L'opposition dans l'opposition, c’est celle qui conspire contre le bien-être collectif du peuple haïtien

Depuis après le 7 février 1986, il y avait toujours eu deux sortes d'oppositions dans le pays. Celle qui se bat pour un changement des conditions de vie de l'homme haïtien. Et celle qui, tout en conspirant contre le peuple, maintient le statuquo au pouvoir. Et c’est cette dernière, comme une opposition toujours en opposition à elle-même que s’intéresse ce texte. Question de démasquer les mascarades, roi et reine du carnaval politique aux Champs de Mars.

 

L'empressement de cette tranche de l’opposition à signer l’accord qui désaccorde la bataille populaire avait, dans une certaine mesure désamorcée la mobilisation du peuple et du même coup facilitée à ces emmerdeurs dans leurs jeux macabres, à trouver des postes ministériels ou de directions générales dans un gouvernement de marionnettes.

 

Ce qui explique, même lorsqu’ils s’unissaient certaines fois contre le statuquo local et l’international pour protester contre certaines violations des droits humains, ce n’est que temporairement.  Puisqu’il suffit à un poste politique dans l’équipe qu’ils critiquaient pour les retrouver à couteaux tirés dans des stations de radios à grandes écoutes dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.

 

Ce comportement fait penser à la tactique du double langage comme à l’époque des années 1980.  Officiellement, avec des discours révolutionnaires de changements, mais d’une façon très démagogique ou folklorique, ces intrus, dans bien des cas, mais surtout officieusement, ils courtisent des acteurs politiques et de grands hommes d’affaires.

 

Dans des prises de position toujours codées, empruntés de marronnage, ces messieurs de l’opposition préconisent toujours la prise du pouvoir par la légalité électorale dans un contexte où les élections ne sont pas possibles. 

Pour ce faire, dans bien des cas, ils entreprennent des compromis très comprometeur avec des ambassadeurs des pays, soi-disant amis, de la communauté internationale, qu’ils avaient l’habitude de dénoncer. 

Ce sont ces messieurs de l’autre branche de l’opposition qui, sous une forme de lobby dans des manifestations et dans les stations de radios, pour accéder à un poste politique ou avoir des privilèges, se prostituer avec les acteurs du mal.

Il est à noter aussi, mis à part de ces ennuyeux, il y a d’autres gens qui viennent tout juste de rejoindre le groupe d’opposants conspirateurs.  Ils étaient hier dans le pouvoir ap “koupe ak rache”.  Aujourd’hui, toujours pour le malheur du pays, ils se trouvent dans l’opposition.  

Mais ne vous faites pas d’illusion. Pour le moment, que ce soient les anciens et nouveaux conspirateurs, ils se sont entendus ou divisés sur des accords qui, dans bien des cas, désaccordent la mobilisation populaire.  Mai tôt ou tard, ils se retrouveront sur la même table de négociation dans des accords conjoncturels dans des élections manipulées par des donneurs de leçons de la démocratie.  Puisqu’ils ont un seul objectif, conspirer contre le bien-être collectif du peuple haïtien.

Avec cette opposition qui conspire toujours contre l’autre branche saine de l’opposition, le pays est dans la merde jusqu’au coup. Et c’est cette opposition toujours en opposition à elle-même et qui dans bien des cas, n’a pas de position fixe dans la lutte du peuple haïtien, pérennise le système d’actuel.  

Comme résultat, le pays est plongé dans une grave crise politique et économique. S’il est bien vrai que cela affecte aussi même des autorités morales des institutions crédibles du pays.  À cet effet, il y a une crise de confiance dans la lutte populaire pour le changement. En un mot, le pays a un problème de leader capable de galvaniser les mouvements de manifestation des masses populaires dans tout le pays à un grand chambardement. 

Prof Esau Jean-Baptiste 

 

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