Une Force armée professionnelle au service de la population haïtienne, un choix ultra judicieux de la part de nos autorités pour le changement d’Ayiti

De par sa définition, l’Armée est l’ensemble des troupes (forces militaires) d’un État. Selon nos recherches et sans entrer dans les détails, nous voyons que le rôle traditionnel de l'armée est de défendre l'intégrité du territoire national face aux agressions extérieures et d'assurer la paix à l'intérieur des frontières. Une armée, dit-on, est une organisation structurée d'individus armés visant à conquérir ou à défendre un territoire, détruire ou protéger d'autres unités militaires ou des unités civiles (entreprises, administrations…).

 

Lorsqu'une armée est organisée par un État, elle est une institution et ses objectifs sont subordonnés aux objectifs politiques de cet État ; on parle alors de l'Armée, avec l'article défini.

 

L'armée peut également s'occuper de divers travaux et remplir diverses fonctions, comme les travaux de déblaiement en cas de catastrophe naturelle ou de police en cas d'occupation.

 

 

Toutefois, nous référant à un bref historique de notre Armée, nous voyons que le Père fondateur de la Patrie a d’abord procédé à la mise sur pied d’une Armée, retenue dans l’histoire en tant que l’Armée indigène, cette force-là n’a pas eu d’armes sophistiquées pourtant les soldats utilisaient de : bâtons, piquets, machettes, cailloux aussi quelques fusils que la plupart d’entre eux avaient reçus de la part d’un grand colon français lors de l’affranchissement général des esclaves le 29 aout 1793.

 

En effet, après la dernière bataille, le 18 novembre 1803, le monde entier venait d’être informé qu’un nouvel État libre (la première république nègre du monde) a vu le jour le 1er janvier 1804. Tout ceci grâce à la volonté, à l’esprit d’équipe et au dynamisme de notre Armée sous le commandement du Général Jean Jacques Dessalines.

 

Avec le débarquement des soldats américains,  le 28 juillet 1915 dans la rade haïtienne, soit le 112e de l’indépendance, notre Armée indigène s’enfuit comme une ombre par le fait qu’elle a été démobilisée par les Américains pour ensuite donner naissance à un autre corps du nom de Gendarmerie pour suppléer celle que nous a laissée l’idéalisme dessalinien.

 

Quelques années plus tard, on adopte le vocable de Garde d’Haïti. Notant qu’après l’occupation américaine cette nouvelle Armée s’est érigée en maitres et seigneurs, décidant qui sera président ou pas. C’est ainsi que le vocable de Garde d'Haïti a été remplacé par les Forces armées d'Haïti (FAd'H) en 1958 sous le règne de François Duvalier. Constatant le nombre d’années d'ingérence militaire dans la politique, y compris plusieurs coups d'État militaires et des tentatives de putsch, le Docteur Duvalier procéda à la création et l’émancipation de sa Milice, communément appelée ‘’Tontons Macoute’’. Durant toutes ces années-là, l’Armée s’est obligée de garder un profil bas. Mais avec la chute des Duvalier le 7 février 1986, l’Armée a tout simplement repris ses vieilles habitudes vis-à-vis du pouvoir politique. C’est ainsi, le 20 juin 1988 le Général Henry Namphy s’est emparé du pouvoir tout en mettant de côté le Président François Manigat. Puis viendra le coup d’État du Général Prosper Avril le 17 septembre de la même année. Le pire, dans la nuit du 29 au 30 septembre 1991 l’Armée a évincé du pouvoir et envoyer en exil le Président Jean Bertrand Aristide. Comme conséquence, le 6 décembre 1995 les autorités de l’époque ont procédé à la démobilisation de l’Armée.

 

Partant du principe que la défaite de la loi est toujours éphémère, le président Joseph M. Martelly, a adopté le 9 octobre 2015 en Conseil des ministres un « Décret portant organisation et fonctionnement du Ministère de la Défense », du coup remobilise officiellement les Forces armées d’Haïti (FAd’H). Lequel Décret a été publié dans Le Moniteur #205 du 26 octobre 2015.

