L'accord qui ne s'accorde pas...

C'est celui qui ne prend pas en compte les problèmes de l'insécurité généralisée dans le pays. Tout en prônant les élections frauduleuses, il est à craindre que les requins de l’ancien système repartent à la chasse. De ce faite, le spectre cauchemardesque d’une nouvelle tragédie à la manière du massacre de la Ruelle Vaillant lors des élections du 29 novembre 1987 n’est, avec ces récalcitrants, pas à écarter.  

 

Les bandits ont massacré des gens à La Saline, Bel-Air, Pont-Rouge, Martissant et à la Croix-des-Bouquets, les électoralistes ne parlent qu'un seul langage: les élections.  Aucune mesure de sécurité n'est prise pour finir avec la prolifération des gangs dans les quartiers populaires: ‘’eleksyon tèt dwat’’, réclament certains candidats et des ambassades à Port-au-Prince.

 

Puisque, on tue un président, un bâtonnier de l'ordre des avocats, des prêtes, des pasteurs, des médecins, des avocats, des professeurs, des étudiants, des policiers, des paysans, des cadres dans l’administration publique, des enfants, des jeunes, des vieillards et on massacre aussi de paisibles citoyens dans des quartiers populaires, et ceux qui ont le pouvoir politique et de contrôle ne disent rien. Ainsi, si les bandits pensent tuer pour ne pas mourir, quant aux autorités incompétentes et corrompues, dans leurs silences, il se font complices des criminels pour continuer à rester au pouvoir pour ne rien faire

 

Comment penser organiser un scrutin pour un projet de démocratie durable dans un climat de confrontation entre un passé tyrannique, nostalgique des apatrides qui refusent de comprendre le coup évolutif de l’histoire et des nationalistes progressistes qui pensent pays et développement? 

 

L’accord qui ne s’accorde pas, c'est celui qui donne tous les privilèges économiques aux nantis pour continuer à piller de ce qui reste des maigres ressources du pays pendant que les pauvres, dans la merde jusqu’au coup, meurent de faim dans les quartiers populaires

 

L'accord qui ne s’accordera jamais, c'est aussi celui qui, en lieu et place d'une source d'inspiration pour les masses défavorisées, fait de la promotion de richesse pour les oppresseurs rapaces et certains hommes politiques sans colonnes vertébrales d’une opposition toujours en opposition à elle même.

 

L'accord qui ne s'accorde pas, c'est celui qui ne donne pas de la priorité aux problèmes de l'emploi pour les chômeurs, de la réforme agraire, des terres et des matériels agricoles pour les paysans, de soins médicaux pour les familles pauvres, de programme d'alphabétisation et d'éducation pour les jeunes.

 

Donc, si un accord ne prend pas en compte les problèmes de l'insécurité qui s'éternise dans tout le pays, particulièrement dans les quartiers populaires, c'est un accord qui n'est pas accordé. C’est un accord à reécrire

 

Définitivement, l'accord qui ne s'accorde pas c'est celui qui, depuis l'indépendance du pays en 1804, plus particulièrement après l’assassinat de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines au Pont-Rouge le 17 octobre 1806, a toujours été au coeur des désaccords. 

 

En fin de compte, la division, ce n’est même pas seulement le désaccord de l’un contre l’opinion de l’autre, c’est surtout cette haine méchante de l’âme haïtienne qui déchire la société.  Mais, d’où vient cet attachement viscéral au totalitarisme et à l’autocratie?

 

 

Prof. Esau Jean-Baptiste

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES