 1991 ?  

 

   

Après cette tentative des militaires, comme il n’y avait aucune avancée en termes de solutions pacifiques tant recherchées par la communauté internationale, l’administration américaine, dirigée à l’époque par William Jefferson Clinton, décidait de prendre le taureau par les cornes en programmant une intervention musclée qui remettra les putschistes à leurs places et, du coup, mettra fin à une crise qui aura duré trois longues années au cours desquelles le peuple haïtien aura bu le calice jusqu’à la lie.

 

 

Pour justifier cette intervention et lui donner un cachet démocratique, les États-Unis ont eu recours à une couverture internationale. Ainsi, le 31 juillet 1994, le Conseil de sécurité" avait adopté la résolution 940 (1994), par laquelle, « La résolution 940 du Conseil de sécurité autorisant une intervention militaire en Haïti : L'émergence d'un principe de légitimité démocratique en droit international ? Durant l'année 1994, aiguillonnée par le problème des boat-people haïtiens refoulés sur la base américaine de Guantánamo dont le nombre s'accroît jusqu'à 14 000 au mois d'août19, par Jean-Bertrand Aristide qui remet en question le traité autorisant ce traitement des réfugiés, interpellé par des forces politiques comme le Caucus noir du Congrès, ou par la grève de la faim de Randall Robinson (en) en avril, et faisant face à l'inefficacité des sanctions économiques, l'administration Clinton étudie et négocie avec la communauté internationale les conditions d'une action militaire à Haïti. On aboutit ainsi le 31 juillet à la résolution 940 du Conseil de sécurité (en) qui autorise une force multinationale à intervenir militairement (55)

 

 

[...] Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies [il] autorise des États membres à constituer une force multinationale placée sous un commandement et un contrôle unifiés et à utiliser dans ce cadre tous les moyens nécessaires pour faciliter le départ d'Haïti des dirigeants militaires, eu égard à l'Accord de Governors Island, et le prompt retour du président légitimement élu, ainsi que pour instaurer un climat sûr et stable qui permette d'appliquer l'Accord de Governors Island. » (56)

 

 

Les efforts de Lawrence Pezullo, conseiller spécial du président Clinton pour Haïti et Dante Caputo pour les Nations unies, n’avaient pas apporté le résultat tant escompté puisque trois ans après, Aristide était encore en exil à Washington. À noter, mis à part des actes de violence sur le terrain contre les supporteurs du président Aristide, les flux de ‘’boat-people’’ n’avaient cessé d’augmenter sur les rades de la Floride.  Donc il fallait finir avec le va-et-vient diplomatique pour lancer un message clair aux putschistes.  ‘’Your time is up /votre temps est sont écoulé’’, menaçait le président américain, Bill Clinton. Dans une annonce au peuple américain, télévisée le 15 septembre 1994, le président demandait officiellement aux autorités militaires, auteurs du coup d'État du 30 septembre 1991, de se retirer du pouvoir.

 

 

Après avoir mis l'accent sur la situation alarmante des droits de l'homme en Haïti, le président américain, William Jefferson Clinton avait annoncé l'intention des États-Unis d'utiliser la force, si nécessaire, pour mettre fin à cette situation. Même là encore, avec l’envoi au pays des émissaires comme : l’ancien président Jimmy Carter, le sénateur Sam Nunn et le général Colin Powell, le président américain essayait une toute dernière tentative diplomatique.

 

 

L’intervention des militaires américains pour restaurer Aristide dans ses fonctions de chef d’État

 

 

 

Pendant les premières heures du coup de force de Raoul Cédras et de Michel François, les ambassadeurs français (Raphaël Dufour) et américain (Alvin Adams) en Haïti avaient, apparemment aidé le président Aristide face aux menaces physiques et verbales de la part des militaires au Grand Quartier Général de Port-au-Prince. Mais cela n’avait pas pour autant empêché les lavalassiens à impliquer la CIA dans le coup de force du 30 septembre 1991. Selon des sympathisants zélés du président, comment des militaires puissent oser renverser un gouvernement non seulement élu démocratiquement, mais aussi populaire comme Aristide, s’ils n’avaient pas toutefois les bénédictions de Washington. Pour soutenir leurs arguments, ils remontaient au coup d’État avorté du colonel Himmler Rébu et consort contre le général Prosper Avril en 1989. Comme ses officiers rebelles n’avaient pas eu le soutien de l’ambassade américaine à Port-au-Prince, leur coup avait échoué, ce qui plus tard, avait conduit à leur arrestation et incarcération dans des prisons américaines.  Il est évident, disait un haut cadre Lavalas, que le colonel et ses complices étaient arrêtés et emprisonnés pour avoir osé destituer le gouvernement du général Prosper Avril qui avait le plein soutien de Washington. De toute façon, quoi qu’on puisse dire et penser à propos du rôle qu’avait joué la CIA dans le coup de force du 30 septembre contre Aristide, l’histoire avait retenu qu’officiellement, le gouvernement américain comme beaucoup d’autres ‘’pays d’amis d’Haïti’’ de la communauté internationale avaient ouvertement condamné le coup de force des militaires.   « Les   États-Unis   ont   formellement condamné   le putsch et ont fait appel pour la réintégration éventuelle du président d’Aristide dans ses fonctions de chef d’État. » (57)

 

Ce qui explique que par sa position politique et économique, officiellement, Washington était partie prenante ou engagée dans toutes les négociations devant aboutir au retour d’Aristide au pouvoir. Si les premières tentatives de négociations de l’organisation hémisphérique (OEA) n’avaient pas porté de résultats escomptés, c’était à l’organisation mondiale, en l’occurrence l’ONU, qu’on avait confié la mission de négocier diplomatiquement le retour d’Aristide au pouvoir. Ces deux organisations ont respectivement leur quartier général à Washington, la capitale américaine et à New York. De plus, si après le coup de force des militaires, Aristide était immédiatement réfugié au Venezuela, ce périple devait être pour une courte durée, puisque, c’était à Washington, aux États-Unis qu’il devait continuer son long séjour d’exil. C’était aussi dans la capitale américaine qu’il avait multiplié tous ses contacts avec des leaders locaux, diplomates des pays étrangers aussi bien des institutions internationales pour discuter de la crise haïtienne, et éventuellement son retour au pouvoir. 

 

Ce qui fait, par sa position géopolitique et ses influences mondiales, les États-Unis avaient joué un rôle important dans les prises de décision pouvant conduire au retour du président Aristide au pouvoir.  Ainsi, le 19 septembre 1994, après trois ans de va-et-vient diplomatique sans vraiment de résultat concret, les États-Unis, « avec l’aval du Conseil de Sécurité des Nations Unies, lancent l’opération “Restaurer la démocratie”.  Pour la première fois, une intervention est ainsi justifiée, sous l’égide de l’ONU, par la nécessité de rétablir la démocratie dans un pays. 16.000 soldats débarquent en Haïti et, le 15 octobre, le président Aristide, renversé trois ans plus tôt par un coup d’État sanglant, rentre dans son pays. Leur nombre sera porté à 21 000 pour décroître progressivement à partir de décembre 1994. » (58)

 

L’action militaire américaine

 

Effectivement, au lendemain du discours du président américain Bill Clinton sur la crise haïtienne vieille de trois ans, trois importants émissaires étaient, avec de grandes missions, envoyés à Port-au-Prince.  L’ancien président James Carter, le général Colin Powell et le sénateur Sam Nunn avaient l’ultime mission de forcer les putschistes d’Haïti à quitter pacifiquement le pouvoir. « Le 16 septembre, Jimmy Carter, Colin Powell et Sam Nunn sont envoyés à Haïti pour proposer aux membres de la junte de quitter le pays. »

 

 

Comme les militaires hésitaient à le faire, « Fort de ces concessions, Bill Clinton a ordonné le déploiement de 20,000 marines pour forcer le départ du « groupe de leaders haïtiens des plus prometteurs », soudainement perçu pour ce qu'il était, le « régime le plus brutal et le plus violent de notre hémisphère, exécutant des enfants, violant des femmes, tuant des prêtres et assassinant des orphelins. » (59)

 

 

Lâchés par cette frange de l’international qui les supportaient depuis le coup de force du 30 septembre 1991 et finalement coincés dans leurs casernes, les militaires avaient, « le 18 septembre, à travers leur commandant en chef, Raoul Cédras accepté de se retirer.  Ce qui aboutira à son départ pour le Panama le 13 octobre. La force multinationale, composée d'Américains et de soldats de 19 autres pays, connue sous le nom de code américain opération Uphold Democracy, débarque à Haïti à partir du 19 septembre. À part un combat qui fait 10 morts haïtiens à Cap-Haïtien, le déploiement se fait sans résistance. » (60)

 

Ce qui mettait fin au coup d’État de trois ans des militaires et de leurs alliés que ce soit sur le terrain et de l’international.  Enfin, sous certaines conditions réunies dans le Plan de Paris comme : « l’amnistie pour les putschistes, la formation d’une nouvelle force policière contrôlée, Aristide est retourné au pouvoir ‘’ grâce’’ à l'administration Clinton. »

 

Aristide rentrait au pays le 15 octobre 1994 

 

 

Qui aurait cru que l’ancien prêtre de Saint Jean Bosco, de tendance anti-impérialiste, aurait pu retourner dans son pays sur les ailes protectrices des marines américains en octobre 1994 ? Dans ses messes dominicales à l’église Saint Jean Bosco, les prises de position dans les manifestations populaires et interventions dans les stations de radio, le capitalisme était toujours critiqué par le père Aristide comme un péché mortel. C’était ce dernier qui était devenu brusquement un grand ami salvateur du président Aristide.  Bref, on dirait que les conjonctures du nouvel ordre mondial obligeaient les Américains à le faire. Peu importe, sous couvert des Nations unies, avec des milliers de soldats étrangers sur le sol d’Haïti, Aristide était retourné au Palais national pour finir le reste de ses cinq ans de mandat. 

