Assistons-nous à la mort de notre culture de solidarité?

Un pays ne meurt pas dit-on. Cette assertion vaut-elle pour notre Ayiti cheri?

 

La dislocation de toutes les structures sociales, la désagrégation de la jeunesse, force motrice de toute société, l’absence totale de repères et l’effritement de certains liens sociaux surtout dans le milieu nous laissent perplexes face à l’hypothèse de notre existence comme peuple.

De ce fait, se demander se poser la question si Haïti pouvait disparaître de la carte du monde, doit attirer l’attention et mérite d’être débattue avec intérêt et du sérieux. 

 

Notre constat nous amène à dire que le pays se trouve à l’état de mort cérébral. Le débat se fait pour savoir depuis combien de temps déjà cet état de mort cérébrale a été diagnostiqué. 

 

La vie semble s’arrêter chez nous en Haïti. Pour beaucoup d’Haïtiens, la notion du temps n’existe plus. La raison est que du matin au soir on est enfermé dans le même endroit, malgré en liberté. Condamnés à tourner en rond dans la maison du lever au coucher du soleil.

 

Quelle magie qui freine toujours l’explosion sociale? La peur des gangs? Les petites perfusions des diasporas? Ou quoi? 

 

Les pratiques « chanje plat » malgré la dureté du mouvement « voye nan mache a »? La vieille formule de « manje yon fwa, pafwa » qui  a permis de conserver de vieilles habitudes « depi nou kapab touye vè nan vant lan ak 2 kiyè senpman ». Cet état de mort cérébrale ne pourra pas durer « ad vitam eaternam ».

 

Combien de temps encore pourra-t-on assister à ce mouvement de partage au sein des habitations? Les ressources déjà rares se rétrécissent encore plus et il devient quasi impossible de partager avec l’autre. 

 

Il arrivera un moment où l’éclatement social, où les émeutes de la faim seront inévitables et inéluctables.

 

Mouvman chanje plat la prèske tonbe plat atè. Ni les anges ni les diables. Du côté des anges malgré la bonne volonté, bien que tiraillé par la volonté de vouloir toujours partager, mais le fait qu’il n’en reste pas du tout grand-chose, on se sent gêné d’offrir à l’autre le petit zing paske menm nan kwen bouch la li p ap ka rantre alewè pou l ta jwenn pou l moulen bouch li. 

 

Du côté des démons, ce manque accru et avéré de ressources qui limite effectivement la culture de solidarité et de partage peut petit à petit développer une sorte d’individualisme qui pourrait s’étirer jusqu’à l’égoïsme si on ne prête pas attention. 

 

Avec une telle réalité de raréfaction des ressources, subséquemment nous risquons de vivre un mauvais glissement dans notre culture de solidarité qui représentait le socle de notre société surtout dans le milieu rural. 

 

Nous nous approchons à un effondrement d’une des bases de notre société qui de surcroît peut amplifier le chaos. Briser ce lien social, disloquer une société dans ses fondements c’est un signe que le chaos est irréversible. 

 

Konsa jwèt la pa piti, malè pandye y’a serye e koze pou fini ak nou kòm pèp la se pa yon pawòl de “Science fiction”. Ronger un peuple dans les fondamentaux de son existence est quelque chose de très Machiavélique. 

 

Ak yon politik destriksyon kiltirèl sibtil konsa, yo pa kite anpil chans pou ou, pou w rebondi. 

 

Si nou pa kale je nou tout bon, n ap disparèt tout bon.

 

Marcel Poinsard Mondésir 

21 octobre 2022.-

 

 

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