 

De son côté, le Président Jovenel Moise par arrêté présidentiel en date du 16 novembre 2017, a mis en place un Haut commandement intérimaire pour les Forces armées d’Haïti chargé d’entreprendre les travaux relatifs au rétablissement, à l’organisation et au fonctionnement de ladite institution. Sur ce, nous devons admettre que grâce aux efforts consentis par ces deux Chefs d’État, enfin l’Armée d’Haïti d’une façon ou d’une autre renait de ses cendres.

 

Il est impératif que la meilleure façon de penser à la durabilité de notre Armée qui vient d’être remobilisée, ce soit de la professionnaliser et la rendre indépendante du pouvoir politique.

 

Mais que pourra-t-on espérer de cette nouvelle force dite armée professionnelle ?

 

Déjà, le 16 novembre 2018 le haut commandement des FAd’H, dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de l’institution militaire, a recruté une quinzaine professionnelle. Le 14 août 2019, ces 15 cadres ont été gradués accompagnés de 248 soldats. À mon avis c’était un bon début, mais très insignifiant. C’est pourquoi, en tant qu’éclaireurs de la conscience collective, il est de notre devoir de prodiguer aux autorités haïtiennes des conseils salutaires concernant le devenir de notre chère Patrie. C’est pourquoi je propose à la nation, sous le label de services militaires de grossir les rangs de notre Armée en procédant à un recrutement de trois-mille (3000) professionnels, hommes et femmes (Médecins, Ingénieurs, Architectes, Avocats, Agronome, Plombier, Ferronnier, Ajusteur, Mécanicien, Constructeurs de bâtiments, Couturier et j’en passe, en vue de professionnaliser les Forces armées d’Haïti de manière effective. Il est à noter que l’une des conditions pour être membre de ladite Armée, même quand il s’agit d’un professionnel de métier manuel, l’intéressé (e) en question, en plus des autres exigences établies par le Haut commandement pour être éligibles, doit terminer ses études classiques.

 

Faisant partie de ladite Armée professionnelle se révèle d’un triple avantage :

 

Premièrement, comme nous le savons tous, trouver un emploi en Haïti est très difficile par rapport au système clanique qui bat son plein. Assez souvent les tenants du système clanique disent : moun pa c ranpa... Ce qui est plus important avec le recrutement de 3000 techniciens pour grossir les rangs des FAd’H constituera la création d’emploi pour eux-mêmes de manière directe. Tenant compte de ses familles et amis, ils ne soutiendront de manière indirecte d’au moins dix-mille (10000) personnes. Selon notre façon de voir les choses, grâce à cette prise en charge par l’État, il est fort probable que nos petits terrassements (routes) seront délivrés des barricades enflammées par bon nombre de personnes vivant au préalable dans l’oisiveté. Et les manifestations des rues seront amputées d’environs d’un quart de participants. Car le constat est visible, nombreux sont les jeunes qui dressent des barricades par manque d’encadrement de la part des autorités qui ne savent si ces derniers existent ! 

 

Deuxièmement, secourir des personnes en danger. Nous allons analyser cette idée sous deux angles:

a) Dans le cadre des problèmes d’ordre climatique (cyclone, tremblement de terre…), vu notre vulnérabilité, assez souvent nous faisons face à ces genres de cas, voilà pourquoi, nous avons besoin d’une Armée professionnelle pour pouvoir aider ceux qui sont en situations difficiles.

 

b) Dans le cadre de donner les premiers soins aux autres frères d’armes, aux policiers et même aux membres de leurs familles ainsi qu’aux hauts dignitaires du pays. Pour se faire, le gouvernement via le ministère de la Santé publique procèdera au retour de l’Hôpital Militaire. Et ce, dans les quatre grandes régions du pays à savoir, Port-au-Prince, le sud, le Plateau central et le Grand Nord.