 

 

Si avec le retour de ‘Titid’, l’idole d’alors du peuple haïtien, la population était dans les rues pour acclamer celui qu’il avait voté lavalassement le 16 décembre 1990, dans la foulée, le retour était très controversé par certains proches du chef de l’État.  Il y avait des sympathisants et cadres du mouvement Lavalas qui étaient pour le retour à l’ordre constitutionnel et ceci sous n’importe quelle forme. Tandis que, d’autres qui se réclamaient comme étant des nationalistes, ils ne voulaient pas le retour de leur président avec une force étrangère sur le sol de Jean-Jacques Dessalines. Peu importe la position des uns et des autres sur le retour du président, il était retourné pour finir les derniers mois restants de son mandat, et du même coup, bien entendu, avec le support sécuritaire des soldats américains, démanteler les Forces Armées d'Haïti. Institution qui, pendant longtemps, particulièrement depuis sa création par les Américains, était trop présente sur la scène politique. À noter, avant même le démantèlement de l’armée d’Haïti, une fois que le retour du président était imminent, de son exil de Washington, avec le support des alliés de l’international, spécialement les États-Unis et la France, des structures ont été mises en œuvre pour une force de police pouvant soutenir le processus démocratique.

 

 

Alors que le général Raoul Cédras, le major Michel François et certains hauts gradés de l’armée étaient envoyés en exil, « le retour du gouvernement constitutionnel requérait l’obéissance aux dictats du FMI, excluant de la sorte toute possibilité d’une alternative « progressiste » au planning néo-libéral. De plus, les troupes américaines allaient rester dans le pays jusqu’en 1999. Les forces armées haïtiennes furent dissoutes et le département d’État américain loua les services d’une société de mercenariat, la Dyn Corp, pour fournir des ‘’conseils techniques’’ à la restructuration de la Police nationale haïtienne (PNH). » (60)

 

Dans l’intervalle, ils étaient nombreux, non seulement du groupe des lavalassiens et des analystes politiques nationaux et internationaux qui pensaient que « La restauration du gouvernement constitutionnel avait été négociée en huis clos avec des créanciers extérieurs de Haïti. Avant la restauration d’Aristide au poste de président du pays, le nouveau gouvernement fut obligé d’apurer les arriérés de la dette du pays vis-à-vis de ses créanciers étrangers. » (61)

 

Si avant, durant et après le coup de force du 30 septembre 1991, il n’y avait pas d’autres intérêts cachés de la communauté internationale, particulièrement des États-Unis, avait-on vraiment besoin d’une intervention militaire de la plus grande armée du monde pour forcer les misérables putschistes de Port-au-Prince à quitter le pouvoir et ainsi permettre le retour au pays d’un président qui avait été élu démocratiquement lors d’un scrutin fiancé et supervisé par cette même communauté internationale ?  N’était-il pas dans le plan de Washington de rentrer officiellement de force au pays quand on sait qu’un simple coup de fils sous forme d’ordre passer à Cédras et ses hommes aurait suffi pour mettre fin à leurs mascarades dilatoires de trois ans ?

 

 

Les Américains et leurs alliés dans l’international, viseraient-ils les ressources minières du pays ? Particulièrement les Américains, voulaient-ils rentrer au pays officiellement pour terminer ou poursuivre ce qu’ils avaient commencé en 1915 ? Autant de questions pour autant de réponses.  Mais une chose est, s’il n’avait pas été écarté du pouvoir, puis affaibli pendant les trois ans d’exil à Washington, un fougueux Jean-Bertrand Aristide élu légitimement avec plus de 67% de voix, mais de plus, avec sa tendance de gauche ou anti-impérialiste américain, serait un obstacle aux ambitions de Washington ?

 

Quoi que l’on puisse en dire ou penser, avec des troupes d’occupation et des « gardiens de la paix de 20.000 soldats, le 15 octobre 1994, après trois ans d’exil, Aristide retournait au pays comme président d’Haïti pour finir le reste de son mandat de cinq ans le 7 février 1996. « Des réformateurs du « libre marché » furent introduits dans son cabinet. Une nouvelle fournée de mesures politiques et macroéconomiques mortelles fut adoptée sous l’étiquette d’un prétendu Plan d’urgence de relance économique (PURE) « qui cherchait à réaliser une stabilisation macroéconomique rapide, à restaurer l’administration publique et à parer aux besoins les plus pressés. » (62)

 

 

Prof Esau Jean Baptiste

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