Et encore, et encore, un jeu de poker menteur. Une partie de bluff

La séance-marathon du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur Haïti le lundi 17 octobre 2022, rappelant l’assassinat du père fondateur de la nation un jeu de dupes, une scène où certains acteurs ne savent pas trop bien leur rôle. Et patati et patata.

 

Deux semaines après qu’il eut à déclarer : « tout est sous contrôle en Haïti », Jean Victor Généus, ministre des Affaires étrangères est revenu à la même tribune devant les mêmes personnes pour prononcer un discours diamétralement opposé. Dans plus ou moins 15 jours ce paradis sur terre s’est brusquement transformé en enfer où la loi des gangs est la seule qui fonctionne.

 

Un tableau catastrophique et apocalyptique est, sans vergogne, sans retenue et même sans excuse pour son auditoire, peint pour montrer combien la vie est impossible sur ce bout d’île. Il faut immédiatement une aide militaire pour sauver les vies de tout un peuple pris en étau par des bandits armés agissant sous la férule de certains oligarques anti-progrès et de politiciens avides de pouvoir, ennemis de la démocratie, car ils sont catégoriquement contre le suffrage universel.

 

Si l’assemblée elle-même était de bonne foi, elle devrait poser au ministre des affaires étrangères d’Haïti, ces questions: 

Lui- même et le gouvernement auquel il appartient sont-ils étrangers aux affaires de leur pays?

 

Sont-ils aveugles pour que brusquement « brid sou kou » ils découvrent que leur pays se trouve gangrené par le phénomène du banditisme?

 

Où étaient-ils avant qu’il s’était présenté devant nous pour proclamer à haute et intelligible voix que « tout est sous contrôle » « mon gouvernement est à la manœuvre » ?

 

Quelles politiques publiques pratiquent-ils et quels indicateurs d’évaluation disposent le gouvernement?

 

Comment se fait-il qu’un revirement à 360 degrés puisse s’opérer en si peu de temps sur des paramètres tels: sociaux, sécuritaires, économiques, et de sécurité alimentaire sans aucune alerte d’une des instances du pouvoir? 

 

Alors la seule et unique question à se poser existe-t-il un pouvoir en Haïti? 

 

Le Conseil de sécurité à partir de ces éclairages devrait tirer la conclusion qui s’impose : malheureusement le peuple haïtien est abandonné à lui-même. Les gouvernants ne s’occupent de rien de par le bilan calamiteux entendu dans la bouche du ministre des Affaires étrangères. C’est un pays où rien ne marche et l’impression donnée malgré les déclarations d’intention faites en matière d’organisation de dialogue avec divers secteurs de la vie associative, économique et politique du pays ne laisse augurer aucun espoir dans la bonne direction. 

 

Vraisemblablement le pays est pris dans l’entaille d’une partie poker-menteurs où le gouvernement veut garder le pouvoir, mais donne l’impression d’enclencher des discussions avec des forces vives. 

 

Bluff, jeux de dupes, tricheries et tromperies un puzzle bien ficelé pour venir à bout de ce peuple rebelle.

 

Qu’en sera-t-il de la décision du Conseil de sécurité après ce plaidoyer pitoyable du gouvernement au travers de son ministre des Affaires étrangères et de la prose du Secrétaire général se servant des infos arguments de sa représentante spéciale au pays madame La Lime que la clameur publique prétend qu’elle est de mèche avec le pouvoir et les gangs?

 

La population haïtienne est prise entre l’enclume des gangs maîtres des vies et des biens et le marteau de la communauté internationale sous forte influence des États-Unis, du Canada et de certains autres faiseurs de rois de chez nous. L’intervention demandée ne peut être bien cadrée ni définie et les preneurs pour le moment semblent être aux abonnés absents vu l’interlocuteur principal à savoir le gouvernement est incapable, minable, rusé.

 

Se nan lyann sa peyi a mare kounye a. Notre destin est à la merci de qui ou de quoi ?

 

 

18 octobre 2022

Marcel Poinsard Mondésir 

 

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