 

c) Et enfin, surveiller nos points frontaliers, considérant le phénomène de contrebandes, et d’absence d’autorités compétentes sur les différentes routes menant en République voisine, avoir des militaires haïtiens sur nos points frontaliers s’avère plus que nécessaires que nous le pensions ! 

 

En matière militaire la tactique plus importante qu’un arsenal. Sur ce, l’État-major devrait planifier des séances de formation continue au profit de tous les militaires, quelle que soit leur unité d’affectation. Chaque militaire doit suivre des séances de formation en Karaté voir technique de combats, en sports, en conduite de : bicyclette, motocyclette, automobile, chaloupe, cheval et hélicoptère…

 

Où peut-on trouver de l’argent pour grossir les rangs de notre Armée ?

 

Parlant de fonds relatifs aux dépenses des FAd’H, plusieurs personnes mal intentionnées vont profiter pour dire que, vu notre situation de pauvreté, le pays n’a pas les moyens suffisants pour avoir une Armée effective. Faites attention à ces apatrides ! Car de fait et de droit, l’Armée d’Haïti est bel et bien existée. La preuve, elle a un budget de fonctionnent. Bien que l’allocation budgétaire du Ministère de la Défense de 2017 à 2022 laisse à désirer par rapport à leurs maigres moyens, mais la bonne nouvelle l’Armée d’Haïti existe !

 

Pour trouver de l’argent en tout premier lieu, l’État doit percevoir une nouvelle taxe de 10% sur tous les Agents de la fonction publique. Ensuite, le Haut État-major de concert avec le ministère de la Défense ouvrira deux comptes dont l’un en gourdes et l’autre en dollars US pour faciliter la contribution des citoyens tant en Haïti ou en terre étrangère partageant l’idée d’une Armée professionnelle capable d’aider la population haïtienne en cas de catastrophes naturelles. En termes de matériels, les militaires utiliseront plus de tactiques, c’est-à-dire des moyens du bord en vue de répondre à leurs devoirs envers la Patrie mère. Par contre, lors des opérations même policières toutes les armes saisies seront à la solde de l’Armée même quand il s’agit d’un couteau !

 

Chers amis lecteurs, nous venons de voir que l’Armée est l’âme d’un pays, la preuve on ne pourrait même pas parler de développement sans doter le pays d’abord d’une Armée digne de son nom. Les États-Unis, la Chine, la France, la Russie, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Afrique du sud, Cuba… sont ceux qu’ils sont aujourd’hui c’est grâce aux puissances de leurs Armées. Dans ce même ordre d’idées, chers dirigeants de mon pays, je vous adjure à faire le bon choix à savoir : doter le pays d’une Armée professionnelle pouvant aider la population. Laquelle Armée devrait regrouper un bon nombre de techniciens (métiers manuels et de professions libérales) aux fins de construire des Casernes, des routes, des hôpitaux et de voler au secours des personnes en détresses lors des catastrophes naturelles. Tout en rappelant que le crayon de l’histoire n’a pas de gomme à effacer.

 

Pour en finir, chers dirigeants, ne serait-il pas important de rattacher aux FAd’H quelques unités de la Police nationale d’Haïti (PNH) telles que : BOID, BIM et POLI-FRONT cette dernière sera rebaptisée MILI-FRONT. Car vu leur formation ainsi que leur savoir-faire, à mon avis ces unités-là seront plus nécessaires ou du moins plus utiles à l’Armée qu’à la Police ! Toutefois le Haut commandement de l’Armée devra procéder à une formation complémentaire en Art militaire durant 3 mois à ces anciens policiers aux fins de mieux faciliter leur transfère. Alors chères autorités de mon pays le ballon est à vos pieds et la population en butte à la malice de son côté vous attend avec impatience !

 

Ruben Sanon, Ing./  Avocat

 

sanonruben@yahoo.com

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